Disinformation - "Everything You Know is Wrong: The Disinformation Guide to Secrets and Lies", Russ Kick (2002) - "unSpun : Finding Facts in a World of Disinformation", Brooks Jackson, Kathleen Hall Jamieson (2007) - "Disinformation and You: Identify Propaganda and Manipulation", Marie D. Jones (2021) - "On Disinformation: How to Fight for Truth and Protect Democracy", Lee McIntyre (2023) - "Active Measures: The Secret History of Disinformation and Political Warfare", Thomas Rid (2020) - "How to Read Nonfiction Like a Professor: Critical Thinking in the Age of Bias, Contested Truth, and Disinformation", Thomas C. Foster (2020) - ...
Il n'y a pas de désinformation sans la présence de "Créateurs", d' "Amplificateurs", et de "Croyants" en nombre.... - La notion de "désinformation" est désormais au cœur des débats internationaux (depuis les élections présidentielles de 2016 aux Etats-Unis, lorsque la ville macédonienne de Veles devint un centre de production de fausses nouvelles) : c'est désormais un sujet académique mondial (aux Etats-Unis, des centres de recherche, comme le Center for an Informed Public (Université de Washington), travaillent sur les solutions pour contrer la désinformation; au Royaume-Uni, l’Université d’Oxford a lancé le Computational Propaganda Project, une référence mondiale pour étudier les fake news et les manipulations numériques), avec des impacts globaux sur la politique, la société, et la santé publique, et des réponses qui varient selon les contextes régionaux.
Ce qui montre, bien que l’ampleur du problème soit reconnue à travers le monde, toute l'ambiguïté relative de la notion : la notion de "désinformation" fait elle-même l'objet de manipulation, quand elle n'est pas utilisée par les médias et les pouvoirs politiques pour dévaloriser des propositions jugées contraire à un ordre établi. Le terme de "propagande" a connu une destinée identique, le détournement des mots est une activité traditionnelle pour esquiver toute confrontation intellectuelle ..
La puissance de l'opinion publique, l'incertitude intellectuelle croissante de notre planète sur bien des sujets (ou au contraire des certitudes non étayées, non partagées), l'essoufflement des démocraties, la médiocrité des gouvernants, la globalisation des comportements, la montée inéluctable des réseaux sociaux dans nos tentatives de compréhension du monde, expliquent peut-être la soudaine émergence de cette notion de "désinformation" sur la scène médiatique - une scène, faut-il le rappeler, qui n'est pas destiné à nourrir la moindre pensée critique ... Ce sont effectivement des éléments contributeurs,
mais la seule raison d'un tel phénomène réside sans doute, dans l'ABSENCE FONDAMENTALE DANS NOS DEMOCRATIES DE DIALOGUES CONSTRUITS, D'ECHANGES DE POINTS DE VUE ETAYES, l'interactivité n'est pas "interlocution", le terme il est vrai a bien vieilli ...
Le mot "disinformation" trouve son origine dans le mot russe "dezinformatsiya", qui était utilisé pour décrire des campagnes de propagande organisées par l'Union soviétique dans les années 1920. Ce terme a ensuite été repris par les langues occidentales, particulièrement pendant la Guerre froide. Selon le Oxford English Dictionary (OED), le terme "disinformation" est attesté en anglais depuis les années 1950, bien qu'il ait gagné en popularité dans les années 1980 avec la montée des tensions entre l'Est et l'Ouest. La "Disinformation" est définie comme "une information délibérément fausse ou trompeuse diffusée dans le but de tromper ou d'induire en erreur". Et l'on cite comme exemple, ce qui en dit long sur les paradoxes que soulèvent cette notion, "la diffusion délibérée de telles informations, souvent par le biais de médias officiels ou gouvernementaux, pour influencer l'opinion publique ou masquer la vérité" : le "pouvoir", présenté comme source potentielle de désinformation dans sa définition même, est celui qui va prendre des mesures pour la combattre. Des programmes comme "Be Internet Awesome" (Google) enseignent aux jeunes à reconnaître les fake news, mais la neutralité des médias numériques est loin d'être acquise. Les instances internationales ou nationales convoquent bien des experts et publient nombre de rapports, allant parfois jusqu'à prendre des mesures dont l'évidence peut être parfois des plus contestables : contestables parce ce qu'elles se basent sur des expertises dont la légitimité et la maîtrise des sujets sont le plus souvent loin d'être convaincantes...
La définition OED définition met en évidence l'intentionnalité derrière la création et la propagation de la désinformation, la distinguant ainsi de la "misinformation" (information erronée diffusée sans intention de tromper). Mais on oublie derrière cette intentionnalité, la nécessité de disposer de structures de propagation suffisamment étoffée pour manipuler ou influencer les croyances, attitudes ou comportements des individus ou des groupes. La propagation (misinformation) peut transformer des informations erronées en armes de désinformation (disinformation) lorsque les acteurs malveillants exploitent pa exemple la "viralité" des plateformes numériques : la sensibilisation à la propagation est une chose, le processus de propagation lui-même, un impensé, à ce jour.
La distinction entre "désinformation" et "propagande" est elle-même assez subtile, l'intention de la "désinformation" serait de semer le doute ou de déstabiliser, celui de la "propagande", de convaincre et de mobiliser; la première est souvent difficile à détecter, son terreau est celui de la méconnaissance ou de l'ignorance, son terrain, celui des réseaux numériques qui permettent tant une diffusion globale que d'atteindre des cibles individuelles ...
Pour reconstituer succinctement une "histoire" de la diffusion de la notion de "désinformation" de part le monde, on peut en appeler à l'activité de l'ONU sur ce sujet...
En 1966, l'ONU publiait dans "International Covenant on Civil and Political Rights" (1966), un article (19) portant sur la liberté d'expression tout en reconnaissant des limitations pour protéger la sécurité publique et éviter les fausses informations nuisibles.
Dans les années 1970-1980, plusieurs résolutions de l'Assemblée générale de l'ONU (comme la résolution 110 adoptée en 1947) dénonceront la propagande visant à inciter à la haine ou à la violence. Le fameux "Millennium Declaration" (2000), centrée sur les droits humains et le développement, souligne au passage l'importance de l'accès à une information fiable et de la lutte contre les pratiques qui sapent la confiance dans les institutions ...
En 2012, un Plan d’action des Nations Unies pour la sécurité des journalistes et la lutte contre l’impunité aborde indirectement la notion de désinformation en insistant sur l'importance du journalisme d'investigation et la protection des journalistes pour garantir une information fiable.
Dès les années 2000, l'ONU avait alerté sur les dangers des campagnes de désinformation menées par des intérêts privés pour nier ou minimiser l'impact du changement climatique : via "Information et démocratie" (2018) ; l’ONU et des partenaires internationaux ont soutenu la Déclaration internationale sur l'information et la démocratie, promue par Reporters sans frontières, qui met en garde contre les dangers de la désinformation pour la démocratie...
Mais il faut attendre les années 2020 pour que le terme de "désinformation" prennent une importance accrue dans le vocabulaire international, notamment avec la pandémie de COVID-19 (l'impact direct de la désinformation sur la santé publique devient un sujet communément discuté), les campagnes de manipulation électorale (comme celles observées aux États-Unis, en Europe et ailleurs), la montée en puissance des plateformes numériques, (devenues des catalyseurs de diffusion rapide des fake news, mais toutes les fake news ne sont pas de la désinformation). Une suite d'événements qui va conduire à une volonté de clarification et une intensification des efforts, avec des textes plus explicites adoptés à partir de 2021 (Déclaration de Windhoek+3, adoptée en novembre 2021 lors de la 41e session de la Conférence générale de l'UNESCO; en décembre 2021, Résolution 76/227 de l'Assemblée générale de l'ONU pour "Combattre la désinformation pour promouvoir et protéger les droits humains et les libertés fondamentales"; en août 2022, un Rapport du Secrétaire général de l'ONU, "Combattre la désinformation pour promouvoir et protéger les droits humains et les libertés fondamentales" ...)
C'est principalement à partir des années 2010 que la "désinformation" est devenue une préoccupation majeure dans les démocraties, notamment en raison de son impact sur les élections, sur la gestion de l'opinion publique et des risques d'ingérences de toutes sortes qui pourraient conduire à la déstabilisation d'une part plus ou moins importantes des populations d'une société donnée. La désinformation a joué un rôle clé dans les élections américaines de 2016 et 2020; les élections européennes et des scrutins nationaux ont été ciblés par des campagnes de désinformation, souvent attribuées à des acteurs étatiques ou non étatiques étrangers; au Brésil, les élections de 2022 ont été marquées par des vagues massives de désinformation sur WhatsApp et Telegram; la crise sanitaire mondiale relative à la pandémie de COVID-19 a été un terrain fertile pour la désinformation sur les vaccins, les traitements, et l'origine du virus...
"unSpun : Finding Facts in a World of Disinformation", Brooks Jackson, Kathleen Hall Jamieson (2007)
Écrit par Brooks Jackson et Kathleen Hall Jamieson, les fondateurs du site FactCheck.org, "unSpun" est un ouvrage clé pour comprendre la désinformation moderne et apprendre à distinguer les faits des fausses informations. "unSpun" incarne l'objectif du livre, apprendre aux lecteurs à démêler les informations biaisées ou manipulées pour trouver les faits dans un monde saturé de désinformation. "unSpun" signifie littéralement "démêlé" ou "démanipulé". Dans le contexte du livre, il s'agit de "retirer les biais ou manipulations" ("spin") qui encapsulent une information, et revenir aux faits bruts, non filtrés et non biaisés. Une invitation à déconstruire les récits manipulés pour découvrir la vérité sous-jacente...
WE LIVE IN A WORLD OF SPIN.
"It flies at us in the form of misleading commercials for products and political candidates and about public policy matters. It comes from businesses, political leaders, lobbying groups, and political parties. Millions are deceived every day, buying products, voting for candidates, supporting policies and even wars—all because of spin.
“Spin” is a polite word for deception. Spinners mislead by means that range from subtle omissions to outright lies. Spin paints a false picture of reality by bending facts, mischaracterizing the words of others, ignoring or denying crucial evidence, or just “spinning a yarn”—by making things up."
NOUS VIVONS DANS UN MONDE DE TROMPERIES.
Elle nous parvient sous la forme de publicités trompeuses pour des produits et des candidats politiques, ainsi que sur des questions de politique publique. Elle émane des entreprises, des dirigeants politiques, des groupes de pression et des partis politiques. Des millions de personnes sont trompées chaque jour, achetant des produits, votant pour des candidats, soutenant des politiques et même des guerres, tout cela à cause de la propagande.
Le terme « spin » est un mot poli pour désigner la tromperie. Les diffuseurs de messages trompent par des moyens qui vont de l'omission subtile au mensonge pur et simple. Ils donnent une fausse image de la réalité en déformant les faits, en déformant les paroles des autres, en ignorant ou en niant des preuves cruciales, ou tout simplement en inventant des choses.
"Some degree of spin can be considered harmless, as when a person puts his best foot forward in hopes that we won’t notice that the other shoe may be a bit scuffed. But we’re not writing here about mere puffery, nor are we criticizing advocates who argue strongly and honestly for their side; we’re talking about outright dishonesty, misrepresentation, and a lack of respect for facts. We see these far too commonly today in politics and business alike.
Spin is tolerated and even admired in some circles. In Washington, a good spin doctor is lauded, much like a twenty-game winner in baseball. But we believe voters and consumers need to recognize spin when it is used against them, just as good batters spot the spin on a curveball. If they don’t recognize spin, they risk not only buying the wrong cold remedy or the wrong car but also going into the voting booth with false notions in their heads about the candidates..."
Un certain degré de manipulation peut être considéré comme inoffensif, comme lorsqu'une personne met en avant ses meilleurs atouts dans l'espoir que nous ne remarquerons pas que l'autre chaussure est un peu éraflée. Mais nous ne parlons pas ici de simples fanfaronnades, et nous ne critiquons pas non plus les défenseurs qui défendent leur point de vue avec force et honnêteté ; nous parlons de malhonnêteté pure et simple, de fausses déclarations et d'un manque de respect pour les faits. Nous parlons ici de malhonnêteté, de fausses déclarations et de manque de respect pour les faits. La manipulation est tolérée et même admirée dans certains cercles. À Washington, un bon spin doctor est loué, tout comme un gagnant de vingt matchs au baseball. Mais nous pensons que les électeurs et les consommateurs doivent reconnaître la manipulation lorsqu'elle est utilisée contre eux, tout comme les bons batteurs repèrent la manipulation d'une balle courbe. S'ils ne le reconnaissent pas, ils risquent non seulement d'acheter le mauvais remède contre le rhume ou la mauvaise voiture, mais aussi de se rendre dans l'isoloir avec de fausses idées en tête au sujet des candidats...."
"La désinformation est omniprésente et intentionnelle", par nature...
La désinformation, qu'elle soit intentionnelle ou involontaire, est devenue omniprésente dans les médias, la politique, la publicité et même les conversations quotidiennes. Ainsi les publicités qui exagèrent les bénéfices d'un produit ou les campagnes politiques qui manipulent les faits pour discréditer un adversaire. Les fameux "biais cognitifs" nous rendent vulnérables : les êtres humains sont naturellement prédisposés à croire les informations qui confirment leurs idées préconçues (biais de confirmation) et à ignorer les faits qui les contredisent. Les fausses informations vont exploiter ces biais pour paraître crédibles ou séduisantes, même en l'absence de preuves solides.
Les stratégies de désinformation suivent des schémas que l'on peut apprendre à reconnaître. En effet, ces "fausses informations", qu'elles soient intentionnelles ou non, obéissent le plus souvent à des modèles spécifiques qui comportent des "appels émotionnels" (on joue sur les peurs, les espoirs ou les préjugés pour rendre une information plus convaincante), un "usage sélectif des données" (on ne présente qu'une partie des faits tout en cachant le contexte ou les informations contradictoires), on fait appel à de "faux experts" (on utilise des figures qui semblent crédibles mais qui manquent de qualifications ou d'objectivité).
On ne peut oublier que la désinformation peut avoir des conséquences graves : les fausses informations ne sont pas seulement des erreurs bénignes, mais peuvent avoir des impacts significatifs sur la santé publique, la politique et les relations sociales (on revient souvent à ces exemples types que sont les campagnes de désinformation électorale qui ont influencé les résultats d'élections dans plusieurs pays).
La pensée critique est la meilleure défense, ne cessent de nous affirmer tous les auteurs. Le développement d'une pensée critique est essentiel pour résister à la désinformation : c'est-à-dire, notamment, apprendre à tenir compte de sources fiables et à vérifier les faits auprès de multiples sources (l'une des difficultés d'un moteur d'IA répondant à des questions est justement de parvenir à croiser des données pour établir une véracité pondérée dans sa réponse). Dans un monde saturé d'informations, la recherche des faits est en effet un processus actif, il nous faut identifier si une information provient d'une source crédible ou biaisée, comparer les récits ou examiner les différentes versions d'une histoire pour repérer les incohérences, analyser les motivations, se demander pourquoi une information est diffusée et qui en bénéficie.
Les auteurs nous rappellent que les outils numériques sont un terrain fertile pour la désinformation : Internet et les réseaux sociaux ont en effet amplifié la vitesse et la portée de la désinformation. Les algorithmes favorisent les contenus sensationnalistes, exacerbent la polarisation et rendent plus difficile la distinction entre vérité et mensonge.
Combattre la désinformation est une responsabilité collective qui exige une vigilance active de la part des citoyens, conclut "unSpun", les médias ont depuis longtemps renoncé à cette activité, souvent entraînés dans bien des ambiguïtés ...
"Lies that Kill: A Citizen’s Guide to Disinformation", Elaine Kamarck, Darrell M. West (2024)
Les campagnes de désinformation sont souvent motivées par des gains financiers, politiques ou idéologiques. Et cette "désinformation", rendue possible par les progrès rapides de la technologie numérique bon marché et promue par des réseaux organisés, prospère dans l'environnement politique toxique qui existe aux États-Unis et dans le monde entier. Dans "Lies that Kill", deux experts font pénétrer le lecteur dans le monde des campagnes de désinformation pour montrer aux citoyens concernés comment reconnaître la désinformation, la comprendre et se protéger eux-mêmes et les autres. Le livre est structuré en chapitres thématiques, chacun abordant un domaine spécifique où la désinformation est particulièrement présente : "Anatomy of a Smear", "Election Integrity", "Climate Change", "Public Health", RaceRelations", "Wartime Disinformation", "Impeding the Ability to Govern", "Whar Citizens and Policymakers Can Do"...
Elaine Kamarck et Darrell West démontrent, dans un langage clair, comment notre environnement politique, social et économique peut rendre la désinformation crédible aux yeux d'un grand nombre de personnes. L'éducation des citoyens peut grandement contribuer à faire de nous des consommateurs plus avisés des documents en ligne et nous pouvons réduire les risques de désinformation par des programmes d'alphabétisation numérique, des réglementations, des lois et des négociations avec d'autres pays.
"Disinformation and You: Identify Propaganda and Manipulation", Marie D. Jones (2021)
Un guide essentiel pour comprendre les rouages de la désinformation et de la propagande dans notre société actuelle, chaque chapitre offrant analyses détaillées et exemples concrets pour illustrer les mécanismes de la désinformation et stratégies pour y faire face : il suffit parfois de comparer comment les différents médias traitent un même évènement pour se rendre compte des écarts de perception auxquels nous sommes quotidiennement confrontés, le problème étant par suite de savoir si ces écarts sont intentionnels ou mal maîtrisés.
Marie D. Jones, auteure américaine prolifique, chercheuse et conférencière spécialisée dans des domaines variés, a écrit plus d’une vingtaine de livres couvrant un éventail de sujets, notamment la désinformation, les théories du complot, la culture numérique et les phénomènes inexpliqués, dont "The Grid: Exploring the Hidden Infrastructure of Reality" (2013), "Mind Wars: A History of Mind Control, Surveillance, and Social Engineering by the Government, Media, and Secret Societies" (2015), "Psience: How New Discoveries in Quantum Physics and New Science May Explain the Existence of Paranormal Phenomena" (2006).
"This book will examine the long history of propaganda and disinformation and how it has influenced our historical evolution. It will also look at current events and offer examples of concepts and ideas presented in a way everyone can understand. Knowledge is power. Sort of. Knowledge is not really power unless it is utilized, so this book will also serve to educate, enlighten, and offer tools for detoxifying yourself of propaganda so that you don’t continue to spread it virally and become a part of the problematic contagion instead of the solution. Bad information tends to spread faster than good. Negativity and fear are all over the mass media because that’s what sells. “If it bleeds, it leads.” For every dozen or so bad stories that depress or sadden us, we are lucky to see one that lifts our spirits. Why is this? What is it about goodness that scares the living crap out of so many people? Or is it just the people behind the propaganda that benefit from our staying permanently entrenched in a state of fear, doubt, confusion, and uncertainty?
« Ce livre examine la longue histoire de la propagande et de la désinformation et la manière dont elles ont influencé notre évolution historique. Il se penche également sur l'actualité et offre des exemples de concepts et d'idées présentés d'une manière compréhensible pour tous. La connaissance, c'est le pouvoir. En quelque sorte. La connaissance n'est pas vraiment un pouvoir si elle n'est pas utilisée. Ce livre servira donc aussi à éduquer, à éclairer et à offrir des outils pour se désintoxiquer de la propagande afin de ne pas continuer à la propager de manière virale et de faire partie de la contagion problématique au lieu d'être la solution. Les mauvaises informations ont tendance à se répandre plus rapidement que les bonnes. La négativité et la peur sont omniprésentes dans les médias parce que c'est ce qui se vend. « Si ça saigne, ça mène ». Pour une douzaine de mauvaises nouvelles qui nous dépriment ou nous attristent, nous avons la chance d'en voir une qui nous remonte le moral. Comment cela se fait-il ? Qu'est-ce qui fait que la bonté effraie tant de gens ? Ou bien est-ce que ce sont les auteurs de la propagande qui profitent du fait que nous restions en permanence dans un état de peur, de doute, de confusion et d'incertitude ?
The use of propaganda is always accompanied by a host of other types of persuasion, tools, and techniques that are rooted in mind control and behavioral manipulation. The masters of propaganda are often masters of sales, public relations, marketing and how to “close the deal” when it comes to driving a particular point of view deep into the minds of those they wish to manipulate. To sell someone, or an entire population, a certain ideology isn’t all that much different from selling them a car or a washing machine. You give them enough reasons to choose one brand over another, and they will choose your brand almost every time, unless they know they are being manipulated, and that awareness allows them to make better and more informed choices. Propaganda and disinformation provide us great understanding of human behavior and psychology, and it’s fascinating to learn why we think and act the way we do, especially when we are exposed to external influences. It is also eye-opening to find out we are just as guilty as the next person of buying into these lies and distortions as long as they fit the political, religious, or social narratives we have come to accept and hold onto for dear life. We will fight to the death to stand behind our support of propaganda as long as we agree with it, even if it hurts others or harms the world at large.
L'utilisation de la propagande s'accompagne toujours d'une foule d'autres types de persuasion, d'outils et de techniques qui sont enracinés dans le contrôle de l'esprit et la manipulation du comportement. Les maîtres de la propagande sont souvent des maîtres de la vente, des relations publiques, du marketing et de la manière de « conclure l'affaire » lorsqu'il s'agit d'ancrer un point de vue particulier dans l'esprit de ceux qu'ils souhaitent manipuler. Vendre à quelqu'un, ou à une population entière, une certaine idéologie n'est pas très différent de lui vendre une voiture ou une machine à laver. Vous leur donnez suffisamment de raisons de choisir une marque plutôt qu'une autre, et ils choisiront votre marque presque à chaque fois, à moins qu'ils ne sachent qu'ils sont manipulés, et que cette prise de conscience leur permette de faire des choix meilleurs et plus éclairés. La propagande et la désinformation nous permettent de mieux comprendre le comportement humain et la psychologie, et il est fascinant d'apprendre pourquoi nous pensons et agissons comme nous le faisons, en particulier lorsque nous sommes exposés à des influences extérieures. Il est également révélateur de constater que nous sommes tout aussi coupables que les autres d'adhérer à ces mensonges et à ces distorsions tant qu'ils correspondent aux récits politiques, religieux ou sociaux que nous avons fini par accepter et auxquels nous nous accrochons pour la vie. Nous nous battrons jusqu'à la mort pour défendre notre soutien à la propagande tant que nous sommes d'accord avec elle, même si elle nuit aux autres ou au monde en général.
"Once awakened and aware, though, it becomes harder to miss the manipulation. Once we spot the manipulation, it becomes harder for those external forces to control our responses and reactions. Once seen, it cannot be unseen. Therein lies the power to truly change the narratives that keep us all in the dark, falsely informed, ignorant, and lashing out at the wrong people instead of demanding the perpetrators of the propaganda come clean. Somebody once said that knowing the truth would set your free, but first it would piss you off. Maybe that’s why we love to “buy the lie” instead of dig for the truth. It keeps us in a comfort zone, warm and safe, not having to think for or act for ourselves. But the truth doesn’t vanish just because we don’t look for it or acknowledge it. It is always there, and like another famous someone once said, it’s better to know a hard truth than a soft lie. You will have to face and deal with the reality of a situation sooner or later, so why not give yourself the advantage of making it sooner with an empowered mind and centered point of view to operate from?
Ultimately, you can read a million books on propaganda, but until you learn to discern the tools and techniques used on you, and how to avoid them or dissipate their power, they will control you. Understand why you are being manipulated in the first place, by whom, and what you can do to stop it. Then the truth will set you free...."
« Cependant, une fois éveillé et conscient, une fois que nous avons repéré la manipulation, il devient plus difficile pour ces forces extérieures de contrôler nos réponses et nos réactions. Une fois qu'on l'a vue, on ne peut plus l'ignorer. C'est là que réside le pouvoir de changer véritablement les récits qui nous maintiennent tous dans l'ignorance, faussement informés, ignorants, et qui s'en prennent aux mauvaises personnes au lieu d'exiger des auteurs de la propagande qu'ils s'expliquent. Quelqu'un a dit un jour que la connaissance de la vérité vous libérerait, mais qu'elle vous mettrait d'abord en colère. C'est peut-être la raison pour laquelle nous aimons « acheter le mensonge » au lieu de chercher la vérité. Cela nous maintient dans une zone de confort, au chaud et en sécurité, sans avoir à penser ou à agir pour nous-mêmes. Mais la vérité ne disparaît pas simplement parce que nous ne la cherchons pas ou ne la reconnaissons pas. Elle est toujours là et, comme l'a dit un jour un autre personnage célèbre, il vaut mieux connaître une dure vérité qu'un doux mensonge. Vous devrez tôt ou tard faire face à la réalité d'une situation, alors pourquoi ne pas vous donner l'avantage d'y arriver plus tôt avec un esprit renforcé et un point de vue centré ?
En fin de compte, vous pouvez lire un million de livres sur la propagande, mais tant que vous n'aurez pas appris à discerner les outils et les techniques utilisés sur vous, et à les éviter ou à dissiper leur pouvoir, ils vous contrôleront. Comprenez pourquoi vous êtes manipulé en premier lieu, par qui, et ce que vous pouvez faire pour y mettre fin. La vérité vous libérera alors...."
Le livre est structuré en chapitres thématiques qui couvrent notamment l'histoire de la propagande (What Is Propaganda?, A Historical Look At Propaganda, War Propaganda, The Cold War Era, 9-11 and Weapons of Mass Distraction), puis les outils numériques du XXIᵉ siècle qui vont totalement redéfinir les dynamiques du phénomène de propagande connu jusque-là.
- Dans "Twenty-First Century Propaganda: Pundit Wars, Memes, and the Power of the Hashtag", sont adressés les singuliers débats entre experts sur les chaînes d'information (pundit wars), les mèmes viraux et les fameux hashtags qui, sur les réseaux sociaux structurent les mobilisations et donc les influences.
- Le chapitre "Spin, Sponsored News, Fake News, and the “Lamestream” Media" évoque la complexité croissante du paysage médiatique et des défis pour distinguer la vérité des récits manipulés : présentation biaisée ou orientée des faits pour influencer l’opinion publique (Spin), contenus présentés comme des informations mais financés par des entités ayant un intérêt particulier, comme des entreprises ou des partis politiques (Sponsored News), "Fake News", un terme désormais courant en français pour désigner les informations volontairement erronées ou fabriquées, dénigrement systématique à double jeu des médias version populiste ou conspirationniste (Lamestream Media).
- "Tools of the Propaganda Trade: The Techniques of Coercion, Persuasion, and Disinformation" nous décrit les stratégies de coercition visant à imposer une vision ou une action par la contrainte: les techniques de persuasion, souvent subtiles, qui s’appuient sur les émotions et les biais cognitifs pour influencer; l’utilisation délibérée de la désinformation pour semer la confusion ou contrôler les récits, autant de techniques appliquées dans divers contextes, des campagnes politiques aux messages publicitaires.
- "False Flags, PsyOps, and Conspiracy Theories" nous explique comment ces outils de manipulation sont employés pour semer la confusion, diviser les sociétés et contrôler les narratifs. Les "False Flags" sont des événements fabriqués ou modifiés, utilisés pour manipuler l’opinion publique ou justifier des interventions politiques ou militaires. Les opérations psychologiques (PsyOps) consistent en tactiques déployées par les gouvernements et organisations pour influencer les perceptions et les comportements des individus ou des groupes. Enfin, les théories du complot (Conspiracy Theories) qui ont émergées, se sont propagées au fil du développement des médias numériques et occupent désormais un rôle d'importance dans la désinformation moderne sont souvent utiliser pour détourner l’attention ou discréditer des opposants : a contrario, la dénonciation du complotisme, en politique notamment, et comme toute dénonciation, est utilisée pour couper court à toute argumentation. Le monde de la propagande, de la désinformation ou du complotisme, ont cette particularité que l'on trouve dans bien des romans d'espionnage, ce qui peut faire sourire mais rend les analyses particulièrement complexes : les théories du complot peuvent être elles-mêmes dénoncées par des acteurs ou des organisations qui font eux-mêmes oeuvre de complotisme...
- "Mind Games: Manipulating Thought, Behavior, and Action" nous décrit comment des techniques de manipulation psychologique sont utilisées pour influencer les pensées, les comportements et les actions des individus ou des groupes : les tactiques psychologiques employées dans les médias, la publicité ou la politique pour façonner l’opinion publique; l’impact de ces manipulations sur la prise de décision et les réactions émotionnelles des individus; des exemples concrets, comme la propagande, les campagnes publicitaires ciblées, ou les messages subliminaux, qui influencent la perception et l’action, sont évoquées. Enfin, le chapitre propose globalement des méthodes pour reconnaître et résister à ces singuliers "jeux de l'esprit" qui menacent notre indépendance intellectuelle.
- "Peer Propaganda and Social Media Activism" porte sur deux phénomènes modernes qui redéfinissent la manière dont les idées sont propagées dans le monde numérique : l'auteur évoque ici l'amplification de la portée de la propagande et la transformation des citoyens en relais actifs de contenus manipulés ou idéologiques. La "propagande entre pairs" montre comment les individus jouent un rôle actif dans la diffusion de contenus biaisés, souvent sans s'en rendre compte (utiislant en cela l'extrême effet de la viralité et de la validation sociale sur les plateformes numériques). L' "activisme sur les réseaux sociaux" consistent en campagnes numériques qui mobilisent des publics pour des causes sociales ou politiques, masquant souvent des objectifs manipulatoires sous des apparences légitimes.
- "Information Warfare: Fighting Back against Propaganda, Disinformation, and Manipulation" conclut en mettant l’accent sur l’importance de défendre la vérité et la transparence dans un monde où les informations sont devenues une arme...
"AllSides Media Bias Ratings", créé en 2012 par une équipe dirigée par John Gable, un ancien employé de Microsoft et de Netscape, est un site web qui fournit une évaluation des biais politiques et idéologiques des médias d'information (par exemple CNN, Fox News, Reuters). Il vise, nous dit-il, à promouvoir une consommation équilibrée et éclairée des nouvelles en identifiant et en expliquant les tendances partisanes des médias. Ces évaluations sont basées sur un mélange de revues éditoriales, sondages publics et analyses algorithmiques. Chaque article ou sujet d'actualité est accompagné de liens vers des analyses ou reportages issus de sources avec des biais variés, ce qui permet aux utilisateurs de comparer les angles éditoriaux et de comprendre comment différentes idéologies abordent le même sujet...
"On Disinformation: How to Fight for Truth and Protect Democracy", Lee McIntyre (2023)
Un guide de poche sur la façon de lutter contre les campagnes de désinformation qui menacent la démocratie américaine, Lee McIntyre, chercheur au Center for Philosophy and History of Science de l'Université de Boston, et auteur de "Post-Truth" (2018), - qui traite de cette phase dite de "post-vérité" qui voient les émotions et les opinions acquérir plus d'importance que les faits objectifs -, et de "How to Talk to a Science Denier: Conversations with Flat Earthers, Climate Deniers, and Others Who Defy Reason" (2021), - qui partage ses expériences et stratégies pour dialoguer avec des individus qui rejettent la science, tels que les climato-sceptiques ou les adeptes de la Terre plate. "Respecting Truth: Willful Ignorance in the Internet Age" (2015) traitait de l’impact de l’Internet et des médias numériques sur la perception de la vérité et de la connaissance. La vérité dans un monde numérique, le rôle de la science dans la société, l'éducation et le dialogue sont les thèmes principaux de ce philosophe américain.
L’effort pour détruire les faits et rendre l’Amérique incontrôlable n’est pas sorti de nulle part, nous dit-il. C’est le point culminant de soixante-dix ans de déni stratégique. Lee McIntyre montre comment a commencé la guerre contre les faits et comment les citoyens ordinaires peuvent se défendre contre le fléau de la désinformation qui menace maintenant le tissu même de notre société. Tirant parti de ses vingt ans d’expérience en tant qu’expert du déni scientifique, McIntyre explique comment les autocrates utilisent la désinformation pour manipuler une population et nier des réalités évidentes, pourquoi le meilleur moyen de combattre la désinformation est de perturber sa propagation et, surtout, comment nous pouvons gagner la guerre contre la vérité ...
"... People do not wake up one day and spontaneously wonder if the California wildfires were caused by a Jewish space laser or if the COVID19 vaccines might contain microchips. Those are instead the result of a propaganda campaign that was deliberately engineered to raise doubt where there was none, because it served the interests of the people who invented it. These sorts of interests can be economic, political, or ideological, but the point is that denialism is intended to benefit the people who create the lies, not the people who believe them.
Modern science denial began on December 15, 1953, when the heads of four of the largest US tobacco companies gathered at the Plaza Hotel in New York City, along with a public relations specialist to advise them on what to do about a forthcoming scientific study that drew a link between cigarette smoking and lung cancer. His advice? Fight the science. Take out full-page ads in American newspapers. Hire your own scientists to create an alternative narrative. Reach out to newspaper and magazine journalists, editors, and publishers to get them to tell “both sides” of the smoking controversy. Lean heavily on the idea that this is an open scientific debate where nothing has yet been “proven.” The goal: to get the public to question the truth about something that scientists didn’t really question...."
« ... Les gens ne se réveillent pas un jour en se demandant spontanément si les incendies de Californie ont été provoqués par un laser spatial juif ou si les vaccins COVID19 pourraient contenir des micropuces. Ces questions sont plutôt le résultat d'une campagne de propagande qui a été délibérément conçue pour susciter le doute là où il n'y en avait pas, parce qu'elle servait les intérêts de ceux qui l'ont inventée. Ces intérêts peuvent être économiques, politiques ou idéologiques, mais le fait est que le négationnisme est destiné à profiter à ceux qui créent les mensonges, et non à ceux qui les croient.
Le déni de science moderne a débuté le 15 décembre 1953, lorsque les dirigeants de quatre des plus grands fabricants de tabac américains se sont réunis à l'hôtel Plaza de New York, en compagnie d'un spécialiste des relations publiques chargé de les conseiller sur la conduite à tenir face à une étude scientifique à venir établissant un lien entre la consommation de cigarettes et le cancer du poumon. Son conseil ? Combattre la science. Publiez des annonces pleine page dans les journaux américains. Engagez vos propres scientifiques pour créer un récit alternatif. Contactez les journalistes, les rédacteurs en chef et les éditeurs de journaux et de magazines pour qu'ils présentent « les deux côtés » de la controverse sur le tabagisme. Appuyez-vous fortement sur l'idée qu'il s'agit d'un débat scientifique ouvert où rien n'a encore été « prouvé ». L'objectif est d'amener le public à s'interroger sur la vérité à propos de quelque chose que les scientifiques n'ont pas vraiment remis en question...."
Avant de nous proposer les moyens de lutter contre la désinformation (How to Win the War of truth), McIntyre nous définit ce qu'elle est et tente de dresser le portrait des acteurs de sa création à sa propagation.
- les "Créateurs" (Creators), ceux qui fabriquent délibérément de fausses informations, une catégorie qui compte des acteurs étatiques (des pays utilisant la désinformation pour des gains géopolitiques), des groupes politiques (des partis ou mouvements cherchant à discréditer des opposants ou à polariser les débats), des individus et organisations à but lucratif (des producteurs de fausses nouvelles motivés par des gains financiers ou publicitaires).
- les "Amplificateurs" (Amplifiers), ceux qui diffusent ces informations à grande échelle, souvent via les médias sociaux ou des plateformes médiatiques. Ce sont les médias sociaux (des Plateformes comme Facebook, Twitter ou YouTube, dont les algorithmes favorisent souvent la viralité des contenus sensationnalistes ou polarisants), des influenceurs et personnalités médiatiques (qui relaient des informations fausses à un large public, consciemment ou non) et des bots et réseaux automatisés, des systèmes programmés pour diffuser massivement des messages afin de manipuler les opinions publiques. L'importance de ces amplifications est extrême, c'est eux qui permettent la rapidité avec laquelle les fausses informations peuvent se propager et leur capacité à influencer les perceptions à grande échelle...
- enfin les "Croyants" (Believers) , ceux qui acceptent et propagent ces informations, parfois sans en vérifier la véracité. Leur importance est fondamentale vis-à-vis du processus global de diffusion. Pourquoi cette attitude? Les biais cognitifs (biais de confirmation, biais d'autorité) poussent des individus à accepter des informations conformes à leurs croyances préexistantes.
L'impact émotionnel des messages peut engager à surmonter la logique ou les faits. En partageant des informations fausses, souvent par sincérité ou par manque de discernement, les croyants deviennent des amplificateurs involontaires, d'où la nécessité de réduire leur vulnérabilité et de renforcer la pensée critique par des approches éducatives.
McIntyre affirme en conclusion que la survie de la démocratie dépend de la capacité des citoyens à distinguer la vérité de la fiction : il met en garde contre les dangers de l'ère de la "post-vérité", où les faits objectifs sont souvent subordonnés aux émotions et aux croyances personnelles...
"Everything You Know is Wrong: The Disinformation Guide to Secrets and Lies", Russ Kick (2002)
Une cinquantaine de contributeurs et une compilation d'essais portant sur des idées controversées, des vérités cachées, et des récits alternatifs sur des sujets aussi divers que la politique, l'histoire, la science, et la culture. Le livre s'inscrit dans une série produite par le label "The Disinformation Company", qui s'efforce de révéler des perspectives méconnues ou marginalisées. Le site Web associé, Disinfo.com, fut mis en ligne le 13 septembre 1996, aussitôt applaudi par les mêmes médias d’information qu’il critiquait comme étant sous l’influence du gouvernement et des grandes entreprises : la lune de miel a été de courte durée. Environ trois semaines après le lancement, le PDG de la grande entreprise américaine de médias qui finance le site l’a découvert et a immédiatement ordonné sa fermeture. Le site a réussi à maintenir son activité et aujourd’hui, il est la plus grande et la plus populaire destination alternative d’information et de culture underground sur le Web...
Beaucoup des faits que nous acceptons comme vrais sont soit erronés, soit déformés par les institutions, les gouvernements ou les médias dominants. Le savons-nous? D'autant que les gouvernements et les grandes institutions utilisent la désinformation pour contrôler les populations et maintenir des récits les plus avantageux possibles au profit des élites. Parmi les contributeurs, Howard Zinn, historien célèbre pour son livre "A People's History of the United States" qui remet en question les récits historiques officiels; Greg Palast, journaliste d'investigation, qui traite des fraudes électorales et des scandales financiers souvent ignorés par les médias traditionnels; Douglas Rushkoff, théoricien des médias, qui s'attache à comprendre comment la culture populaire et les nouvelles technologies influencent la perception de la réalité. L'ensemble se veut provocateur et conçu pour susciter une réflexion critique ...
"You are STILL Being Lied To: The NEW Disinformation Guide to Media Distortion, Historical Whitewashes, and Cultural Myths", Russ Kick (2008)
Une édition révisée et élargie de l’anthologie classique de la Disinformation Company, "You Are STILL Being Lied To" rassemble une fois de plus une grande variété d’essais marquants qui explorent des sujets liés à la désinformation, aux récits alternatifs, et aux vérités souvent cachées. A noter, parmi les contributions, "Manufacturing Consent", de Noam Chomsky, traitant du contrôle des médias par les élites économiques et politiques (du rôle des médias dans la fabrication du consentement public à des politiques souvent contraires à l’intérêt collectif); "The Lies of the Pharmaceutical Industry", par John Abramson (comment les grandes entreprises pharmaceutiques cachent les dangers des médicaments et manipulent les essais cliniques pour maximiser leurs profits, au détriment de la santé publique); "Debunking the Moon Landing Hoax", par Phil Plait, de la réfutation des si singulières théories du complot sur l’alunissage de 1969; "The Corporate Takeover of Science", par Vandana Shiva, ou comment les grandes multinationales façonnent les résultats scientifiques pour favoriser leurs produits, notamment dans le domaine de l'agriculture (OGM) et des produits chimiques; "Rethinking the War on Drugs", Ethan Nadelmann y critique les politiques antidrogue des États-Unis, soulignant leurs impacts disproportionnés sur les communautés marginalisées et leur échec à réduire la consommation de drogues; dans "The Media's Role in War Propaganda", Norman Solomon analyse comment les médias participent activement à la construction de récits favorables à l’intervention militaire, en minimisant ou en occultant les véritables motivations des conflits; dans "The Hidden Costs of Consumerism", Kalle Lasn tente de montrer comment la culture de consommation détruit les écosystèmes et favorise les inégalités, tout en proposant des solutions pour réduire notre dépendance aux produits inutiles...
"The Misinformation Age: How False Beliefs Spread", Cailin O'Connor et James Owen Weatherall (2019)
Pourquoi ce que vous croyez dépend de qui vous a transmis l'information. Pourquoi devrions-nous nous soucier d’avoir de vraies croyances? Et pourquoi les fausses croyances manifestes persistent-elles et se propagent-elles malgré des conséquences néfastes, voire fatales pour ceux qui les détiennent? Les philosophes des sciences Cailin O’Connor et James Weatherall soutiennent que ce sont les facteurs sociaux, plutôt que la psychologie individuelle, qui sont essentiels pour comprendre la propagation et la persistance de fausses croyances ...
"In this book we argue that social factors are essential to understanding the spread of beliefs, including—especially—false beliefs. We describe important mechanisms by which false beliefs spread and discuss why, perhaps counterintuitively, these very same mechanisms are often invaluable to us in our attempts to reach the truth. It is only through a proper understanding of these social effects that one can fully understand how false beliefs with significant, real-world consequences persist, even in the face of evidence of their falsehood. And during an era when fake news can dominate real news and influence elections and policy, this sort of understanding is a necessary step toward crafting a successful response.
In part, our argument draws on historical (and recent) examples of false beliefs that have spread through communities of people trying to learn about the world. Most of these examples, at least in the first chapters, come from science. We discuss how groups of scientists have come to hold false beliefs, and how those beliefs have persisted even as compelling evidence of their falsehood has appeared. We also discuss cases in which scientists have come to reject as false a belief they previously held. As we argue, scientists, just like the rest of us, are strongly influenced by their networks of social connections..."
« Dans ce livre, nous soutenons que les facteurs sociaux sont essentiels pour comprendre la propagation des croyances, y compris - et surtout - des fausses croyances. Nous décrivons les mécanismes importants par lesquels les fausses croyances se répandent et nous expliquons pourquoi, peut-être de manière contre-intuitive, ces mêmes mécanismes sont souvent inestimables pour nous dans nos tentatives d'atteindre la vérité. Ce n'est qu'en comprenant bien ces effets sociaux que l'on peut pleinement comprendre comment de fausses croyances ayant des conséquences significatives dans le monde réel persistent, même face à la preuve de leur fausseté. À une époque où les fausses nouvelles peuvent dominer les vraies nouvelles et influencer les élections et les politiques, ce type de compréhension est une étape nécessaire à l'élaboration d'une réponse efficace.
Notre argument s'appuie en partie sur des exemples historiques (et récents) de fausses croyances qui se sont répandues dans des communautés de personnes cherchant à connaître le monde. La plupart de ces exemples, du moins dans les premiers chapitres, proviennent de la science. Nous expliquons comment des groupes de scientifiques en sont venus à entretenir de fausses croyances et comment ces croyances ont persisté alors même que des preuves irréfutables de leur fausseté apparaissaient. Nous évoquons également des cas où des scientifiques en sont venus à rejeter comme fausse une croyance qu'ils avaient auparavant. Comme nous le soutenons, les scientifiques, tout comme le reste d'entre nous, sont fortement influencés par leurs réseaux de relations sociales...
Un ouvrage qui nous expliquent que les croyances fausses ne sont pas seulement le résultat d'un manque d'information ou d'ignorance, mais sont profondément enracinées dans les dynamiques sociales et les structures de communication. Ils appellent ainsi à une approche collective pour combattre la désinformation, notamment par l'éducation, la transparence des médias, et la réforme des réseaux sociaux pour limiter leur rôle dans la propagation des fausses informations.
Pourquoi et comment les croyances erronées se propagent-elles dans les sociétés modernes. Les auteurs combinent des perspectives issues de la philosophie des sciences, de la psychologie sociale et de la théorie des réseaux pour expliquer les dynamiques de la désinformation dans des contextes sociaux complexes.
Les gens adoptent souvent des croyances non pas sur la base de preuves directes ou d'une évaluation rationnelle, mais en fonction de la pression sociale et de la confiance qu'ils accordent aux membres de leur réseau. Et, l'on peut remarquer que dans un réseau, une minorité convaincante peut aisément influencer l'ensemble du groupe, même si leurs croyances sont fausses. C'est que les réseaux modernes, y compris les médias sociaux, facilitent la propagation rapide de la désinformation en reliant des individus partageant des croyances similaires. On cite généralement les "chambres d’écho" dans lesquelles les individus sont uniquement exposés à des informations conformes à leurs opinions, ce qui renforce leurs croyances, peu importe qu'elles soient fondées ou non.
Si le rôle d'acteurs malveillants dans la diffusion de la désinformation est incontournable, il ne faut pas sous-estimer celui du collectif : la propagation des croyances erronées est par nature un problème collectif, les croyances ne sont pas individuelles mais sociales: une personne peut ainsi adopter une croyance erronée sous le seul argument que ses pairs la soutiennent.
Aucune société ou organisation n'est à l'abri de ce phénomène, les institutions scientifiques et médiatiques ne sont pas immunisées contre la désinformation ne serait-ce que parce qu'elles sont sensibles aux pressions économiques, politiques ou sociales. Les controverses scientifiques manipulées par des lobbies, comme le débat autour du changement climatique, illustrent cette vulnérabilité.
Et bien que le scepticisme critique soit nécessaire pour lutter contre la désinformation, il est souvent détourné pour semer la confusion et le doute...
"Active Measures: The Secret History of Disinformation and Political Warfare", Thomas Rid (2020)
"In March 2017, the U.S. Senate Select Committee on Intelligence invited me to testify in the first open expert hearing on Russian interference in the 2016 presidential election. Committee staffers from both parties wanted me to help present to the American public the available forensic evidence that implicated Russia, evidence that at the time was still hotly contested among the wider public, and that, of course, the Russian government denied — as did the president of the United States. The situation was unprecedented..." - Thomas Rid, politologue et chercheur renommé, spécialisé dans les questions de sécurité informatique, de désinformation et de guerre politique., professeur à l'Université Johns Hopkins à la School of Advanced International Studies (SAIS), est l'auteur, entre autres ouvrages, de "Cyber War Will Not Take Place" (2013), qui a alimenté bien des débats sur la définition et l'impact réel de la "cyber-guerre", de "Rise of the Machines: A Cybernetic History" (2016), qui retrace l'histoire de la cybernétique, ses origines intellectuelles et son influence sur la technologie moderne.
Rid aborde ici l'histoire des "Active Measures" (opérations de désinformation) et leur rôle dans la manipulation de l'opinion publique., montrant comment des outils traditionnels de propagande ont évolué pour s'adapter aux plateformes numériques, et comment ces campagnes de désinformation exploitent les vulnérabilités inhérentes aux sociétés démocratiques, notamment la liberté d'expression et la presse libre, pour semer la discorde et affaiblir la confiance du public dans les institutions. L'ouvrage met en évidence l'implication des agences de renseignement, notamment le KGB, dans la conception et la mise en œuvre de campagnes sophistiquées de désinformation visant à influencer les opinions publiques et les processus politiques à l'échelle mondiale.
Mais, bien que les technologies évoluent, Rid souligne que les tactiques fondamentales de désinformation restent constantes, s'adaptant aux nouveaux médias et aux plateformes numériques pour maximiser leur portée et leur efficacité. ...
"This modern era of disinformation began in the early 1920s, and the art and science of what the CIA once called “political warfare” grew and changed in four big waves, each a generation apart. As the theory and practice of disinformation evolved, so did the terms that described what was going on. The first wave of disinformation started forming in the interwar years, during the Great Depression, in an era of journalism transformed by the radio, newly cutthroat and fast-paced. Influence operations in the 1920s and early 1930s were innovative, conspiratorial, twisted—and nameless for now. The forgeries of this period were often a weapon of the weak, and some targeted both the Soviet Union and the United States at the same time."
« L'ère moderne de la désinformation a commencé au début des années 1920, et l'art et la science de ce que la CIA appelait autrefois la « guerre politique » se sont développés et ont évolué en quatre grandes vagues, chacune à une génération d'intervalle. La théorie et la pratique de la désinformation ont évolué, tout comme les termes décrivant ce qui se passait. La première vague de désinformation a commencé à se former dans l'entre-deux-guerres, pendant la Grande Dépression, à une époque où le journalisme était transformé par la radio, nouvellement impitoyable et rapide. Les opérations d'influence des années 1920 et du début des années 1930 étaient innovantes, conspiratrices, tordues - et anonymes pour l'instant. Les faux de cette période étaient souvent l'arme des faibles, et certains visaient à la fois l'Union soviétique et les États-Unis.
"In the second wave, after World War II, disinformation became professionalized, with American intelligence agencies leading the way in aggressive and unscrupulous operations, compounded by the lingering violence of global war. The CIA now called its blend of covert truthful revelations, forgeries, and outright subversion of the adversary “political warfare,” a sprawling and ambitious term. Political warfare was deadliest in 1950s Berlin, just before the Wall went up. The Eastern bloc, by contrast, then preferred the more honest and precise name "disinformation.” Whatever the phrase, the goals were the same: to exacerbate existing tensions and contradictions within the adversary’s body politic, by leveraging facts, fakes, and ideally a disorienting mix of both."
Au cours de la deuxième vague, après la Seconde Guerre mondiale, la désinformation s'est professionnalisée, les agences de renseignement américaines ouvrant la voie à des opérations agressives et sans scrupules, aggravées par la violence persistante de la guerre mondiale. La CIA appelait désormais son mélange de révélations secrètes et véridiques, de falsifications et de subversion pure et simple de l'adversaire « guerre politique », un terme tentaculaire et ambitieux. C'est dans le Berlin des années 1950, juste avant la construction du mur, que la guerre politique a été la plus meurtrière. Le bloc de l'Est, en revanche, préférait alors le nom plus honnête et plus précis de « désinformation ». Quelle que soit l'expression, les objectifs étaient les mêmes : exacerber les tensions et les contradictions existantes au sein du corps politique de l'adversaire, en exploitant les faits, les faux et, idéalement, un mélange désorientant des deux.
"The third wave arrived in the late 1970s, when disinformation became well-resourced and fine-tuned, honed and managed, lifted to an operational science of global proportions, administered by a vast, well-oiled bureaucratic machine. By then the term “active measures” was widely used in the Soviet intelligence establishment and among its Eastern bloc satellite agencies. The name stuck, and indeed was quite elegant, because it helped capture a larger conceptual and historical trend at play: after 1960, the measures were becoming progressively more active, with the East gaining an upper hand. Then the Soviet Union collapsed, and any remaining sense of ideological superiority retreated."
La troisième vague est arrivée à la fin des années 1970, lorsque la désinformation a bénéficié de ressources importantes et a été affinée, perfectionnée et gérée, élevée au rang de science opérationnelle à l'échelle mondiale et administrée par une vaste machine bureaucratique bien huilée. À cette époque, l'expression « mesures actives » était largement utilisée dans les services de renseignement soviétiques et dans les agences satellites du bloc de l'Est. Le nom s'est imposé, et il était d'ailleurs très élégant, car il permettait de saisir une tendance conceptuelle et historique plus large : après 1960, les mesures sont devenues progressivement plus actives, l'Est prenant le dessus. Puis l'Union soviétique s'est effondrée, et tout sentiment de supériorité idéologique qui subsistait a reculé.
"The fourth wave of disinformation slowly built and crested in the mid2010s, with disinformation reborn and reshaped by new technologies and internet culture. The old art of slow-moving, highly skilled, close-range, labor-intensive psychological influence had turned high-tempo, low-skilled, remote, and disjointed. Active measures were now not only more active than ever before but less measured—so much so that the term itself became contested and unsettled.
Surviving our age of organized, professional deception requires a return to history. The stakes are enormous—for disinformation corrodes the foundation of liberal democracy, our ability to assess facts on their merits and to self-correct accordingly. That risk is old. Yet the crush of a relentless news cycle means that everything feels new, breaking, headlong; established orders appear fleeting, with views veering to the fringes, and new fissures cracking open. The crisis of our Western democracies has too often been referred to as unprecedented. This sense of novelty is a fallacy, a trap..."
La quatrième vague de désinformation s'est lentement développée et a atteint son apogée au milieu des années 2010, la désinformation renaissant et étant remodelée par les nouvelles technologies et la culture de l'internet. Le vieil art de l'influence psychologique lente, hautement qualifiée, proche et à forte intensité de main-d'œuvre s'est transformé en un art rapide, peu qualifié, distant et décousu. Les mesures actives n'étaient pas seulement plus actives que jamais, mais aussi moins mesurées, à tel point que le terme lui-même était contesté et incertain.
Pour survivre à notre époque de tromperie organisée et professionnelle, il faut revenir à l'histoire. Les enjeux sont énormes, car la désinformation corrode les fondements de la démocratie libérale, notre capacité à évaluer les faits sur la base de leurs mérites et à s'auto-corriger en conséquence. Ce risque est ancien. Les ordres établis semblent éphémères, les opinions se déplacent vers les marges et de nouvelles fissures se creusent. La crise de nos démocraties occidentales a trop souvent été qualifiée de sans précédent. Ce sentiment de nouveauté est une erreur, un piège. ..."
"Social Media and the Public Interest: Media Regulation in the Disinformation Age", Philip M Napoli (2019)
Facebook, une plateforme créée par des étudiants de premier cycle dans un dortoir d’Harvard, a transformé la façon dont des millions de personnes consomment les nouvelles, comprennent le monde et participent au processus politique. Malgré le fait qu’ils ont assumé de nombreux rôles traditionnels du journalisme, Facebook et d’autres plateformes comme Twitter et Google se sont présentées comme des entreprises technologiques – et ne sont donc pas soumises aux mêmes règlements et codes éthiques que les organisations médiatiques conventionnelles. Mettant en cause de telles distinctions superficielles, Philip M. Napoli présente un argument opportun et convaincant pour comprendre et gouverner les médias sociaux comme des médias d’information, avec une obligation fondamentale de servir l’intérêt public. L'auteur affirme de plus que l'écosystème de l'information dominé par les médias sociaux représente un cas d'échec du marché, qu'il qualifie de "marché algorithmique des idées". Les algorithmes, en privilégiant l'engagement, peuvent favoriser la désinformation et les contenus polarisants, au détriment d'une information de qualité. De là, la nécessité d'une nouvelle gouvernance des médias en s'inspirant de l'histoire de la régulation des médias aux États-Unis ...
"Black Communication in the Age of Disinformation: DeepFakes and Synthetic Media", Kehbuma Langmia (2023)
Un ouvrage qui s'intéresse à l'impact des technologies émergentes, telles que les deepfakes et les médias synthétiques, sur les modes de communication au sein des communautés noires, des communautés particulièrement vulnérables. L'auteur cite notamment des plateformes comme Instagram, Facebook ou TikTok qui servent à la fois de miroirs et de canaux d'expression pour les femmes noires, façonnant leur compréhension de la beauté (eurocentrisme) et de leur place dans la société. Des groupes tels que "Kenyans on Twitter" (KOT) jouent un rôle crucial en renforçant les voix des organisations qui s'opposent à la désinformation, démontrant l'importance de la mobilisation collective sur les plateformes numériques....
"How to Read Nonfiction Like a Professor: Critical Thinking in the Age of Bias, Contested Truth, and Disinformation", Thomas C. Foster (2020)
Foster avait tenté de démystifier la lecture de la littérature, en montrant comment les récits sont construits autour de schémas que l'on peut apprendre à reconnaître et interpréter. Il s'adressait alors à un public général, en utilisant un langage accessible et des exemples concrets tirés d'œuvres célèbres. Il applique ici cette même méthode pour nous aider à naviguer dans le paysage complexe de l'information contemporaine, en cultivant une approche réfléchie et critique de la lecture des textes non fictionnels. Comment devenir de meilleurs lecteurs, penseurs et consommateurs de médias. Nous vivons à l’ère de l’information, les fake news sont monnaie courante, et il est de plus en plus difficile de savoir à quelle information se fier. Foster souligne la nécessité d'adopter une approche analytique lors de la lecture de textes non fictionnels, afin de discerner la véracité des informations présentées, de comprendre les intentions de l'auteur, voire ses préjugés. La structure du texte, l'organisation des idées, les sources de référence et l'utilisation des faits et preuves, mais aussi la méfiance à l’égard des assertions générales et des réponses faciles, peut aider les lecteurs à déterminer la fiabilité des thèses qui lui sont proposées et leur pertinence par rapport au sujet traité ...
"Becoming a Critical Thinker: A Workbook to Help Students Think Well in an Age of Disinformation", Julie Bogart (2024)
Julie Bogart, fondatrice de Brave Writer, un programme pédagogique et une communauté en ligne conçus pour aider les parents à enseigner l'écriture et à développer les compétences en pensée critique de leurs enfants ("The Brave Learner: Finding Everyday Magic in Homeschool, Learning, and Life", 2019), propose ici un ensemble de thèses et d'approches visant à développer la pensée critique chez les adolescents et les préadolescents, particulièrement dans un contexte où l'information est abondante et souvent contradictoire...
"FAIK: A Practical Guide to Living in a World of Deepfakes, Disinformation, and AI-Generated Deceptions", Perry Carpenter (2024)
Comment naviguer dans cette prolifération de médias synthétiques qui voit, sous l'effet des technologies de l’IA générative, se multiplier des contenus (textes, images, vidéos) indiscernables de la réalité, facilitant à un niveau inégalé la propagation de fausses informations et la manipulation de l'opinion publique...
(How to Read This Book) - "Throughout our journey, we’ll immerse ourselves in the world of deepfakes, disinformation, and AI-driven scams. We’ll investigate how these technologies operate, who’s deploying them, and what makes them so effective. But the aim isn’t solely to sound the alarm; it’s to empower us all to navigate this new landscape with confidence and resilience. As you embark on this journey, prepare to be transported into a world where AI-driven deception blurs the line between truth and fiction. Each chapter begins with a brief dramatization, crafted like a gripping thriller or a news exposé. These stories introduce characters grappling with the fallout of synthetic media.
Tout au long de notre voyage, nous nous immergerons dans le monde des deepfakes, de la désinformation et des escroqueries basées sur l'IA. Nous étudierons comment ces technologies fonctionnent, qui les déploie et ce qui les rend si efficaces. Mais l'objectif n'est pas seulement de tirer la sonnette d'alarme ; il s'agit de nous donner les moyens de naviguer dans ce nouveau paysage avec confiance et résilience. En vous embarquant dans ce voyage, préparez-vous à être transporté dans un monde où la tromperie induite par l'IA brouille la frontière entre la vérité et la fiction. Chaque chapitre commence par une brève mise en scène, conçue comme un thriller captivant ou un reportage. Ces histoires présentent des personnages aux prises avec les retombées des médias synthétiques.
"Through detailed scenes and relatable characters, these opening narratives paint a vivid picture of a future where cutting-edge technology is weaponized to deceive on an unprecedented scale. They serve as visceral wake-up calls, powerful reminders of how high the stakes can be in the battle against AI-driven deception.
But this book is more than a collection of cautionary tales. It’s your compass for navigating this new realm of deception. As you dive into the main portion of each chapter, you’ll be equipped with the tools and knowledge needed to detect deception, safeguard yourself and your loved ones, and counter the tactics of scammers and manipulators. You’ll learn to critically evaluate media, verify sources, and fact check assertions. You’ll uncover the mental ploys used by those who seek to deceive, and — even more importantly — you’ll discover how to fortify your mind against them. Together, we’ll see that even in this age of artificial intelligence, our greatest asset is our human intelligence..."
Grâce à des scènes détaillées et à des personnages attachants, ces récits d'ouverture brossent un tableau saisissant d'un avenir où la technologie de pointe est utilisée comme arme pour tromper à une échelle sans précédent. Ils servent de signal d'alarme viscéral, de rappel puissant de l'importance des enjeux dans la lutte contre la tromperie par l'IA.
Mais ce livre est bien plus qu'un recueil de récits édifiants. C'est votre boussole pour naviguer dans ce nouveau domaine de la tromperie. En vous plongeant dans la partie principale de chaque chapitre, vous disposerez des outils et des connaissances nécessaires pour détecter la tromperie, vous protéger, vous et vos proches, et contrer les tactiques des escrocs et des manipulateurs. Vous apprendrez à évaluer les médias de manière critique, à vérifier les sources et à contrôler les faits. Vous découvrirez les stratagèmes mentaux utilisés par ceux qui cherchent à vous tromper et, plus important encore, vous découvrirez comment fortifier votre esprit contre ces stratagèmes. Ensemble, nous verrons que même à l'ère de l'intelligence artificielle, notre plus grand atout est notre intelligence humaine...
- "Chapter 1: The Eternal Battle for the Mind: Why You Should Care", une "bataille éternelle pour l'esprit", qui évoque le conflit constant pour influencer et manipuler les pensées et perceptions des individus, un enjeu omniprésent dans l'histoire de l'humanité, et "Pourquoi cela devrait vous importer", liberté de pensée et à capacité à discerner la vérité sont en jeu.
- "Chapter 2: The New Frontiers of Deception: AI and Synthetic Media", les nouvelles frontières de la "tromperie" (de l'imposture, du mensonge) sont constituées de "deepfakes" (des vidéos réalistes mais totalement falsifiées, utilisées pour nuire à la réputation ou diffuser de fausses informations) et de médias synthétiques (des contenus générés par des algorithmes pour imiter la voix, le visage, ou le style d'une personne réelle, souvent à des fins malveillantes). Désormais, l'IA permet une production à grande échelle de contenus manipulés, rendant plus difficile la distinction entre le vrai et le faux, de nouvelles menaces qui nécessitent une éducation accrue pour y faire face.
- "Chapter 3: The Mindset and Tools of a Digital Manipulator" a pour finalité de fournir aux lecteurs une compréhension approfondie des méthodes utilisées par les "manipulateurs numériques" afin de mieux les reconnaître et les contrer : un tel manipulateur connaît les failles humaines, les biais cognitifs, les émotions, et sait les exploiter. Ses outils? des logiciels de création de deepfakes, des algorithmes d’intelligence artificielle, des bots sociaux, et des campagnes de désinformation automatisées; et l'utilisation des plateformes numériques et des réseaux sociaux pour maximiser l’impact de leurs actions. Et parmi les stratégies communes, la création de contenus viraux, la manipulation émotionnelle, et l’exploitation de la viralité des fausses nouvelles.
- "Chapter 4: Bias, Data Poisoning, & Output Oddities" aborde les failles des systèmes d'intelligence artificielle qui peuvent être exploitées, tels que le "bias" (des préjugés ou distorsions intégrés dans les algorithmes ou les systèmes d'intelligence artificielle, souvent dus à des données ou des modèles de conception imparfaits), le "Data Poisoning" (manipulation intentionnelle ou accidentelle d'ensembles de données utilisés pour constituer des systèmes d’IA), les "Output Oddities" (des "anomalies des résultats", des comportements inattendus ou étranges dans les réponses ou les productions des systèmes d’IA, causés par des biais, des erreurs ou des manipulations).
- "Chapter 5: The Digital Disinformation Pandemic" décrit comment la désinformation se propage rapidement dans l'environnement numérique, et comment s'en défendre.
- "Chapter 7: The Now and Future of AI-Driven Deception", l’utilisation de l’intelligence artificielle pour créer des contenus trompeurs ou manipulatoires (comme les deepfakes ou les faux récits).
Les chapitres suivants, pour conclure, passent en revue les lignes de défense pouvant être conçues pour contrer ces différentes menaces....