Fiction & NonFiction, by decade - Back to 1980s
Ce qui se lit, ce qui se pense ...
1980-1989 - Alors que la population de la planète Terre est évaluée en 1980 à 4,4 milliards d'habitants, dont 59,3% en Asie, 15,6% en Europe, 13,9% en Amérique, 10,8% en Afrique, la "mondialisation" (globalization) s'accélère avec la dérégulation des marchés financiers, c'est la réhabilitation de l'entreprise, la "révolution libérale et conservatrice" que symbolisent Margaret Thatcher et Ronald Reagan, mais c'est aussi un Occident frappé par le chômage et la précarisation. Après l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, les écologistes jouent un rôle accru en Europe, la sensibilisation au processus de réchauffement de la planète devient un sujet planétaire. La génération du baby boom est en passe de devenir adulte, à la révolution sexuelle des années 1970 succède la consommation ostentatoire des années 1980, l'individualisme sur fond de transformation du monde de la communication, aux Etats-Unis, c'est le temps de l'emblématique "yuppie". La consommation globale d'énergie primaire augmente, au cours de cette décennie, de 18% pour atteindre 6885 millions de tonnes d'équivalent pétrole par an, pour une population qui s'est accrue de 16%, parallèlement le culte du corps acquiert une importance décisive tandis que s'exprime en de nombreux essais la diversité sexuelle et de genre qui s'installe désormais en toute visibilité dans le monde. Autre lame de fonds, les années 1980 voient la multiplication des micro-ordinateurs, en 1981, IBM produit l'IBM PC, et avec près de dix millions d'ordinateurs personnels sur le marché, certains livres sur l'informatique vont se vendre à plus d'un million d'exemplaires, "Bedtime for Democracy"?
Une décennie partulièrement riches en oeuvres les plus diverses, au vrai plus de littérature et de films que d'essais ou de réelles nouveautés inspirant quelque pensée, une décennie qui s'ouvre avec Jankélévitch et son "Paradoxe de la morale" et une édition remaniée de "Le Je-ne-sais-quoi et le presque rien" : Jean Baudrillard estime que dans le monde postmoderne nature et artifice sont indissociables (1981), les médias noient le public d'informations pour lui dissimuler la vacuité de la société capitaliste moderne, Colin Campbell montre comment le désir est le moteur même du capitalisme pour un individu qui nne cessera jamais sa quête de satisfaction (1987), pour Bénédict Anderson, l'identité nationale est une pure construction de l'esprit (1983), Sylvia Walby insiste sur l'inégalité hommes-femmes au travail (1986), Arlie Russell Hochschild analyse, dans le tertiaire, qui emploie surtout des femmes depuis les années 1960, les composantes émotionnelles mises en oeuvre dans les interactions humaines et leur conditionnement dans la société capitaliste (1983), Michel Maffesoli étudie l'apparition de nouveaux groupes sociaux au détriment de l'individualisme (1988), Nikolas Rose analyse les liens entre le pouvoir politique, l'expertise et les pratiques de subjectivation dans le contexte des démocraties contemporaines libérales (1989), Rodney Stark et William Bainbridge montrent que la religion n'est pas près de disparaître (1985), Jeffrey Weeks estime que la sexualité est autant une identité biologique qu'une construction sociale (1981), Ulrich Beck appelle à de nouvelles stratégies face aux risques planétaires créés par l'être humain (1986). Jürgen Habermas reproche au discours de la modernité, de Hegel et de Marx à Nietzsche et à Heidegger, de Bataille et de Lacan à Foucault et à Derrida, de soutenir une raison qui se fonde sur le principe de la subjectivité, une raison qui entend dénoncer toutes les formes apparentes d'oppression et d'exploitation mais pour y substituer l'intangible domination de la rationalité elle-même (1985). Marcel Gauchet, quant à lui, écrit "une histoire politique de la religion" dans laquelle le monde d'aujourd'hui n'est ni plus ni moins qu'une évolution continue vers le désenchantement (1985) ...
Alors que Haruki Murakami publie son premier roman, la,première moitié de la décennie voit paraître Gabriel Garcia Marquez, "Crónica de una muerte anunciada", Alice Walker, "The Color Purple",John Kennedy Toole, " A Confederacy of Dunces", Isabel Allende, "La casa de los espiritus", Paul Auster, "The invention of solitude", William Gibson, "(Neuromancer", Jay McInerney, (Bright Lights, Big City", Marguerite Duras, "L'Amant", Milan Kundera, "L'Insoutenable légèreté de l'être", Margaret Atwood, "The handmaid's tale", ....
La seconde moitié de la décennie
Bret Easton Ellis, "Less Than Zero", Paulo Coelho, "L'Alchimiste", Alman Rushdie, "The Satanic Verses", Nicholson Baker, "The Mezzanine", Patrick Süskind, "Das Parfum", Paul Auster, "City of glass", Kazuo Ishiguro, "An artist of the floating world", Gabriel Garcia Marquez, "El amor en los tiempos del colera", Toni Morrison, "Beloved", Tom Wolfe, "The Bonfire of the Vanities", Banana Yoshimoto, "Kitchen", ...
La décennie s'achèvera avec l'effondrement des régimes communistes et la chute du Mur de Berlin (1989), léguant à la décennie suivante la commercialisation du compact disc, le street art, la réalité virtuelle, le cyberpunk, de quoi nourrir des illusions de pensées ...
Last update: 01-02-2023