Richard Wilson (1713-1782) - George Stubbs (1724-1806) - Joseph Wright of Derby (1734-1797) - Thomas Jones (1742-1803) - Henry Raeburn (1756-1823) - Thomas Lawrence (1769-1830) - John Constable (1776-1837) - William Turner (1775-1851) - John Sell Cotman (1782-1842) - David Wilkie (1785-1841) - ....

Last update 12/18/2016 


John Constable (1776-1837) - "We see nothing truly until we understand it" ("On ne voit vraiment quelque chose que si on le comprend.") - L'art de Constable semble si peu révolutionnaire comparé à celui de William Turner qui semble rompre avec les conventions de son temps  et s'annonce comme un  précurseur de la future abstraction expressionniste. Et pourtant, plus que Constable, Turner s'enracine dans la tradition et peu à peu en vient à découvrir que l'exactitude réaliste peur servir à l'expression d'une sensibilité personnelle poétique. Mais quand il choisit de peindre un site, il ne fera pas comme Constable avec cette démarche intérieure qui donne tout sons sens aux choix de ce dernier ..

John Constable va ainsi exposer avec une intense émotivité, au détriment du détail, une Angleterre rurale et paisible livrée aux caprices d'un ciel mouvementé, les vallées fraîches et fertiles du Suffolk, les bords de la Stour, les ciels chargés de la Manche, la cathédrale de Salisbury... 

 

A la fin du XVIIIe siècle, alors que Reynolds ou Gainsborough ne conçoivent le paysage que comme décor, Constable choisit de peindre la nature pour elle seule, pour son atmosphère, ses reflets d'eau et les jeux de lumière du ciel ("The sky is the source of light in Nature and it governs everything"), représentant des personnages fondus en elle dans leurs occupations quotidiennes : le Moulin de Dedham, 1820 (Musée Victoria and Albert , Londres), La Cathédrale de Salisbury, 1823 (Musée Victoria and Albert), La Charette de foin (1821, National Galerie de Londres).

 

"I associate my 'careless boyhood' with all that lies on the banks of the Stour. Those scenes made me a painter and I am grateful – that is, I had often thought of pictures of them before ever I touched a pencil... " ("Ce que je préfère peindre, ce sont les endroits que je connais; peindre, c’est pour moi la même chose que sentir, et j’associe mon "enfance insouciante" avec tout ce qu’on voit sur les bords de la Stour; ces lieux ont fait de moi un peintre, et je leur en suis reconnaissant.")

 

Si Delacroix et les paysagistes français de l'école de Barbizon l'admirèrent sans réserve, il n'eut guère de véritable influence en Angleterre...


Au milieu du XVIIIe siècle l'aquarelle s'impose en Angleterre : plus maniable et moins coûteuses que la peinture à l'huile traditionnelle, cette nouvelle technique de représentation se répand dans toute la société britannique qui recherche alors de plus en plus pour donner une âme à leur foyer familial ou à leur environnement intime des paysages naturels, des monuments, des souvenirs de voyages, autant que possible connus d'eux-mêmes ou de leur entourage. On estime que cet âge d'or de l'aquarelle se situe entre le premier voyage de John Robert Cozens (1752-1797) dans les Alpes et en Italie en 1776,  les vues de montagne de Francis Towne (1740-1816),  à la mort de Turner en 1851, dernier grand virtuose de l'aquarelle. Au milieu de l'époque victorienne, l'art de l'aquarelle n'est plus qu'un simple élément de décoration et perd cette intensité émotionnelle que l'on recherchait alors.
Parmi les oeuvres de John Robert Cozens, on note "Vue sur le Reichenbach" (1776, Rhode Island Museum of Art, Providence), "Lac de Nemi et Genzano" (vers 1778, Whitworth Art Gallery, Manchester), "Intérieur du Colisée" (1778, City Art Gallery, Leeds).


Rattaché à la fameuse Norwich School, un John Sell Cotman (1782-1842), avec sa "Greta Bridge" (1805, British Museum, Londres) non seulement simplifie à l'extrême ses paysages, mais recherche systématiquement dans les gorges étroites et éboulis de rocher, comme dans les ruines et monuments gothiques, un effet d'étrangeté, un éclairage inhabituel qui donnent à "ressentir" à qui les contemple: "Ruins and Houses, North Wales" (1800-1802, Tate Britain - London), "Town Hall, King's Lynn, Norfolk" (1820, Lynn Museum), "Mountain Landscape" (Colchester and Ipswich Museum).


John Constable franchit une étape supplémentaire en faisant de l'aquarelle le medium absolu du "paysage de l'âme" : le ciel est pour lui véritablement ce "véhicule du sentiment" qu'il partage si intensément avec son public d'alors. L'absence quasi total de personnages dans ses paysages au cadrage si singulier, où le ciel "dévore" campagnes, collines et villages, est symptomatique de ce qu'en attendent le peintre et son public...


"Painting is a science and should be pursued as an inquiry into the laws of nature. Why, then, may not a landscape be considered as a branch of natural philosophy, of which pictures are but experiments? " (John Constable)


David Wilkie (1785-1841)
"UNTIL the beginning of the nineteenth century Scotland cannot be said to have produced any artist of original talent to compare with those of England". Grand Portraitiste et peintre de genre né à Cults, près d'Édimbourg, David Wilkie eut un destin exceptionnel : il meurt au large de Gibraltar après avoir quitté son Ecosse natale pour Londres, connu une immense notoriété dès avec "The Chelsea Pensioners Reading the Waterloo Despatch" (1817-1821, Londres, Wellington Museum), parcouru le continent de 1825 à 1828 et fait évoluer sa peinture au contact de la peinture espagnole ("The Defence of Saragossa" (1828, Windsor Castle), "The Entrance of George IV at Holyroodhouse" (1828-1830, Holyrood House, Edinburgh), "Josephine and the Fortune Teller" (1837, Edinburgh, N. G.), "The Peep-o'-Day Boys' Cabin, in the West of Ireland" (1835, Tate Britain), "The Bride at her Toilet on the Day of her Wedding" (1838, Edinburgh, N. G.)), été nommé peintre ordinaire du roi à la mort de Lawrence et anobli en 1836, et voyagé en Terre sainte en 1840-41 ("Sultan Abd-ul-Mejid, Sultan of Turkey" (1841, Londres, Buckingham Palace)) pour s'imprégner des paysages qui composeront ses toiles religieuses ...

(David Wilkie - Autoportrait - 1804-1805 - National Galleries of Scotland)

Turner consacre à David Wilkie sa célèbre toile, "Burial at Sea" (1842, Londres, Tate Gal.) qui donne tout son relief à une existence et à talent hors du commun quoique méconnu de nos jours. "The Blind Fiddler" (1807, Tate London), "Blind Man's Buff" (1811, Tate London), "Boys Digging for Rats" (1812, Royal Academy of Arts, Burlington House), "The Letter of introduction" (1813, Edinburgh, N. G.), "Distraining For Rent" (1815, Edinburgh, N. G.), "The Penny Weddling", (1818, Londres, Buckingham Palace), "Reading the news" (1820, Laing Art Gallery, Newcastle-upon-Tyne), "The Cottage Toilet" (1824, The Wallace Collection, London), "The Highland Family" (1824, Metropolitan Museum of Art, New York) plongent dans une réalité écossaise observée et saisie au vol ...


L'insistance des clients britanniques à se faire portraiturer amena la plupart des meilleurs peintres du XVIIIe S. Reynolds, Ramsay, Romney, Raeburn, Sir Thomas Lawrence, Joseph Wright of Derby et Gainsborough à travailler principalement comme portraitistes.

Et même dans cette spécialité ils eurent à affronter une rude concurrence étrangère comme, par exemple, celle de l'Allemand Johann Zoffany (1734-1810) qui porta sans doute le portrait de groupe à un niveau jamais atteint auparavant.

Face aux contraintes du portrait, les artistes britanniques s'efforcèrent des lors d'être aussi variés et créatifs que possible. Sous l`influence de Reynolds principalement, ils firent adopter à leurs modèles des poses copiées sur des œuvres célèbres, telles que l'ApolIon du Belvédère, ou les déguisèrent de façon ridicule en bergères ou en déesses grecques. 

En plus de ces portraits qui assuraient sa subsistance, Joseph Wright of Derby (1734-1797) réalisa des toiles aux compositions spectaculaires et aux effets de lumière assez fascinant, exprimant son intérêt pour les sciences, les effets obsédants de l'éclairage lunaire et le thème de la mort. George Stubbs (1724-1806), tant apprécié pour son sens du détail mais moins original que Wright, rompit néanmoins lui aussi avec les ennuyeuses conventions de l'art britannique de son époque, pour créer des œuvres dotées d`une grande puissance d'imagination ("A lion attacking a horse", 1762, "Familles Milbanke et Melbourne", 1769, Londres, National Gallery) .....

 

(Joseph Wright of Derby  - A Girl reading a letter by Candlelight, with a Young Man peering over her shoulder, 1762 - Peter Perez Burdett and his First Wife Hannah, 1765 - Firework Display at the Castel Sant' Angelo in Rome, 1779 - D'Ewes Coke, His Wife Hannah and Daniel Parker Coke, 1781-1782 - ...)

 

La peinture de paysages à la fin du XVIIIe et au début du XIXe n`était pas plus créatrice que la peinture «historique» de ce temps; et á l'exemple des peintres d`Histoire vivant essentiellement de commandes de portraits, les paysagistes faisaient plutôt des tableaux d'édifices célèbres, d`endroits connus et des propriétés de leurs clients, que du paysage pur. Compte tenu de l`énorme admiration des collectionneurs britanniques pour la tradition du paysage antique, représentée avant tout par le peintre français du XVIIe, Le Lorrain, on peut voir quel écart il y avait entre l'idéal et la réalité. De fait, non seulement les Britanniques achetèrent au XVIIIe de nombreuses toiles du Lorrain, mais encore ils copiaient ses paysages dans l'aménagement de leurs jardins comme à Stourhead dans le Wiltshire. 

 

Pourtant le «père du paysagisme britannique» Richard Wilson (1713-1782), qui voyait les paysages d`ltalie (1750-1757) et de sa terre natale, le pays de Galles, à travers les yeux de Lorrain, fut complétement négligé de son vivant et mourut alcoolique et misérable en 1782. Les plus grands paysagistes héritiers de Wilson furent tous de fortes personnalités, de Thomas Jones (1742-1803), qui fit des ébauches à l'huile en plein air, d`une spontanéité et d'une fraicheur quasi modernes, à Constable qui fut, sur bien des points, le plus révolutionnaire des peintres britanniques du début du XIXe siècle. La nouveauté de sa vision semble avoir été plus appréciée en France qu'au Royaume-Uni. Cotman. autre paysagiste important de l'époque, appartient à l`école de Norwich. Bien que forcé de pratiquer le paysage à la manière traditionnelle, il donna a ses tableaux une simplicité de formes et de couleurs, qui restait incompréhensible pour ses contemporains...

 

Le peintre paysagiste gallois Thomas Jones (1742-1803) vécut en Italie entre 1776 et 1783 : ses oeuvres les plus notables sont des esquisses très vivantes à l'huile qu'il fit à Rome, à Naples, et dans les environs. Ce sont les plus anciennes esquisses à l'huile britanniques à avoir été conservées en nombre ...


Thomas Lawrence (1769-1830)
Thomas Lawrence, né à Bristol et peintre précoce, fut le plus grand portraitiste mondain de la Régence anglaise (1811-1820) et pour un temps de l'Europe entière : mais il très sensiblement le reflet de toute une époque charnière au cours de laquelle la mondanité se pare de quelques reflets romantiques des plus flatteurs en se gardant bien d'approfondir toute intériorité. Pourtant en 1790, Lawrence donne avec le portrait de Miss Farren (Elizabeth Farren's portrait, Metropolitan Museum) une orientation plus originale et plus profonde que celle établie par Joshua Reynolds (1723-1792), son prédécesseur auprès de la Cour : bref moment, et la critique aura beau jeu par la suite de lui reprocher sa facilité et sa volonté de brillance par trop superficielle. La mort de son rival John Hoppner, survenue en 1810, lui permit pourtant de garder sa prépondérance, d'accumuler distinctions et dettes (il avait en effet une certaine propension à vivre au-dessus de ses moyens), et de devenir un temps le portraitiste attitré de toutes les Cours européennes : il fut ainsi reçu aux Tuileries en 1825 pour exécuter le portrait de Charles X. Parmi différents portraits qui ont acquis une certaine référence, John Angerstein avec sa femme (1792, Louvre), d'Arthur Atherley (1792, Los Angeles, County Museum of Art), le portrait de Margaret, Countess of Blessington (1822, Londres, Wallace Coll.) et celui de John Nash (1827, Oxford, Jesus College) laissent entrevoir un ton plus personnel...

Thomas Lawrence (1769-1830)

Portrait of Elizabeth Farren, c.1790 - Metmuseum - 1804 - Miss Laura Dorothea Ross - Tate Britain - London - 1804 - Mrs Siddons -  Tate Britain - London - 1806 - Maria Woodley (1772–1808), Mrs Walter Riddell - Kingston Lacy - National Trust - 1809 - Henrietta Maria Hill (c.1773–1831), Marchioness of Ailesbury Attingham Park - National Trust -  1822 - Margaret, Countess of Blessington -  The Wallace Collection - London -  circa 1817 - Portrait of Mrs James Fraser of Castle Fraser - Mr and Mrs John Julius Angerstein - 1792 - Musée du Louvre - Lady Maria Conyngham, 1824–25  - Metropolitan Museum of Art

 

John Constable (1776-1837) 

1804 - The Bridges Family - Tate Britain - London - 1816 - Mrs Mary Fisher -  Fitzwilliam Museum - University of Cambridge - circa 1808 - Jane Anne Inglis, nee Mason Government Art Collection - UK


Henry Raeburn (1756-1823)

Né à Stockbridge, près d'Édimbourg, portraitiste de renom au toucher exceptionnel, revendiquant plus de 1000 tableaux, Raeburn relance l'art écossais au XIXe siècle, peint la haute société sans artifice et devient en 1822, portraitiste du roi George IV pour l'Écosse : ses personnages ne sont pas de simples "masques  mondains", il est de ceux, rares à l'époque, qui restituent un caractère, un message, une intention, et la singularité de l'Ecosse, en arrière-fonds ...

Henry Raeburn (1756-1823)

1790 - Portrait of Sir John and Lady Clark - 1793-1795 - Miss Eleanor Urquhart - National Gallery of Art - Washington DC - 1795 - Reverend Robert Walker Skating on Duddingston Loch - Scottish National Gallery - Edinburgh - 1805 - Mr and Mrs Robert Campbell - Kelvingrove Art Gallery and Museum - Glasgow - 1810 - Adam Rolland of Gask II - Art Institute of Chicago - 1816 - Alexander Maconochie of Meadowbank -  Metropolitan Museum of Art - New York - circa 1787-1790 - Mrs Downey - Tate Britain - London - circa 1790 - Adam Ferguson (1723-1816) - University of Edinburgh Fine Art Collection - circa 1790-1795 - John and Betty Johnstone and Miss Wedderburn - National Gallery of Art - Washington DC - circa 1790-1798 - Portrait of Mrs E. Bethune - The State Hermitage Museum - St Petersburg - circa 1795 - Portrait of Mrs. Andrew (Elizabeth Robinson) Hay -  Joslyn Art Museum - Omaha, Nebraska - circa 1796 - Mrs H.W. Lauzun - Tate Britain - London - circa 1808-1809 - The Drummond Children Metropolitan Museum of Art - New York - circa 1810 - Justina Camilla Wynne, Mrs Alexander Finlay of Glencorse (1785-1814)  Scottish National Gallery - circa 1810 - Mrs. Anne Hart  Gemäldegalerie - Staatliche Museen zu Berlin - circa 1811 - Frances Harriet Wynne (1786-1860), Mrs Hamilton of Kames  Scottish National Gallery. - circa 1815-1820 - Self-Portrait -  Scottish National Gallery - Edinburgh ...