EAST ASIA - L'Asie de l'Est, située à l’est de l’Asie centrale, avec sa frontière orientale le long de la mer de Chine orientale, est politiquement divisée en huit pays et régions, - Chine, Mongolie, Corée du Nord, Corée du Sud, Japon, Hong Kong, Taïwan et Macao - : un pilier majeur de l’ordre mondial, contribuant de manière disproportionnée à l’économie, à la culture, et à la technologie de la planète Terre. Et plus que partout ailleurs dans le monde, les peuples de ces pays considèrent leur unité comme évidente, incontestable et éternelle...
L’Asie de l’Est est une région géographiquement cohérente, délimitée par des barrières naturelles :
- Montagnes : L’Himalaya au sud sépare l’Asie de l’Est de l’Asie du Sud.
- Déserts et steppes : Le désert de Gobi et les steppes mongoles forment une frontière naturelle avec l’Asie centrale.
- Océan Pacifique : La façade maritime commune (Chine, Japon, Corée, Taïwan) est une caractéristique unificatrice.
Cette géographie détermine également un climat commun, caractérisé par des hivers froids et des étés chauds, avec des typhons fréquents, contrastant avec le climat tropical de l’Asie du Sud-Est.
L'Asie de l'Est région couvre une superficie totale de miles 4,571,092 et a une population supérieure à 1.641 milliards, ce qui représente 22% de la population mondiale et 38% de la population totale de l'Asie...
La Chine possède plusieurs mégapoles dépassant les 10 millions d’habitants, de véritables moteurs économiques mondiaux : Shanghai (25M), centre économique de la Chine et l’un des plus grands ports du monde - Pékin (Beijing), environ 21M, capitale politique et culturelle de la Chine, abritant des institutions gouvernementales et des sites historiques comme la Cité interdite. - Guangzhou (Canton) (18M), centre économique majeur dans le sud de la Chine, au cœur de la région de la rivière des Perles. - Shenzhen (17M), centre technologique mondial et hub de startups. - Chongqing (16M), mégapole située dans l'intérieur du pays, en pleine croissance économique. - Chengdu (12M), centre culturel et technologique de la région sud-ouest de la Chine. - Hong Kong (7M5), région administrative spéciale, centre financier mondial et porte d’entrée vers la Chine.
Au Japon, Tokyo (37M), la plus grande mégapole du monde, centre politique, économique et culturel du Japon. - Osaka (19M), centre commercial et industriel, et culturel - Nagoya (10M), hub industriel, notamment pour l’automobile (Toyota).- Yokohama (3M8), grand port et extension économique de Tokyo.
La Corée du Sud possède une structure urbaine centralisée autour de Séoul (10M, zone urbaine, 25M dans l’agglomération), capitale et centre économique, technologique et culturel de la Corée du Sud. - Busan (3M5), principal port maritime de Corée du Sud. - Incheon (3M), port stratégique et hub de transport - Daegu (2M5), centre industriel et textile.
Les villes de Taïwan sont très urbanisées, avec une densité de population élevée : Taipei (2M6), capitale politique, économique et technologique de Taïwan. - Kaohsiung (2M7), grand port et centre industriel. - Taichung (2M8), ville dynamique, en plein essor économique.
La Mongolie est moins peuplée et possède une structure urbaine très différente, Oulan-Bator concentre avec ses 1M5 près de la moitié de la population totale du pays ..
Enfin, l'Asie de l'Est est confrontée à de nombreux problèmes climatiques, certains comparables à ceux d’autres régions (hausse des températures, montée des eaux), mais aggravés par une combinaison unique de densité de population, d’urbanisation rapide, et de vulnérabilité naturelle (typhons, désertification) ...
L’Asie de l’Est ne constitue pas un ensemble géopolitique homogène, mais plutôt une région interconnectée avec des forces unificatrices (culturelles, économiques) et des divisions profondes (historiques, idéologiques, stratégiques) ...
- des forces unificatrices culturelles : La sinisation (influence culturelle chinoise) a façonné des pays comme le Japon, la Corée et le Vietnam, notamment à travers l’écriture, le confucianisme et le bouddhisme.
- des forces unificatrices économiques : les économies chinoise et japonaise sont complémentaires et dépendantes l’une de l’autre, et toute l’Asie de l’Est est entièrement interconnectée par des chaînes d'approvisionnement complexes, où chaque pays contribue à différentes étapes de la production. Un smartphone peut ainsi être conçu en Corée du Sud, fabriqué en Chine avec des semi-conducteurs de Taïwan, et bénéficier de composants japonais. Située au cœur de l’Asie de l’Est, Taïwan est au plus proche des grandes économies consommatrices de semi-conducteurs, comme la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Et la compétition régionale vient stimuler l’innovation ..
- des divisions historiques, résultant des rivalités impériales, des conflits idéologiques de la guerre froide et des différends territoriaux persistant (cf. la synthèse chronologique infra)...
- des divisions profondes idéologiques : la guerre froide a laissé des traces profondes en Asie de l’Est, avec une division nette entre les pays à orientation communiste/socialiste et ceux à orientation capitaliste. La région est donc marquée par une ligne de fracture idéologique majeure entre les démocraties libérales (Japon, Corée du Sud, Taïwan, Mongolie) et les régimes autoritaires, - bien que tous deux autoritaires, la Chine est plus pragmatique et économiquement intégrée au monde, tandis que la Corée du Nord est isolée et idéologiquement rigide. Un certain nationalisme alimente ces divergences : la Chine se présente comme l’héritière de la civilisation millénaire asiatique, affirmant son rôle central en Asie de l’Est, et le rêve chinois de Xi Jinping met en avant un nationalisme fort, destiné à restaurer la grandeur perdue après "le siècle des humiliations". Le Japon moderne oscille entre un pacifisme constitutionnel et un nationalisme discret mais croissant, notamment autour des débats sur la révision de l’article 9 de sa Constitution (interdiction de la guerre). La Corée du Sud et la Corée du Nord partagent un fort sentiment nationaliste, basé sur l’histoire de leur unité avant la division...
- des divisions profondes stratégiques : La Chine est le centre d’un bloc géopolitique tourné vers l’influence régionale et mondiale, qui entend maintenir son intégrité territoriale (Taïwan, Xinjiang, Tibet), renforcer sa présence en Asie du Sud-Est, et rivaliser avec les États-Unis pour la domination mondiale. La Corée du Nord est son principal partenaire militaire et politique, bien que la relation soit parfois tendue. Tandis que Japon, Corée du Sud, et Taïwan partagent des valeurs démocratiques et entretiennent des relations étroites avec les États-Unis, leur principal allié sécuritaire. La Corée du Nord est, quant à elle, un régime totalitaire et militarisé, isolé sur le plan diplomatique, mais bénéficiant du soutien limité de la Chine et de la Russie : tant que ce soutien durera, la Corée du Nord pourra subsister, car il n'y au fond qu'une seule Corée, la réunification est inéluctable, sous toutes les dominations, les Coréens sont restés un peuple homogène, avec sa langue et sa mentalité propres ...
Et si l'East Asia n’a pas été complètement épargnée par la colonisation occidentale (les Guerres de l'opium, l'instauration de zones d'influences occidentales), elle a effectivement souffert moins intensément que d’autres régions d’Asie (comme l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est).
On peut donc distinguer l'Asie de l'Est des autres régions asiatiques en raison de sa géographie spécifique, de son héritage culturel partagé, de son homogénéité économique relative et de ses relations historiques étroites. Cependant, elle reste hétérogène sur le plan géopolitique : si les liens économiques se renforcent, les tensions politiques, notamment autour de la Chine et de la Corée du Nord, compliquent la formation d’un bloc cohérent. La région reste donc à mi-chemin entre intégration et fragmentation...
L’Asie de l’Est est l’une des régions les plus dynamiques et prospères du monde en termes économiques, et le théâtre principal d'une immense compétition mondiale. Les entreprises de l’Asie de l’Est dominent des marchés clés de notre monde, smartphones, téléviseurs, véhicules électriques, équipements 5G, etc. Les avancées technologiques de la région influencent les tendances mondiales et façonnent la manière dont la technologie est adoptée dans d'autres régions. Et malgré ses tensions géopolitiques internes, son rôle sur la scène internationale est crucial, une région incontournable pour comprendre les dynamiques globales actuelles et futures ...
- Elle représente environ 30 % du PIB mondial (en 2023), soit près d’un tiers de l’économie mondiale. La Chine est la deuxième économie mondiale (environ 19 % du PIB mondial), le Japon, la Troisième, la Corée du Sud, la dixième. Les grandes entreprises de la région (Samsung, Toyota, Alibaba, Tencent, etc.) sont des leaders dans leurs secteurs respectifs.
- L’Asie de l’Est est un hub mondial de production et de commerce : la région est au cœur des chaînes d'approvisionnement globales, notamment dans les industries technologiques, manufacturières et automobiles. La Chine est le premier exportateur mondial, et le Japon et la Corée du Sud figurent parmi les principaux contributeurs au commerce international. Les Accords régionaux comme le RCEP (Regional Comprehensive Economic Partnership), est l’accord commercial le plus important au monde en termes de PIB cumulé.
- L'Asie de l'Est est un centre mondial d'innovation technologique, le Japon et la Corée du Sud sont leaders dans la robotique et l’intelligence artificielle, la Chine investit massivement dans les technologies émergentes comme la 5G et les biotechnologies, la Corée du Sud (Samsung, SK Hynix) et Taïwan (TSMC) ...
Taïwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) est le plus grand fabricant de semi-conducteurs au monde, fournissant des entreprises comme Apple, Nvidia et Qualcomm : TSMC contrôle environ 60 % du marché mondial des semi-conducteurs. En 2022, environ 92 % des puces les plus avancées au monde (5 nm ou moins) ont été produites à Taïwan, des puces qui alimentent des secteurs stratégiques comme les smartphones, les ordinateurs, les voitures électriques, et même la défense. Un succès notamment rendu possible parce que, contrairement aux entreprises intégrées comme Intel (qui conçoivent et fabriquent), Taïwan s’est spécialisée dans la fabrication pour des tiers ..
La Corée du Sud avec Samsung et SK Hynix dominent également ce secteur, en produisant des puces mémoires avancées, mais le plus souvent pour ses propres produits (smartphones, mémoire). - Les géants de l'électronique grand public sont issus de cette région, ainsi Sony, Panasonic, Toshiba, Fujitsu (Japon), Corée du Sud : Samsung, LG (Corée du Sud), Huawei, Xiaomi, Lenovo (Chine), et BYD (électronique pour les véhicules électriques). La Chine est également un acteur clé dans la fabrication d’appareils électroniques grâce à ses hubs industriels comme Shenzhen. - Le Japon est le leader mondial de la robotique, avec des entreprises comme Fanuc, SoftBank Robotics et Honda, qui produisent des robots industriels et humanoïdes. On observe en Corée du Sud des avancées significatives dans la robotique médicale et industrielle, tandis que la Chine, en forte croissance, poursuit l'objectif de dominer le marché d'ici 2030 grâce à des start-ups innovantes. - Dans le secteur automobile, le Japon (Toyota, Honda) et la Corée du Sud (Hyundai, Kia) sont des leaders mondiaux, tandis que la Chine s'est imposée comme le plus grand marché mondial de Véhicules électriques, avec des marques comme BYD et Nio. - Les pays d’Asie de l’Est figurent parmi les plus grands investisseurs mondiaux en recherche et développement (R&D) : environ 4,8 % du PIB est consacré à la R&D en Corée du Sud, l’un des taux les plus élevés au monde, 3,2 % du PIB investi dans la R&D au Japon, particulièrement dans les technologies robotiques, médicales et énergétiques; et la Chine est en augmentation constante de ses budgets de R&D. La création du Hsinchu Science Park (la "Silicon Valley de l’Asie") fut créée 1980, le gouvernement taïwanais adoptant dès les années 1970-1980 une politique industrielle proactive pour développer le secteur des hautes technologies ..
- L’Asie de l’Est représente environ 70 à 80 % de la capacité mondiale de fabrication des principaux composants liés aux énergies renouvelables. Bien que les États-Unis et l’Europe tentent de réduire leur dépendance en relocalisant certaines productions, l’Asie de l’Est reste irremplaçable à court et moyen terme.
La Chine produit environ 90 % des panneaux solaires au niveau mondial, 80 % des cellules photovoltaïques et des modules solaires, 50% des turbines éoliennes. La Chine possède de plus environ 60 % des réserves mondiales de terres rares (et contrôle 80 % de leur transformation), cruciales pour les aimants utilisés dans les éoliennes et les moteurs électriques ...
L’Asie de l’Est (Chine, Japon, Corée du Sud) contrôle près de 90 % de la capacité mondiale de fabrication des batteries lithium-ion, essentielles pour les véhicules électriques, le stockage d’énergie renouvelable, et les réseaux intelligents. Le Japon et la Corée du Sud sont leaders dans les technologies de piles à combustible et de production d’hydrogène vert...
mais sait on que la fabrication des technologies renouvelables est énergivore et que l’extraction de terres rares et la production de polysilicium ont des impacts écologiques ...
Aucune transition énergétique vers une économie verte n'est envisageable en Europe, à court et moyen terme, sans les capacités de production et des ressources de l’Asie de l’Est. L'’Europe peut être un leader dans l’énergie éolienne offshore, mais elle dépend entièrement des composants asiatiques. Les semi-conducteurs fabriqués à Taïwan (TSMC) et en Corée du Sud (Samsung) sont indispensables pour les équipements de gestion d’énergie, les véhicules électriques, et les technologies vertes...
L'Asie de l'Est a constitué un véritable écosystèmes d’Innovation, part de soutien institutionnel et d'Hubs technologiques mondiaux tels que Shenzhen (Chine), la "Silicon Valley chinoise", centre de fabrication et de design électronique, abritant des entreprises comme Huawei, Tencent et DJI (drones) - Tokyo et Osaka (Japon), centres de recherche en robotique, IA, et technologies de pointe - Séoul et Pangyo Techno Valley (Corée du Sud), nœuds d’innovation en IA, jeux vidéo et télécommunications. - Hsinchu Science Park (Taïwan), connu pour ses innovations dans les semi-conducteurs et l'électronique. Et la région forme une vaste réserve d’ingénieurs, de scientifiques et de techniciens avec des universités de pointe comme l’Université de Tokyo, l’Université Tsinghua (Chine), ou KAIST (Corée du Sud)...
Le taux de pauvreté en Asie de l'Est est relativement faible par rapport à d'autres régions du monde, grâce à une croissance économique rapide et soutenue au cours des dernières décennies. Cependant, des disparités importantes persistent à l'intérieur de la région, entre pays et entre zones urbaines et rurales. Environ 1 % de la population de l'Asie de l'Est vit sous le seuil de pauvreté international, un des taux les plus bas au monde. Certes, comparé à d'autres régions en développement, comme l'Afrique subsaharienne (35 %) ou l'Asie du Sud (15 %), l'Asie de l'Est a considérablement réduit la pauvreté, mais elle subsiste, tout comme les inégalités ...
"China’s New Business Elite: The Political Consequences of Economic Reform", Margaret M. Pearson (1997) - Pearson analyse l’impact des réformes économiques introduites par Deng Xiaoping, en particulier l’émergence d’une élite d’entrepreneurs et de dirigeants économiques. Elle s’interroge sur les conséquences politiques de cette transformation économique : est-ce que cette nouvelle élite contribue à l’ouverture politique ou renforce l’autoritarisme du régime ? La réponse est négative, ces dirigeants économiques s’appuient sur leurs relations avec l’État et le PCC pour maintenir leur position et prospérer. Le Parti communiste chinois a su maintenir son contrôle tout en adoptant des réformes économiques, un modèle hybride unique et cette élite d'affaires reste intégrée dans le système autoritaire et profite de la corruption et des réseaux politiques. Contrairement à l’idée selon laquelle le développement économique conduit automatiquement à la démocratie, Pearson montre comment une élite économique peut renforcer un régime autoritaire...
En terme de poids démographique, l’Asie de l’Est compte environ 1,6 milliard d’habitants, soit 20 % de la population mondiale : La Chine est le pays le plus peuplé de la région (et l’un des plus peuplés au monde), avec environ 1,4 milliard d’habitants. La densité de population est moyenne en Chine (la Chine n'est pas surpeuplée) et élevée dans des pays comme le Japon et la Corée du Sud, malgré des populations globales plus modestes. Une démographie qui n'est pas sans conséquence sur le marché de consommation ...
... avec une classe moyenne en forte croissance, particulièrement en Chine 200 à 300 millions d'hyper-consommateurs motivés), la région est un marché clé pour les biens et services mondiaux.
Une région qui connaît aussi des défis démographiques, tels qie le vieillissement de la population au Japon, en Corée du Sud et en Chine, qui pose des défis économiques et sociaux majeurs. Les taux de natalité bas réduisent la croissance démographique future, trop de vieux et pas assez de jeunes, mais en Chine, principalement, un immense déséquilibre dans la proportion hommes / femmes, plus de 100 millions de garçons, dit-on, ne peuvent espérer trouver des compagnes ...
Les diasporas d’Asie de l’Est, en particulier la diaspora chinoise, jouent un rôle crucial dans les réseaux économiques mondiaux, notamment en Asie du Sud-Est. Les communautés coréennes et japonaises ont contribué à l’essor de l’industrie et des technologies....
La diaspora chinoise est l'une des plus vastes au monde, estimée à environ 50 millions de personnes. Sa répartition est mondiale, les communautés chinoises sont nombreuses depuis des siècles en Asie du Sud-Est (Thaïlande (une grande partie de la population de Bangkok est d'origine chinoise), Malaisie, Indonésie, Singapour (la population chinoise forme environ 76 % de la population totale de Singapour, soit 4 millions de personnes), Philippines), une présence significative aux États-Unis, au Canada, au Brésil et au Pérou, une croissance importante au Royaume-Uni, en France, en Italie et en Espagne, et en Australie et Nouvelle-Zélande depuis le XIXe siècle. Les festivals comme le Nouvel An chinois, sont largement célébrés dans les Chinatowns du monde entier : Chinatown, de Manhattan, compte 100 000 habitants, mais la population chinoise à New York dépasse 500 000 (y compris d'autres quartiers comme Flushing et Sunset Park); San Francisco est le plus ancien Chinatown des États-Unis (fondé dans les années 1850), environ 35 000 habitants dans le quartier historique, très touristique, avec des rues emblématiques comme Grant Avenue. Le Chinatown de Vancouver est aussi l'un des plus grands et des plus anciens Chinatowns du Canada, une population qui dépasse 400 000 dans la région métropolitaine. Toronto est de même une ville e très cosmopolite avec une population chinoise importante (plus de 600 000 dans la région)...
La diaspora japonaise est plus petite que la diaspora chinoise ou coréenne, avec environ 3 millions de personnes: le Brésil abrite la plus grande communauté japonaise hors du Japon (les communautés japonaises ont contribué à l’essor économique de pays du Brésil), et les États-Unis (Hawaï, Californie) sont l'objet d'une immigration significative depuis le XIXe siècle.
La diaspora coréenne est estimée à environ 7,5 millions de personnes. C'est en Chine que vit la plus grande communauté coréenne à l’étranger, notamment en Mandchourie. Les États-Unis comportent de fortes communautés à Los Angeles (Koreatown) et au Japon, les Zainichi (Coréens vivant au Japon) représentent une minorité importante. La diaspora taïwanaise est relativement petite, avec environ 1,5 à 2 millions de personnes...
L’Asie de l’Est est une région stratégique sur le plan géopolitique ...
En termes d'acteurs, la Chine est une superpuissance émergente, rivalisant avec les États-Unis sur de nombreux fronts (économie, influence militaire, technologie). Le Japon est une puissance régionale influente, notamment grâce à son alliance avec les États-Unis et son rôle dans les organisations internationales. La Corée du Sud est acteur clé dans les relations régionales, notamment face aux défis posés par la Corée du Nord. Taïwan est au centre des tensions sino-américaines, en raison de son importance stratégique et économique (semi-conducteurs).
Mais c'est une région qui connaît des points de tension régionaux : la Mer de Chine est l'objet de litiges territoriaux impliquant la Chine, le Japon, et d'autres pays de la région; les îles Dokdo/Takeshima sont l'objet de rivalité entre le Japon et la Corée du Sud; le statut de Taïwan reste face à la Chine qui la revendique et l'implication des États-Unis. La Corée du Nord constitue une menace nucléaire constante, perturbant la stabilité régionale et nécessitant une coopération internationale.
Hong Kong et Macao constituent des Régions Administratives Spéciales (RAS) de la Chine, deux exemples de la fameuse application du modèle chinois "un pays, deux systèmes" (bien qu'elle ait été moins marquée à Macao par des mouvements de protestation comparé à Hong Kong) et sont tous deux partie prenantes du projet de la Grande Baie (Greater Bay Area), qui vise à intégrer économiquement 11 villes du sud de la Chine, dont Guangzhou et Shenzhen : un projet qui ambitionne de créer une méga-région économique innovante et compétitive, similaire à la Silicon Valley....
Macao est le centre mondial des jeux d'argent, un "Las Vegas de l’Asie", mais dont l'industrie du jeu dépasse de loin celle de Las Vegas en termes de revenus. Les casinos comme le Venetian Macao, Wynn Palace et Galaxy Macau attirent des visiteurs de toute l’Asie et du monde, plus de 39 millions de visiteurs annuels, principalement de Chine continentale (les jeux d'argent y sont interdits), de Hong Kong et de Taïwan, et le secteur représente environ 50 % du PIB de Macao. Une certaine diversification est en cours, en se positionnant comme un centre pour l'innovation numérique et la finance. Macao organise aussi des événements internationaux, comme le Festival international du film de Macao, qui contribue à son rayonnement en Asie ..
Macao est l’une des régions les plus densément peuplées au monde, avec une densité de population de 20 500 habitants par km². La population est majoritairement chinoise (environ 95 %), avec une petite minorité de Portugais et de personnes d’origine mixte (les Macanais).
Sa superficie totale est d'environ 33 km², composée de la péninsule de Macao proprement dite, des Îles de Taipa et Coloane, connectées à la péninsule par des ponts, et de Cotai, une zone artificielle entre Taipa et Coloane, abritant les grands complexes hôteliers et casinos (comme le Venetian Macao). Une superficie beaucoup plus petite que d'autres régions comparables, comme Hong Kong (1 106 km²) ou Singapour (728 km²)...
Ses attractions incluent non seulement les casinos, mais aussi des sites historiques classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, comme le centre historique (les Ruines de Saint-Paul, le temple A-Ma, et les anciennes forteresses portugaises). C'est que Macao est une passerelle entre l’Orient et l’Occident, un exemple unique de mélange culturel entre la Chine et le Portugal, résultat de plus de 400 ans de présence portugaise (1557-1999). Ce métissage est visible dans l'architecture (les Ruines de Saint-Paul), la gastronomie (fusion portugaise et chinoise) et la langue (le portugais est encore langue officielle aux côtés du chinois).
Comme Hong Kong, Macao est une Région Administrative Spéciale (RAS) de la Chine, bénéficiant d’un haut degré d’autonomie jusqu’en 2049, avec un système juridique distinct basé sur le droit portugais, une liberté économique et douanière. Macao joue un rôle diplomatique important en tant que plateforme entre la Chine et les pays lusophones (Portugal, Brésil, Angola, Mozambique). Des forums économiques et culturels renforcent les relations bilatérales entre la Chine et ces pays.
La proximité avec Hong Kong ...
Macao et Hong Kong sont reliées par le pont Hong Kong-Zhuhai-Macao, le plus long pont maritime du monde (55 km). Cette infrastructure renforce les liens économiques et touristiques entre Macao, Hong Kong et la Chine continentale...
Hong Kong, avec ses 7,5 millions d’habitants (c'est l’une des régions les plus densément peuplées au monde, 92 % sont chinois) est l’un des trois principaux centres financiers mondiaux, avec Londres et New York. La Bourse de Hong Kong (Hong Kong Stock Exchange, HKEX) est l’une des plus importantes au monde en termes de capitalisation boursière. Et le dollar de Hong Kong l'une des devises les plus échangées au monde, soutenant sa position de centre financier stable. Hong Kong sert de plateforme pour les entreprises chinoises cherchant à lever des capitaux sur les marchés internationaux. Hong Kong possède d'autre part l’un des ports les plus actifs au monde, jouant un rôle clé dans les chaînes d'approvisionnement globales. Sa politique de faibles droits de douane et de facilitation commerciale en fait un point d’entrée et de sortie essentiel pour la Chine continentale. C'est dire q bien que ue Hong Kong représente une petite partie du PIB total de la Chine (environ 2 % en 2022), sa contribution en tant que passerelle économique et commerciale reste cruciale.
Depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, Hong Kong opère sous le modèle "un pays, deux systèmes", garantissant un haut degré d’autonomie jusqu’en 2047, un système juridique distinct basé sur la common law britannique, une liberté économique et commerciale. Cette autonomie relative a pu faire de Hong Kong un point de convergence entre la Chine et le monde occidental : mais les récentes tensions politiques : les manifestations pro-démocratie de 2019, les réactions du pouvoir chinois et l’application de la loi sur la sécurité nationale ont suscité des critiques internationales et affecté l’image de Hong Kong.
Près de 100 % de la population vit en milieu urbain, avec des zones très concentrées comme l'île de Hong Kong, Kowloon et les Nouveaux Territoires. La langue principale est le cantonais, mais l'anglais reste largement utilisé. La culture populaire, notamment le cinéma hongkongais, a influencé toute l’Asie de l’Est et au-delà. Hong Kong fut un centre majeur pour l’industrie cinématographique asiatique dans les années 1980-1990 qu'illustrèrent des acteurs emblématiques, Bruce Lee, Jackie Chan, Chow Yun-fat, et des réalisateurs de renommée mondiale, Wong Kar-wai (In the Mood for Love), John Woo (The Killer) ...
En 2019, Hong Kong a accueilli environ 56 millions de visiteurs internationaux, en faisant l'une des principales destinations touristiques mondiales. Ses attractions clés? Victoria Harbour et le Peak., Disneyland Hong Kong, les temples traditionnels (comme Wong Tai Sin) et les marchés locaux. Hong Kong est de plus réputée pour être une métropole du shopping, avec des centres commerciaux de luxe et des marchés locaux. La gastronomie hongkongaise, notamment le dim sum, est mondialement reconnue.
Shenzhen, surnommée la "Silicon Valley chinoise", est située juste à côté de Hong Kong et les es deux villes travaillent de plus en plus ensemble pour développer des synergies économiques et technologiques.
"China in Ten Words" de Yu Hua (2010), une réflexion toute personnelle et incisive sur la Chine contemporaine en dix essais et dix mots-clés. Yu Hua, l’un des écrivains chinois les plus influents, utilise ces mots comme point de départ pour nous révéler cet immense pays en plein essor économique, mais qui reste marquée par des tensions profondes entre son passé révolutionnaire, les aspirations de son peuple, et les contradictions de son développement. Ses récits autobiographiques et ses anecdotes historiques donnent vie aux transformations qu’il a vécues en tant qu’écrivain et citoyen. Bien que Yu Hua ne soit pas explicitement critique du régime, ses observations révèlent les absurdités, les injustices et les contradictions de la Chine moderne. Et Yu Hua nous rappelle que derrière les succès de la Chine se cachent des histoires de souffrance, de résilience et d’injustice ...
Les dix mots et leurs thèmes sont les suivants ...
- People (Le peuple) : Yu Hua évoque les Chinois ordinaires, leur résilience et leur capacité d’adaptation face aux bouleversements politiques et économiques.
- Leader (Le dirigeant) : une analyse du rôle des leaders politiques, notamment Mao Zedong, et de l’impact durable de leur idéologie sur la Chine contemporaine.
- Reading (La lecture) : Yu Hua nous conte son propre parcours de lecteur pendant la Révolution culturelle, où les livres interdits représentaient une forme de liberté intellectuelle.
- Writing (L’écriture) : il ajoute ici comment l’écriture a changé au fil des décennies, depuis la censure maoïste jusqu’à la commercialisation de la littérature dans la Chine moderne.
- Lu Xun : un hommage à Lu Xun, figure majeure de la littérature chinoise, dont les écrits continuent d’inspirer Yu Hua pour critiquer la société.
- Revolution (La révolution) : Yu Hua décrit les répercussions de la Révolution culturelle sur la vie quotidienne et sur la psyché collective chinoise.
- Disparity (La disparité) : une critique des inégalités sociales et économiques dans la Chine d’aujourd’hui, exacerbées par les réformes économiques.
- Grassroots (Les bases) : de la créativité et de la débrouillardise des citoyens chinois face aux injustices et à la bureaucratie.
- Copycat (Imitation) : du phénomène de la contrefaçon et de l’imitation en Chine, une métaphore de la société de consommation émergente.
- Bamboozle (Tromperie) : un regard ironique sur la manipulation et le mensonge dans la société chinoise, que ce soit à travers la propagande politique ou les relations sociales.
Dans "49 Myths About China" (2014), Stig Stenslie, Liza Steele, et Ingunn Elstad démystifient des idées reçues courantes sur la Chine : Communism is dead in China. China Inc. is buying up the world. China has the United States over a barrel. The Chinese are just copycats. China is an environmental baddie, China is colonizing Africa. Mao was a monster. The end of the Communist regime is near. The 21st century belongs to China... La Chine est souvent mal comprise en raison d'idées simplistes ou erronées et les auteurs montrent qu’une analyse nuancée, fondée sur des faits et un contexte historique et culturel, est essentielle pour comprendre ce pays complexe...
L'influence culturelle de l'East Asia est immense ...
L’Asie de l’Est partage un héritage commun (confucianisme, bouddhisme, sinogrammes), mais chaque pays a développé une identité culturelle distincte (Japonais et coréen se sont éloignés des sinogrammes, contrairement au mandarin; bouddhisme Mahayana, shintoïsme, taoïsme et confucianisme coexistent, mais avec des priorités variées selon les pays; les trajectoires de modernisation ont divergé, avec une singulière occidentalisation plus prononcée au Japon (Cool Japan) et en Corée du Sud (Korean Wave). Et pourtant, malgré cette fragmentation culturelle, l’Asie de l’Est exerce une influence culturelle mondiale croissante ...
La montée de la culture médiatique est-asiatique et sa diffusion régionale sont le signe d’une tendance à la progressive déstructuration de la mondialisation culturelle : et ici, la Corée du Sud et le Japon, plutôt que la Chine, sont au premier plan. Depuis le milieu des années 1990, la culture médiatique de la Corée du Sud et du Japon s’est répandue et a trouvé un accueil inégalé dans la région de l’Asie de l’Est et au-delà. L'une des caractéristiques de cette consommation médiatique est qu'elle s'accompagne ici d’interactions virtuelles implicites et constantes via des sites de discussion en ligne et les réseaux sociaux. L’influence culturelle mondiale de l’industrie des médias américains est toujours la plus puissante, mais la configuration du pouvoir culturel mondial est néanmoins devenue beaucoup plus compliquée, décentralisée et interpénétrante ...
L’Asie de l’Est est une mosaïque linguistique où des langues majoritaires comme le mandarin, le coréen, et le japonais cohabitent avec de nombreuses langues régionales et minoritaires. L’histoire partagée de la région, notamment l’influence de la Chine impériale, a façonné une riche interaction linguistique tout en laissant chaque nation développer une identité linguistique propre.
Le Mandarin est la langue officielle de la République populaire de Chine, de Taïwan et une des langues officielles de Singapour : c’est la langue la plus parlée au monde, avec environ 1 milliard de locuteurs natifs. Le Tibétain est parlé dans la région autonome du Tibet (Chine) et dans certaines parties du Sichuan, Qinghai et Yunnan. Le Mongol est parlé en Mongolie et en Mongolie-Intérieure (Chine). Le Coréen est parlé par environ 77 millions de personnes et langue officielle de la Corée du Sud et de la Corée du Nord, avec un système d'écriture unique , le hangeul. Le Japonais, langue officielle du Japon, avec environ 125 millions de locuteurs, utilise trois systèmes d’écriture, Kanji (caractères d’origine chinoise), Hiragana et Katakana (syllabaires).
L’Asie de l’Est est également riche en langues minoritaires, souvent parlées dans des régions spécifiques, comme en Chine (Ouïghour, langue turcique parlée par les Ouïghours au Xinjiang; Zhuang, langue tai-kadai parlée dans le Guangxi; Miao et Yao, langues parlées dans le sud de la Chine; Yi, Bai, Naxi, langues tibéto-birmanes dans le Yunnan et Sichuan). Dans centres urbains tels que Hong Kong, le Cantonais est dominant, mais l’anglais largement utilisé; à Macao, le Cantonais et portugais sont les langues officielles; et à Singapour, tant influencé par l’Asie de l’Est, dominent l’anglais, le mandarin, le malais et le tamoul...
La littérature en Asie de l'Est remonte à plusieurs millénaires, avec des textes datant de la haute antiquité, en particulier en Chine. Les premiers exemples d’écriture chinoise remontent à la dynastie Shang (1600-1046 av. J.-C.) et les Classiques confucéens, des Ve-IIIe siècles av. J.-C..
Et si la Mésopotamie est souvent considérée comme le berceau de la littérature écrite, avec des œuvres comme l’Épopée de Gilgamesh (vers 2100 av. J.-C.) et l’Égypte ancienne a de même produit des textes littéraires importants comme les Textes des Pyramides ou les récits mythologiques, leurs tradition ne se sont pas perpétuée dans la même mesure que celle de l’Asie de l’Est. Et si l’Inde possède également une tradition littéraire ancienne, avec les Védas (1500 av. J.-C.) et des épopées comme le Mahabharata et le Ramayana, et si les œuvres d’Homère (Iliade, Odyssée) datent du VIIIe siècle av. J.-C. et marquent le début de la littérature occidentale, celle-ci est bien plus récente que les premières inscriptions chinoises ..
En termes de nombre d’écrits et d’auteurs, l’Asie de l’Est, portée par la Chine et complétée par le Japon, la Corée, peut être considérée comme la première région littéraire du monde.
Non seulement la Chine possède une tradition écrite ininterrompue depuis environ 3 000 ans, mais les Classiques confucéens, les écrits historiques, la poésie Tang, et les romans des dynasties Ming et Qing représentent des corpus gigantesques, des milliers de poètes et d'écrivains ont marqué chaque époque, souvent sous l’impulsion des examens impériaux qui valorisaient la maîtrise des lettres (la seule période des Tang (618-907) compte plus de 50 000 poèmes de près de 2 200 poètes préservés). Depuis le VIIIe siècle, le Japon a produit une riche littérature, tels que des récits de cour ("Le Dit du Genji", le premier roman psychologique au monde, explorant l’amour et la vie à la cour impériale, ou "Le Livre d’oreiller", une collection d’observations poétiques et personnelles), des anthologies poétiques (Manyoshu), et des formes poétiques uniques comme le haïku, une forme poétique concise et évocatrice popularisée par Matsuo Bashō. La Corée, avec des œuvres comme le Samguk Yusa ou les poèmes Hyangga et Sijo, a également produit une immense quantité d’écrits, surtout sous les dynasties Goryeo et Joseon.
C'est une région marquée par une profonde valorisation sociale et politique de l'écriture :ainsi, sait-on que pendant près de 1 300 ans (de la dynastie Sui à la fin de la dynastie Qing), l’examen impérial chinois (keju) exigeait une maîtrise approfondie des classiques confucéens et de l’écriture, encourageant ainsi des millions de candidats à produire des textes. Des examens qui ont créé une élite lettrée (les mandarins) qui a largement contribué à l’expansion de la littérature. Et le système éducatif chinois a influencé le Japon, la Corée : les classes dirigeantes étaient également formées à travers l’étude et la production de textes littéraires et philosophiques.
A cela s'ajoute une base démographique gigantesque ...
L’Asie de l’Est a toujours compté parmi les régions les plus peuplées du monde. La population massive de la Chine, même dans l’Antiquité, a permis une production littéraire d'une ampleur sans équivalent. Le grand nombre de lettrés et de scribes a assuré une production constante de textes. La simplicité structurelle des caractères chinois pour l’écriture sur papier ou bambou a facilité la conservation et la diffusion des textes. Enfin, la Chine a inventé l’imprimerie à caractères mobiles (Bi Sheng, XIe siècle), ce qui a permis de produire et de préserver un nombre immense de livres. Japon et Corée ont adopté et perfectionné cette technologie ...
Les bibliothèques impériales et monastiques en Chine, au Japon, en Corée ont assuré la transmission des écrits sur des millénaires. La littérature classique chinoise seule représente des dizaines de milliers de volumes, y compris les classiques confucéens, les poésies Tang, les histoires dynastiques, et les grands romans. Le Manyoshu (VIIIe siècle), la plus ancienne anthologie poétique japonaise, contient plus de 4 500 poèmes. Sous la dynastie Joseon, la création de l’alphabet hangeul (XVe siècle) a démocratisé l’écriture et stimulé une production littéraire locale massive...
Dans l'Europe médiévale, bien que la littérature européenne soit riche, elle fut limitée par le faible taux d’alphabétisation et la dépendance à l’écriture manuscrite avant l’imprimerie...
Parmi les principales influences culturelles et philosophiques contribuant à cette immense production littéraire, le confucianisme a valorisé l’éducation et l’écriture, transformant les œuvres littéraires en outils essentiels pour l’ascension sociale et la réflexion éthique, le taoïsme a inspiré des œuvres poétiques et mystiques, tandis que le bouddhisme a donné naissance à d’innombrables sutras et textes religieux...
Au XXe siècle, des auteurs comme Lu Xun (Chine), Natsume Sōseki (Japon), et Yi Kwang-su (Corée) ont marqué l'entrée de l'Asie de l'Est dans la littérature mondiale moderne. Les japonais Yasunari Kawabata (Pays de neige), prix Nobel 1968, Kenzaburō Ōe (Une affaire personnelle), prix Nobel 1994, les Coréens Hwang Sok-yong (Monsieur Han), Han Kang (La Végétarienne), Prix Man Booker International 2016, Kim Young-ha (Empire of Light), les Taiwanais, Qiu Miaojin (Notes d’un crocodile), Wu Ming-yi (L’homme aux yeux à facettes), ou des auteurs comme Haruki Murakami (Kafka sur le rivage, 1Q84), Mo Yan ou Han Kang continuent d’élargir l’impact mondial de la littérature asiatique. Des œuvres d’auteurs traduites dans de nombreuses langues et adaptées dans d’autres médias (cinéma, théâtre, séries télévisées), renforçant leur impact mondial...
Le cinéma de l’Asie de l’Est a un poids considérable dans l’industrie mondiale, non seulement en termes économiques, mais aussi en termes artistiques et culturels. Il influence profondément les tendances cinématographiques globales grâce à son innovation, sa diversité de genres et son apport esthétique unique. À l’ère des plateformes de streaming et du soft power, le cinéma asiatique est appelé à jouer un rôle encore plus important sur la scène internationale.
Le premier film narratif japonais, "Resurrection of a Corpse" (no Fukkatsu), est réalisé par Shirō Asano en 1898. "Dingjun Mountain" (1905), un enregistrement d'une scène d'opéra de Pékin interprétée par le célèbre acteur Tan Xinpei, marque les débuts du cinéma en Chine et reflète l’influence des traditions culturelles sur les premiers films. Le premier véritable long métrage narratif coréen, "Arirang" (1926), réalisé par Na Woon-gyu, est considéré comme une étape majeure dans l’histoire du cinéma coréen...
La Chine est le plus grand marché cinématographique au monde : en 2020, la Chine a surpassé les États-Unis en termes de recettes au box-office, devenant le principal marché mondial. Les recettes annuelles dépassent souvent les 8 à 10 milliards de dollars. La Chine excelle dans les fresques historiques (Hero, The Great Wall). Des blockbusters chinois, tels que "Wolf Warrior 2" (2017) ou "The Battle at Lake Changjin" (2021), ont réalisé des recettes record de plusieurs milliards de dollars. La Chine participe à des productions internationales et investit massivement dans Hollywood, tout en imposant des quotas pour protéger son industrie locale (34 films étrangers autorisés par an). "Adieu ma concubine" (Chen Kaige, Chine) fut Palme d'or à Cannes (1993). Ses réalisateurs? Zhang Yimou, Wong Kar-wai ...
La Corée du Sud a démontré sa force économique dans le cinéma grâce à des films à succès mondial comme "Parasite" (2019), premier film en langue étrangère à remporter l’Oscar du meilleur film. La Corée du Sud est reconnue pour ses thrillers intenses (Oldboy, The Chaser). L’industrie sud-coréenne génère des revenus considérables grâce à des productions locales et à des ventes internationales de droits de distribution. Et lLe cinéma coréen, avec des films comme "Train to Busan", renforce l’attrait de la culture sud-coréenne (la fameuse "Korean Wave", Hallyu). Ses réalisateurs? Bong Joon-ho, Park Chan-wook, Kim Ki-duk ...
Le Japon, troisième marché cinématographique en Asie après la Chine et l’Inde, produit régulièrement des films d'animation et des longs métrages qui dominent le box-office national. Ses réalisateurs? Akira Kurosawa, Yasujirō Ozu, Hayao Miyazaki ...
Les studios comme Ghibli et Toei Animation génèrent des milliards de dollars grâce à leurs franchises (Le Voyage de Chihiro, Dragon Ball, One Piece). Et "Les Épouses célestes de la steppe mongole" (Mongolie) a été récompensé dans des festivals indépendants...
Les œuvres de Wong Kar-wai (In the Mood for Love), Hou Hsiao-hsien (Millennium Mambo), et Edward Yang (Yi Yi) influencent les cinéastes du monde entier.
Mais, bien que les films asiatiques soient de plus en plus populaires, certains restent sous-représentés dans les circuits de distribution internationaux...
L’Asie de l’Est abrite près de 1,7 milliard de personnes, dont une grande partie utilise quotidiennement des jeux vidéo, des applications mobiles, et des plateformes en ligne...
Par rapport aux Etats-Unis et à l'Europe, l’Asie de l’Est se distingue par sa taille de marché massive, son innovation rapide et sa large base de consommateurs ...
East Asia est un incontestable leader en jeux vidéo ...
- Le Japon est le berceau de certains des plus grands éditeurs et développeurs de jeux vidéo, ils sont bien connus, Nintendo (créateur de franchises iconiques comme Mario, Zelda et Pokémon), Sony Interactive Entertainment (le fabricant de la PlayStation, une des consoles les plus vendues au monde), Capcom (le créateur de séries comme Resident Evil et Street Fighter),
Square Enix (réputé pour les séries Final Fantasy et Dragon Quest). Le Japon a popularisé les consoles de salon dans les années 1980 et 1990 avec la NES, la Super Nintendo, et la PlayStation.
- La Corée du Sud est le leader mondial du gaming en ligne et des e-sports. Il fut un pionnier des jeux en ligne et des jeux multijoueurs massivement en ligne (MMORPG) et est également un centre mondial des e-sports, avec des compétitions professionnelles attirant des millions de spectateurs en ligne et en personne (StarCraft, League of Legends, Overwatch).
- La Chine est le plus grand marché des jeux vidéo au monde, avec plus de 700 millions de joueurs. Les jeux mobiles dominent le marché, représentant plus de 70 % des revenus de l’industrie. Le gouvernement impose une régulation stricte, notamment des restrictions sur le temps de jeu pour les mineurs et des contrôles sur le contenu. Parmi les entreprises majeures, Tencent est le plus grand acteur mondial dans le domaine des jeux vidéo (actionnaire de Riot Games, Epic Games, et Supercell), et NetEase, un développeur et éditeur de jeux populaires en Chine et à l’étranger (Knives Out).
- Le Japon est reconnu pour ses logiciels de création multimédia et ses logiciels pour les robots industriels et les systèmes embarqués, des domaines où le pays excelle grâce à son expertise en ingénierie.
- La Corée du Sud conçoit des logiciels axés principalement sur la communication et la sécurité. Les logiciels sud-coréens se concentrent sur les applications mobiles, les services cloud, et la cybersécurité.
- Les entreprises chinoises produisent des logiciels de commerce électronique, de paiement numérique, et de réseaux sociaux : WeChat (Tencent), une "super-app" combinant messagerie, paiements, shopping, et services divers. Alipay (Ant Group), une plateforme de paiement numérique massive. La Chine est à la pointe du développement de logiciels d’IA, utilisés dans les secteurs de la reconnaissance faciale, de la gestion des villes intelligentes et des services financiers.
... et connectivité internet, avec une spécialisation croissante dans les superapps et les services mobiles.
- La Chine compte le plus grand nombre d’internautes au monde (plus de 1 milliard) ...
En termes d'Internet et de connectivité, la Chine a privilégié un écosystème internet autonome. Le "Grand Firewall" chinois contrôle l'accès à de nombreux sites étrangers, favorisant le développement de services nationaux alternatifs tels que Baidu (recherche en ligne), Weibo (microblogging), Douyin (version chinoise de TikTok). On note de même une très forte adoption de la 5G : La Chine possède plus de 2 millions de stations de base 5G (2023), représentant plus de 60 % du total mondial.
- Le Japon a été un pionnier de l'internet rapide avec la fibre optique et développe activement des technologies avancées pour les objets connectés (IoT). Les grandes entreprises japonaises (Rakuten, SoftBank) investissent dans des infrastructures cloud et des solutions logicielles globales.
- La Corée du Sud est un des pays les plus connectés au monde et possède une des vitesses internet les plus élevées au monde. Adoption massive des réseaux 5G et des services mobiles innovants. Plateformes dominantes : Naver (équivalent de Google en Corée
... Cependant, la région est encore dépendante des États-Unis pour certains logiciels fondamentaux, bien que la Chine progresse rapidement dans l’autonomie technologique. Des Etats-Unis qui reste la superpuissance dominante dans les secteurs des logiciels et d’internet, grâce à ses géants technologiques et son innovation. Cependant, la concurrence asiatique et européenne monte en puissance... Ainsi, la domination des Etats-Unis s'exercent-elles via des plateformes globales (Google, Facebook, Amazon), et autres géants technologiques définissent les standards globaux, des Infrastructures cloud (AWS, Microsoft Azure et Google Cloud) et des investissements dans la prochaine génération (développement de la réalité virtuelle (Meta, Apple) et de la 6G) ....
En 2019 (avant la pandémie de COVID-19), l'Asie de l'Est représentait une part importante des 280 millions d'arrivées touristiques internationales en Asie, soit environ 30 % des flux touristiques mondiaux.
Et la Chine, le Japon et la Corée du Sud figurent parmi les 20 premières destinations touristiques mondiales en termes d'arrivées internationales. Mais en termes de flux internationaux, l’Asie du Sud-Est dépasse souvent l’Asie de l’Est grâce à des destinations comme Bangkok, Bali et Hô Chi Minh-Ville. Les pays comme la Thaïlande, l’Indonésie et le Vietnam attirent des millions de touristes pour leurs plages tropicales, leur culture et leur coût de vie abordable.
- La Chine est une destination clé pour le tourisme international. En 2019, le tourisme représentait environ 11 % du PIB chinois.
- Avec plus de 30 millions de visiteurs internationaux en 2019, le Japon a vu le tourisme devenir un pilier de son économie.
- L’industrie touristique génère en Corée du Sud des revenus importants, en grande partie grâce aux visiteurs chinois et japonais.
- Mais l’Asie de l’Est est aussi marquée par un tourisme intérieur très dynamique. La Chine domine le marché mondial avec plus de 4 milliards de voyages domestiques par an. Le Japon et la Corée du Sud ont également des marchés intérieurs solides, notamment en raison de leur population urbanisée et de leur pouvoir d’achat élevé.
L’Asie de l’Est est riche en sites classés au patrimoine mondial et en paysages incontournables ...
- Chine : La Cité Interdite, le Temple du Ciel, la Place Tian'anmen (Pékin), Le Bund, la Tour de Shanghai, la vieille ville (Shangaï), l'Armée de terre cuite, la Grande Pagode de l'Oie Sauvage (Xi’an), les paysages karstiques le long de la rivière Li (Guilin et Yangshuo), les montagnes flottantes qui ont inspiré le film Avatar (Zhangjiajie), Mutianyu, Badaling, Jinshanling (La Grande Muraille de Chine)...
- Japon : la Tokyo Skytree, le quartier de Shibuya, le Palais Impérial (Tokyo), les temples Kinkaku-ji (Pavillon d'Or) et Fushimi Inari Taisha, le quartier de Gion (Kyoto), le Château d'Osaka, Dotonbori (Osaka), le Mont Fuji (symbole emblématique du Japon, visible depuis Hakone ou Kawaguchiko), Hiroshima (le parc mémorial de la paix), l'île de Miyajima et le sanctuaire Itsukushima, le sanctuaire Toshogu et ses paysages montagneux (Nikko), les célèbres plages des îles d’Okinawa ...
Mais certains sites souffrent de plus en plus de sur-fréquentation, mettant en péril les écosystèmes et le patrimoine...
- Corée du Sud : la Tour Namsan, le Palais Gyeongbokgung, le quartier de Myeongdong (Séoul), la plage de Haeundae, le marché aux poissons de Jagalchi, le temple Haedong Yonggungsa (Busan), les sites historiques comme Bulguksa et Seokguram (Gyeongju), Hallasan, Seongsan Ilchulbong (le cratère du lever du soleil), plages et formations volcaniques (Jeju Island), le village Hanok de Jeonju, la zone démilitarisée (DMZ) ...
- Mongolie : Oulan-Bator (Ulaanbaatar), le monastère de Gandantegchinlen, la statue de Genghis Khan - Le Désert de Gobi, les dunes de Khongoryn Els, la Vallée des Aigles (Yolyn Am) - Le Lac Khövsgöl (la "Perle Bleue de la Mongolie") ....
- Taïwan : Taipei 101, le Mémorial de Chiang Kai-shek, le temple Longshan (Taipei), le Parc national de Taroko (les gorges de marbre), le Lac du Soleil et de la Lune (Sun Moon Lake), Kaohsiung (e Dôme de Lumière, Lotus Pond), les montagnes d'Alishan (le lever de soleil vu depuis le point d'observation de Zhushan est l'une des attractions les plus populaires) ...
Les réseaux de transport sont dans cette région parmi les plus performants au monde, trains à grande vitesse en Chine, au Japon et en Corée du Sud, aéroports modernes et connectés, comme Incheon (Séoul), Haneda (Tokyo) et Pudong (Shanghai)...
Les économies dynamiques de la Chine, du Japon, de la Corée du Sud et de Taïwan ont permis à la classe moyenne de croître rapidement, une classe, des familles qui dépensent davantage pour les loisirs et le divertissement familial. Les gouvernements et entreprises (notamment en Chine) ont ainsi massivement investi dans les parcs d’attractions pour attirer non seulement les touristes étrangers, mais aussi encourager le tourisme domestique : les parcs d'attraction de l'East Asia sont parmi les plus sophistiqués au monde. Les parcs comme ceux de Dubaï (IMG Worlds of Adventure, Motiongate) rivalisent en luxe et en grandeur, mais leur impact est plus limité en raison de la faible population locale...
Tourisme intérieur, un incontournable de l''East Asia ?
En Chine, Shanghai Disneyland, l’un des parcs Disney les plus modernes au monde, Chimelong Ocean Kingdom (Zhuhai), l’un des plus grands parcs à thème aquatiques au monde, Happy Valley, une chaîne de parcs d’attractions présents dans plusieurs grandes villes comme Pékin, Shenzhen et Shanghai, Window of the World (Shenzhen), reproductions miniatures de célèbres monuments mondiaux, Universal Beijing Resort ... Au Japon, Tokyo Disneyland fut le premier parc Disney ouvert en dehors des États-Unis (1983) et unique au monde pour ses thèmes maritimes, Universal Studios Japan (Osaka) est l'un des parcs Universal les plus visités au monde, avec des attractions célèbres comme Harry Potter, Fuji-Q Highland (près du mont Fuji), connu pour ses montagnes russes extrêmes et ses vues spectaculaires, Sanrio Puroland, dédié aux personnages de Sanrio, comme Hello Kitty, très apprécié des enfants et des fans d’animés. En Corée du Sud, Lotte World (Séoul) est l’un des plus grands parcs d’attractions couverts au monde, Everland (Yongin) est le plus grand parc d’attractions de Corée, avec un zoo, des montagnes russes et des festivals saisonniers, Jeju Shinhwa World, un complexe touristique sur l’île de Jeju, combinant parcs à thème, hôtels et casinos. A Taïwan, Leofoo Village Theme Park est un mélange de parc d’attractions et de zoo safari. Et bien que la Mongolie ait peu de parcs d’attractions, les installations récréatives se concentrent sur des activités liées à la nature et aux traditions nomades...