Europe centrale (Central Europe) - République tchèque (Česká republika, Praha) - Autriche (Österreich, Wien) - Hongrie (Magyarország, Budapest)
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Last update: 02/02/2016
PRAHA (Czech republic)
Prague, comme Berlin, est située au coeur de l'Europe, à quelques heures et centaines de kilomètres de nombre de capitales, à 200km de Leipzig, à 250km au nord-ouest de Vienne, à 280km au sud de Berlin, à 300km au nord-est de Munich, à 290km de Bratislava, à 440km de Ljubljana, à 496 km de Trieste, 525km de Budapest, 540km de Cracovie... A l'inverse de ses rivales d'Europe centrale, Vienne, Dresde, Varsovie ou Berlin, Praha (Prague), capitale de la République tchèque, a peu souffert des bombardements de la Seconde guerre mondiale et offre cette magie ancestrale qu'évoquaient déjà les surréalistes lors de du fameux voyage d'André Breton et d'Eluard en 1935.
Praha, qui fut mise sous surveillance tout au long de son histoire, par les Austro-Hongrois, les nazis, les Soviétiques, a su préserver, jusqu'à présent, un véritable trésor mystique à ciel ouvert, au coeur de l'Europe. C'est ici, c'est ici que l'alchimie, les sciences occultes, la mystique ont connu leur plus grand développement sous des empereurs tels que Charles IV (1316-1378) et Rodolphe II (1552-1612), sur la colline de Hradcany. C'est ici, dans une bâtisse du quartier de Nové Mesto que Faust, au XVIe siècle, vendit son âme au diable en échange du secret de l'amour et de la jeunesse éternelle. C'est avec l'argile des rives de la Vltava que rabbi Loew, éminent kabbaliste, façonna le Golem, un humanoïde à la force surnaturelle chargé de protéger les habitants du ghetto contre les pogroms. C'est dans la ruelle de Novy Svet que vécut l'astronome danois Tycho Brahe (1546-1601).
On considère volontiers que le "Procès" qu'écrivit Franz Kafaka est une véritable géographie métaphysique de la vieille ville de Prague : Kafka y vécut sa vie entière (1883-1924), et le parcours "kafkaien" de la ville est un classique du genre. Aux XVIIIe et XIXe siècles , les puissants princes Lobkowicz accueillent et soutiennent Beethoven puis Goethe dans leur château de Strekov. Le XIXe siècle voit entrer sur la scène musicale internationale Bedrich Smetana, qui fonde le théâtre lyrique tchèque en 1870, et Anton Dvorak qui donne à l'histoire de la musique dite classique sa fameuse Symphonie n°5 dite du Nouveau Monde.
Enfin, pour faire court, le Printemps de Prague de 1968 (Pražské jaro) est une première pierre, sombre et tragique, dans les derniers soubresauts du régime stalinien incarné par Brejnev : la liberté du peuple tchèque ne sera acquise que le 30 décembre 1989, avec l'élection de Václav Havel à présidence de la République fédérale tchèque et slovaque; la république tchèque est par suite reconstituée autour de la Bohême et de la Moravie le 31 décembre 1992...
Co vidět , co mají dělat , experimentování v Praha...
Prague ("Praha"), qui compte 1,3 million d'habitants et accueille plus de 7 millions de touristes par an (allemands, slovaques et britanniques pour la grande majorité), est divisé en trois quartiers principaux bien distincts, la Prague historique autour du pont Charles et du château, celle de Nové Město (la nouvelle ville) et d'Holeovice (le quartier à la mode)...
On part en général de Staré Město (la Vieille Ville), pour gagner la place de la Vieille-Ville (Staromestské Náměstí), l'une des plus célèbres places de l'Europe, dominée par la statue de Jan Hus et la fameuse horloge astronomique de l'hôtel de ville (qui indique heures et mouvement des planètes, XVe) et qui offre à 70m un magnifique panorama sur la ville, l'église gothique Notre-Dame de Tyn (Chrám Panny Marie před Týnem), qui abrite les retables de Karel Škréta, - remarquable portraitiste (1610-1674) qui s'imposa dans la Bohême du XVIIe siècle, ravagée par la défaite de la Montagne Blanche -, le palais Kinsky et le Klementinum, son quartier juif (Josefov), ...
Le pont Charles IV (Karlův most), l'emblème de Prague, fut construit lors de cet âge d'or que la ville vécut au XIVe siècle sous le règne de Charles IV, roi de Bohême et de Moravie, époque d'édification de la plus grande partie de la splendide architecture de Prague : long de 520 m, large de 9,5 m, intégré dans le rituel des déplacements des habitants, et des milliers de touristes, trente-six statues de saints baroques flanquent ce pont doté de seize arches. Le pont Charles IV une fois franchi, on arrive à Malá Strana (la ville basse) et à ses édifices baroques, dont la Cathédrale saint-Nicolas (Kostel svatého Mikuláše), joyau de l'art baroque, puis le musée Kafka, l'île de Kampa entre le canal Certovka et la Vltava, où l'on visite le Kampa Museum, dédié à l'art contemporain d'Europe centrale.
Le soir venu est consacré aux nombreux bistrots de Náměstí Republiky, par exemple, pour y déguster une bière pression U Fleků, une bière (pivo) qui ne se consomme pas en bouteille ou ne s'exporte, une bière brune, épaisse, que l'on sert recouverte d'un collet crémeux (13 % de moût avant fermentation). Ou atteindre le sommet de la colline de Petrin, via son funiculaire....
De Malá Strana, on gagne le château médiéval (Prasky Hrad), symbole de Prague et puissante forteresse perchée au-dessus de la Vltava, abritant la basilique Saint-Georges (bazilika svatého Jiří) et sa collection d'art tchèque ancien, le quartier (Hradčany) qui s'est édifié à l'intérieur des remparts médiévaux puis baroques, dont la place Hradčanské, devant l'entrée principale du château, bordée de palais, le palais épiscopal, le palais Sternberg (musée offrant un siècle d'art européen), le palais Martinic, le palais Toscan, le palais Schwarzenberg (musée d'art baroque). Siège historique des souverains de Bohême, le vieux palais royal de Prague (Starý Královský Palác) possède mine , la plus vaste salle séculière de l’Europe médiévale, la majestueuse salle Vladislav, et vit en 1990 investir l'écrivain dissident Václav Havel président de la République tchécoslovaque. Non loin, la cathédrale Saint-Guy (Katedrála svatého Víta), le plus important bâtiment gothique de la ville, coeur spirituel et mausolée principal pour la dynastie régnante, qui abrite parmi ses vingt et une chapelles celle dédiée à Saint-Venceslas, saint patron du royaume de Bohême. Puis la célèbre ruelle d'Or (Zlatá ulička) aux maisons colorées, où vivait au numéro 22 la famille de Kafka...
Dans Nové Město, nous attendent des édifices Art nouveau, la place Venceslas (Vaclavské Náměstí) et ses nombreux cafés...
Enfin, l'ancien quartier industriel de Holeovice, au nord de la ville, abrite le premier centre d'art contemporain tchèque (Dox)...
En République tchèque, si la littérature tchèque est relativement récente est principalement portée par la poésie lyrique (Karel Hynek Mácha,Otokar Březina) pour un lectorat particulièrement actif, c'est bien la musique qui peut être considérée comme l'art le plus populaire (" Co Čech, to muzikant", Chaque Tchèque est un musicien), et Prague sut inspirer Mozart dès ses débuts, les Pragois surent lui donner cette reconnaissance tant absente dans son Autriche natale : "Don Giovanni" fut créé le 29 octobre 1787 au Théâtre des Etats (Stavovské divadlo) et, en septembre 1791, quelques mois avant sa mort, Wolfgang Amadeus Mozart y vint diriger la première de La Clemenza di Tito, commandée pour marquer l'accession de Léopold II, l'empereur romain, en tant que roi de Bohême. Quant au Théâtre national (Národní divadlo), il constitue depuis les années 1880 la scène officielle de la République tchèque et le symbole de cette Renaissance nationale tchèque (České národní obrození) que portèrent Josef Dobrovský (1809) et Josef Jungmann (1830). Et le mois de mai voit tous les ans Prague accueillir les mélomanes pour assister aux concerts, récitals et autres événements musicaux proposés en cette période (le Printemps de Prague, "Pražské jaro"). Jan Dismas Zelanka (1679-1745), natif de Bohême, fut le plus important représentant de la musique baroque tchèque et passa sa vie entre Prague et Dresde (Sonate en trio no 6 en do mineur, Requiem en do mineur). Parmi les compositeurs tchèques, quatre en effet sont mondialement connus, Bedřich Smetana (1824-1884), Antonín Dvořák (1841-1904), Leoš Janáček (1854-1928), Bohuslav Martinů (1890-1959)...
Bedřich Smetana (1824-1884) est le compositeur le plus cher au coeur des tchèques, ne serait-ce que parce qu'il incarna le nationalisme tchèque en un temps où se posait les problèmes de l'émancipation de la Bohême, tenue depuis plus de deux siècles sous la domination des Habsbourg. La totalité du XIXe siècle fut ici un grand mouvement de revendication populaire qui s'incarna dans l'opéra et le mélodrame, dont le Théâtre National de Prague fut l'emblème. Entre 1848 et 1861, Smetana s'intègre aux poussées nationalistes qui se font jour, rencontre Franz Liszt et tente de promouvoir l’opéra tchèque avec "Les Brandebourgeois en Bohême" (Braniboři v Čechách, 1863), et surtout "La Fiancée vendue" (Prodaná nevěsta, 1866). Malgré les difficultés matérielles et physiques (il est totalement sourd dès 1874), il compose ses oeuvres les plus célèbres, "Má Vlast" (Ma Patrie), cycle de 6 poèmes symphoniques (1870) où il célèbre son pays, dont la célèbre Moldau, rivière dont on suit musicalement le cours depuis la source jusqu’à Prague (Vltava, Z českých luhů a hájů, Vyšehrad). Suivent des opéras, "Le baiser" (Hubička), "Le secret", en 1876, le Quatuor à cordes dit "de ma vie" (Z mého života), et parvient malgré la dégradation de son état physique et mental due à la syphilis à composer le Deuxième Quatuor à cordes et d’autres pièces dont l'opéra Libuse.
Le Muzeum Bedřicha Smetany, à Prague, est situé dans le bâtiment néo-Renaissance de l’ancien château d’eau de la Vieille Ville, sur les berges de la Vltava, non loin du pont Charles ..
Antonín Dvořák (1841-1904), natif de Nelahozeves, petit village tchèque sur la Vlatva et proche de Prague, débute le violon avec l’instituteur de son village presque par accident tout en travaillant dans la boucherie familiale, gagne Prague en 1857, joue dans les bals et les brasseries, jusqu'à sa rencontre avec Smetana. Dvorak assoit sa renommée de compositeur en 1873, avec "Hymnus", pour chœur et orchestre. Mais c'est avec sa Symphonie n° 3 et ses treize Chants moraves qu'il fait parvenir à Johannes Brahms en 1878 que sa notoriété européenne débute réellement. C'est aussi une époque douloureuse, la mort de trois de ses enfants s'inscrit dans son émouvant oratario, "Stabat Mater". Mais il est désormais le compositeur incarnant tant les rythmes pointés et syncopés des danses de Bohême et de Moravie que l'atmosphère mélodique de la culture tchèque et slave. Il va ainsi effectuer de nombreux voyages en Europe et en Amérique, jusqu'à diriger le Conservatoire national de New York de 1892 à 1895. On lui doit neuf symphonies, des poèmes symphoniques, des concertos (dont un Concerto pour violoncelle, 1896), des opéras (le plus connu est "Rusalka", 1901), de la musique chorale et sacrée (dont un Requiem, 1891) et de la musique de chambre. On lui doit la fameuse Symphonie n° 9 dite «Du nouveau monde», le Quatuor «américain» Il retourne à Prague et y compose son dernier grand chef-d’œuvre, l’opéra "Rusalka" (1900). Il sera enterré auprès de Smetana sur les bords de la Moldau...
Le Muzeum Antonína Dvořáka, à Prague, permet une première rencontre avec le compositeur...
Leoš Janáček (1854-1928) - Natif de Hukvaldy, village du nord de la Moravie, aux confins de la Silésie, de la Pologne et de la Slovaquie, d'une modeste famille d'instituteurs, est placé, pour survivre, dans le monastère des augustins de Brno où il découvre l'orgue, le chant choral et la culture slave alors dominée par celle des Habsbourg. Puis il tente de mener son apprentissage musical à Prague, Leipzig, Vienne, espérant parvenir à traduire sa spécificité culturelle, une spécificité plus forte en Moravie qu'en Bohême. A 34 ans, il plonge dans la Moravie profonde, entreprend un recueil des chants de Moravie et de Silésie, s'intéresse plus aux sens des mots qu'aux intonations, de là construit une nouvelle écriture vocale qui ne peut s'exprimer que dans l'opéra : il porte tous ses efforts à faire de Brno l’autre capitale musicale tchèque. Il compose son premier opéra, Šárka, en 1887.
Mais jusqu'à l'âge de soixante-deux ans, le moldave Leoš Janáček restera méconnu, et il lui faudra attendre le 26 mai 1916, la représentation de son opéra, "Jeji Pastorkyna" (Sa Belle-fille, Jenůfa) au Théâtre national de Prague, pour connaître enfin la notoriété auprès de ces "Messieurs de Prague". S'ouvre pour le compositeur une nouvelle période créatrice, renforcée par les contextes politique (le traité de Versailles apporte une indépendance recouvrée) et personnel (son amitié amoureuse que lui inspira jusqu'à sa mort Kamila Stösslová, une jeune femme, de trente ans sa cadette rencontrée à Luhačovice, une station thermale renommée de la région de Zlín).
C'est 1916 et 1928 que Janáček composera la quasi-totalité de son œuvre, en militant de la culture tchèque mais aussi exposant des ses oeuvres une puissante charge dramatique qui le singularise. Il produit ainsi neuf opéras (dont Kátia Kabanová, Jenůfa, Osud," Les Excursions de Mr Broucek" (Výlet pana Broučka do XV stol), 1920, "La Petite Renarde rusée" (Příhody Lišky Bystroušky ), 1924, "L’Affaire Makropoulos" (Věc Makropulos), 1926, "La Maison des morts" (Z mrtvého domu), 1930), presque tous créés à Brno, des œuvres de musique chorale (messes, motets, cantates) dont la "Messe glagolitique" (Glagolská mše) sur des textes en vieux slavon, des œuvres de musique instrumentale (rhapsodies, poèmes symphoniques, quatuors, sonates), dont la Sinfonietta opus 60....
Le Leoš Janáček Museum est situé à Hukvaldy, dans la région de Moravie-Silésie...
Bohuslav Martinů (1890-1959) - Natif de Policka, en Bohème, au sein d’une famille modeste, Bohuslav Martinů gagne Prague en 1906, entre au Conservatoire où enseigne Joseph Suk, mais c'est en autodidacte qu'il se forme à la révolution du langage musical que porte Debussy (Pelléas). Second violoniste à l'orchestre philharmonique tchèque, après la Première Guerre Mondiale, il écrit sa "Rhapsodie tchèque pour solo, chœur et orchestre", mais c'est lors d’une interprétation avec son orchestre du "Poème de la forêt" de Roussel en 1923 que Martinů prend la décision de ré-orienter sa vie et de gagner Paris : il y restera jusqu'en 1940, fréquentant cette fameuse "école de Paris" qui regroupe des musiciens originaires comme lui d'Europe centrale et compose un grand nombre d'œuvres dont l'un de ses plus célèbres opéras, "Julietta aneb Snar" (Juliette ou la clé des songes), une fantaisie enchanteresse et onirique à consonnance surréaliste. La Guerre l'oblige à fuir en Suisse, puis les États-Unis de 1941 à 1953, qui lui inspirent cinq symphonies et une sixième symphonie qui établit sa réputation aux Etats-Unis ("20th-century Dvořák"), pour ne jamais retourner dans sa patrie….
On reprochera au compositeur son "cosmopolitisme", sa soif de nouveauté et d'inspiration, - il sera avec plus de 400 oeuvres un des compositeurs tchèques les plus prolifiques -, et les différentes versions du "premier Concerto pour violoncelle" peut constituer un exemple des évolutions musicales du compositeur : ouvert aux attitudes musicales d'avant-garde parisiennes, gagné au néo-classique à la fin des années 1920, Martinů travaille le répertoire des XVIIe et XVIIIe siècles, pour produire une version de 1930 du Concerto pour violoncelle sous influence des Concerti Grossi d’Antonio Vivaldi; mais en 1939, ce concerto est retravaillé, l'instrumentation se veut pour grand orchestre, et la version définitive sera celle de 1955, avec un magnifique adagio imprégné de mélodies folkloriques tchèques. Le chef-d'œuvre instrumental de Martinů de la fin des années 1930 est le "Double Concerto pour deux orchestres à cordes, piano et timbales", on y relève la tension entre son amour pour son jeune élève de composition, Vítězslava Kaprálová et les craintes de l'occupation nazie imminente, jouant de la provocation, alliant rythmes jazz et polyphonie libre et lyrisme émouvant qui ne laisse pas indifférent. La richesse et la variété de son langage musical ne cesseront de surprendre nombre d'interprètes (l'opéra comique Mirandolina, 1959, le Cinquième Concerto pour piano, Les Paraboles et Les Fresques de Piero della Francesca)...
Délimitée par la Pologne au nord, l'Allemagne au nord-ouest et au sud-ouest, l'Autriche au sud et la République slovaque à l'est, la République tchèque (Česká republika) est subdivisée en 13 régions administratives que l'on peut globalement regrouper en trois ensembles, la Bohême (Čechy), qui occupe la plus grande partie occidentale, traversée par l'Elbe (Labe) et entourée de chaînes de montagnes peu élevées (Sněžka, 1602m), possédant la plus large densité de châteaux en Europe (plus de 2000), la Moravie (Morava), dont les villes principales sont Brno et Olomouc, et une toute petite partie de la Silésie (Ślůnsk)....
La Bohême occidentale est renommée depuis des siècles pour ses villes d’eau. Karlovy Vary (Karlsbad), à 66 km au nord-ouest de Plzeň et à 114 km à l'ouest de Prague, est une station thermale légendaire, ses douze sources thermales accueillent depuis plus de 4 siècles nantis et célébrités, notoriété que seule lui dispute Mariánské Lázně (Marienbad), à 125 km à l'ouest de Prague. Le Grand Hôtel Pupp de Karlsbad vit ainsi séjourner Goethe, Paganini, Freud, tandis que Kafka ou Chopin préférèrent la station de Marienbad, plus petite et plus calme. Quant à Plzeň, la quatrième plus grande ville de la République tchèque, est célèbre dans le monde entier pour une boisson particulière qui a été inventée sur son territoire,en 1842 (Josef Groll), la bière Pilsner, - le type de bière, blonde, le plus souvent brassée dans le monde, dont l'archétype amer est Pilsner Urquell -, mais ville qui, à 90km de Prague, qui par ailleurs possède une cathédrale gothique, Saint-Barthélemy (Katedrála svatého Bartoloměje), fondée à la fin du XIIIe siècle, dont la tour de 102 mètres est la plus haute de la République tchèque, et la deuxième plus grande synagogue d'Europe, après la synagogue de la rue Dohány à Budapest, la "Velká Synagoga"..
La Bohême du Sud offre, à 140km de Prague, une petite ville médiévale, fin du XIIe siècle au bord de la Vltava, Český Krumlov, d'autant plus renommée qu'elle y abrite, à l'ombre d'un magnifique château (Krumlov Hrad), - le plus grand du pays (300 pièces) après celui de Prague et doté d'un théâtre baroque, datant de 1240 et réaménagé au XVIIe -, et de la basilique Saint-Guy (Kostel svatého Víta), le centre Egon Schiele, peintre expressionniste et sulfureux qui y séjourna une dizaine d'années, dont en 1910 et 1914 (Krumau sur la Moldova) : jouant avec une ville refermée sur elle-même et quelque peu troublée par sa compagne et modèle d'alors, Wally Neuzil (Fille nue aux cheveux noirs, Albertina, Vienne). Český Krumlov possède de même sa propre brasserie, l'Eggenberg, qui remonte à l'origine de la ville. A moins de 30km, se dresse le magnifique château de Hluboká (Hluboká nad Vltavou), reconstruit en style néo-gothique au XIXe pour égaler le château de Windsor, doté de 140 chambres et de 11 tours.