SLOVENIA (Central Europe)


Au cœur de l’Europe centrale, la Slovénie est un petit État (20 256 km2), peu peuplé (2 059 000 hab. en 2013), situé à l'est de l'arc alpin (où se trouve le majestueux Triglav (2 864 m), près de Piran, en passant par les forêts denses couvrant plus de la moitié du territoire. Riche en cours d’eau, la Slovénie est traversée par des rivières comme la Sava et la Soča, célèbre pour sa couleur émeraude. Ces paysages font de la Slovénie une destination prisée pour le tourisme vert, où randonnée, escalade et sports nautiques dominent.

Le territoire slovène fut dominé par les Habsbourg depuis le XIIIe siècle lorsqu'il rejoignit le royaume des Serbes, Croates et Slovènes (futur royaume de Yougoslavie) créé au lendemain de la Première Guerre mondiale. Après 1945, la Slovénie fut l'une des six républiques fédérées de la Yougoslavie socialiste. En 1991, elle devient le premier État à déclarer son indépendance lors de la dissolution de cette dernière, amorçant un processus démocratique et une transition économique réussis. L''État slovène s'est rapidement inséré dans l'économie et la politique européennes, sur le modèle d'une démocratie parlementaire, après l'adoption d'une nouvelle Constitution le 23 décembre 1991. Il a adhéré à l'Union européenne en mai 2004, en même temps que huit autres États d'Europe centrale et orientale.

La culture slovène reflète ces héritages. La langue slovène, riche en dialectes, est un élément clé de l’identité nationale. Des écrivains comme France Prešeren, auteur du poème utilisé pour l’hymne national, incarnent l’esprit romantique slovène. Les traditions locales, comme la potica (gâteau roulé) ou la sculpture sur bois, côtoient une scène artistique contemporaine dynamique.

Le pays se distingue par ses innovations dans les technologies vertes et l’industrie. Ljubljana, sa capitale, est un modèle de ville durable, ayant reçu le titre de Capitale verte de l’Europe en 2016. Il est vrai que c'est un pays encore faiblement urbanisé  et le pays ne compte que seize villes de plus de 10 000 habitants, et deux d'environ 100 000, la capitale Ljubljana (280 000 hab.) et Maribor (94 000 hab.). Sur le plan social, la Slovénie figure parmi les pays européens les plus égalitaires et offre une qualité de vie élevée.  


Parmi les lieux dits incontournables,

- Le Lac de Bled, image emblématique du pays avec son îlot et son église nichés dans un cadre alpin.

- La grotte de Škocjan, classée en 1996 par l'U.N.E.S.C.O. au Patrimoine mondial pour son canyon souterrain long de 2,6 kilomètres.

- Ljubljana, entourée de hautes montagnes, petite capitale célèbre pour ses ponts, son château, et son architecture signée Jože Plečnik.

- Piran, une ville côtière médiévale que l'on dit au charme vénitien.

- Le Parc national du Triglav, pour les amoureux de plus en plus enthousiastes de la fameuse biodiversité.


Ivan Cankar (1876-1918), qui meurt après la dissolution de l’Empire austro-hongrois (1918), est l'une des figures centrales de la littérature slovène avec "Martin Kačur" (1906), histoire d’un jeune instituteur passionné et idéaliste qui souhaite éduquer et transformer la société rurale slovène à travers son enseignement et ses idées progressistes : mais échouera face à l’ignorance, à l’apathie et aux résistances des villageois. Le régime communiste, entre 1945 et 1991, influencera particulièrement la production littéraire, peu d'écrivains adoptent une posture critique, à l'image d' Edvard Kocbek (1904-1981), avec son recueil de nouvelles "La peur et le courage" (Strah in pogum, 1951). Au milieu du XXe siècle, la Slovénie connaît une émergence de poètes modernistes, Srečko Kosovel, Tone Pavček et Dane Zajc. 

 

Après l'indépendance de 1991, de nouvelles générations s'imposent, dont Drago Jančar ("Cette nuit je l’ai vue", To noč sem jo videl, 2010), - un roman qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale en Slovénie et retrace la vie de Veronika Zarnik, une femme charismatique et énigmatique, à travers les témoignages de cinq narrateurs différents -, Andrej Blatnik ("Nouvelles de la planète silencieuse", Saj razumeš?, 2009), Maja Haderlap ("L’Ange de l’oubli", Engel des Vergessens, 2011), -une œuvre autobiographique qui explore la mémoire collective de la minorité slovène en Autriche - , Suzana Tratnik ("Games with Greta and Other Stories ", 2016) ou Polona Glavan ("Kakorkoli", Quoi qu'il en soit, 2014) , par ailleurs grande traductrice ...

 

Né à Trieste, ville carrefour entre cultures italienne et slovène, Boris Pahor (1913-2022) est une figure emblématique de la littérature slovène. Dans son œuvre sans doute la plus célèbre, "Nekropola " (Pèlerin parmi les ombres), où il revisite les lieux de son emprisonnement vingt ans après la guerre (il a passé la dernière année de la guerre dans les camps de concentration de Natzweiler-Struthof, Dachau et Bergen-Belsen), offrant une réflexion profonde sur la mémoire et la survie. Après la guerre, Pahor s'engagera activement pour la reconnaissance des droits de la minorité slovène en Italie et critiquera les régimes totalitaires, y compris le communisme en Yougoslavie. Mais il ne sera reconnu dans son pays qu'après l'indépendance en 1991. Parmi les œuvres les plus remarquables de l’auteur figurent : "Mesto v zalivu" (La ville dans la baie, 1955), "Vila ob jezeru" (La villa au bord du lac, 1955), "Kres v pristanu" (Le feu de joie sur le quai, 1959),"Parnik trobi nji" (A Steamboat Blows to Her, 1964), "Nekropola" (1967; Pilgrim Among the Shadows, traduction anglaise, 1995, Necropolis, traduction anglaise, 2010), "Zatemnitev" (Twilight, 1975), "Spopad s pomladjo" (A Difficult Spring, 1978), "V labirintu" (In the Labyrinth, 1984), "Dihanje morja" (The Breathing of the Sea, 2001), et l’autobiographie "Moje suhote in njihovi ljudje" (Mes sanctuaires et leur peuple, 2008)...