PAYSAGES - ASIE DE L'EST - EAST-ASIA - South-KOREA - Introduction ...



Située en Asie de l'Est, sur la péninsule coréenne, la Corée du Sud partage une frontière terrestre unique avec la Corée du Nord. Elle est entourée par la mer Jaune à l’ouest et la mer de l’Est (mer du Japon) à l’est, et est voisine de la Chine (située à environ 190 km, détroit de Corée) et du Japon (l'île de Tsushima est à 50 km de Busan, et Fukuoka est à 200 km). 

L'actuelle partition de la Corée en deux Etats, vestige de la Guerre froide, influence fortement la géopolitique régionale. La Corée du Nord groupe 20 millions d'habitants sur 120 000 km2 et possède une frontière commune avec la Chine et la Russie (cf. "North Korea: The Bradt Travel Guide", by Robert Willoughby, 2003). La Corée du Sud occupe la péninsule au sud de ligne d'armistice de la guerre de Corée (1950-1953), le fameux 38e parallèle. La frontière terrestre entre les deux Corées mesure 238 km : Elle est marquée par la zone démilitarisée (DMZ, Demilitarized Zone), une bande de 4 km de large, fortement militarisée et quasiment infranchissable. 

La Corée du Sud réunit 55 millions de Coréens sur 100 000 km2 (une démographie en crise, un des taux de fécondité les plus bas au monde expliqué par la pression économique et coût de la vie élevé, une culture du travail exigeante, environ 20% des Sud-Coréens ont plus de 65 ans en 2023 et ce chiffre pourrait atteindre 40% d’ici 2050). 70 % du territoire est montagneux (les Monts Taebaek longent la côte orientale, les Monts Sobaek traversent l’intérieur du pays, et le Mont Hallasan (1 947 m) sur l’île de Jeju, est le point culminant du pays). Les plaines sont limitées mais concentrées dans la région du fleuve Han, où se trouve Séoul, et le bassin du fleuve Nakdong, autour de Busan.

Les îles principales sont Jeju (1 850 km2), la plus grande île et célèbre pour son volcan Hallasan, Ulleungdo, une île volcanique isolée dans la mer de l’Est, et Dokdo/Takeshima, des îlots contestés avec le Japon ...

Longtemps connue sous le nom de "Royaume des Ermites", la Corée s’est lentement développée au fil du temps, son histoire ancienne est une histoire complexe de tribus nomades migratrices et de royaumes en conflit. Les humains sont arrivés en ce qui est maintenant connu comme la Corée de la Sibérie il y a environ 40000 ans, et le premier royaume, Gojoseon, aurait été fondé en 2333 avant notre ère.  Gojoseon (géographiquement proche de la province du Liaoning en Chine) a favorisé son propre système de gouvernement jusqu’en 194 avant notre ère, quand il a été renversé par l’ancien chef militaire chinois Wi Man. Wi Man a profité de la proximité avec la Chine en étendant le territoire de Gojoseon, ce qui a conduit la dynastie chinoise des Han à attaquer...

La Corée, qu’il s’agisse du Sud ou du Nord, est souvent perçue à travers des clichés et des idées reçues, occidentales essentiellement, qui ne reflètent pas forcément la réalité du pays :  sous la vague Hallyu (Korean Wave) qui est souvent considérée, et notamment médiatiquement, comme représentative de toute la Corée, K-pop, K-drama (au Japon et en Chine, s'expriment tout autant la J-pop et la C-pop), une société ultra-moderne et high-tech (le reste de l'Asie sait que les campagnes coréennes restent traditionnelles et que l’hyper-modernité est surtout urbaine), une démocratie devenue exemplaire, en contraste avec la Chine et la Corée du Nord (au Japon et en Chine, on sait que la démocratie sud-coréenne est instable et polarisée), après "Kim Jiyoung, Born 1982", un pays féministe en pleine révolution sociale (les Asiatiques savent que le patriarcat reste très fort en Corée et que les tensions hommes-femmes sont intenses), les Sud-Coréens travaillent trop et n’ont pas de vie sociale, la culture du "burn-out" est souvent mise en avant (mais le Japon et la Chine connaissent aussi ces problèmes, "karoshi" au Japon).

 

Les idées reçues sur la Corée du Nord sont encore plus nombreuses : la Corée du Nord, nous dit-on, est un pays totalement isolé du monde" (si l’État contrôle strictement l’information, les élites nord-coréennes ont accès à internet et aux médias internationaux, les Asiatiques savent que le commerce illégal avec la Chine est crucial, et que l’élite nord-coréenne vit confortablement), les Nord-Coréens sont complètement endoctrinés" (le marché noir a considérablement affaibli le contrôle du régime et les jeunes générations plus sceptiques), le dirigeant nord-coréen dispose d'un pouvoir absolu et gouvernerait sans opposition interne (si le pouvoir est fortement centralisé, Kim Jong-un doit composer avec des luttes internes entre factions rivales, et le soutien de la Chine reste essentiel pour assurer la stabilité du régime), tous les Nord-Coréens veulent fuir leur pays" (si nombre de Nord-Coréens fuient, le choc culturel est énorme avec la Corée du Sud) et depuis des décennies, bien des médias annoncent régulièrement la chute imminente du régime nord-coréen (Chinois et les Russes savent que le régime a survécu à des crises bien plus graves), mais la Chine ne souhaite pas cet effondrement, l'instabilité régionale qui en résulterait serait trop important, le marché noir permet de survivre ...

Mais nous savons que pour le touriste moyen tous ces clichés, réels ou non, ne changent pas grand chose à l'affaire ..

 

La Korean Wave (Hallyu) ou diffusion mondiale de la culture sud-coréenne, notamment à travers la musique, le cinéma, les dramas, la mode et la gastronomie, est un phénomène qui a connu plusieurs phases d'expansion depuis les années 1990, et son succès actuel semble dépasser largement le simple effet de mode.

La Korean Wave est désormais une véritable industrie culturelle soutenue par l’État sud-coréen, qui l’utilise pour renforcer son influence économique et diplomatique (soft power)...

- Fin des années 1990, les premiers K-dramas diffusés en Chine et à Taïwan (Winter Sonata, Autumn in My Heart), début de la popularité en Asie. Des séries comme "Winter Sonata" ont captivé le public japonais, renforçant l'intérêt pour la culture coréenne.

- Début des années 2000, expansion de la K-pop avec BoA, Rain, TVXQ au Japon et en Chine, c'est le début de la popularisation des idols et de la pop coréenne en Asie de l’Est. Vietnam, Philippines, Thaïlande affichent un engouement marqué pour la K-pop et les séries coréennes.

- Années 2010, "Gangnam Style" (2012) de PSY, le premier tube coréen mondial. Netflix, YouTube et Spotify diffusent massivement la culture coréenne. Hallyu devient un phénomène mondial, K-pop et K-dramas conquièrent l’Occident.

- Années 2020, BTS, BLACKPINK, "Squid Game", "Parasite" gagnent des prix internationaux, c'est aussi l'expansion vers la mode (K-fashion) et la cuisine coréenne (K-food). La Hallyu devient une industrie globale et stratégique.

- Apparition du K-Healing, une tendance littéraire venue de Corée du Sud qui propose des romans qui visent à apaiser et réconforter les lecteurs. Ces ouvrages, souvent qualifiés de "feel-good", abordent des thématiques telles que la quête de sens, le bien-être personnel et l'importance de vivre pleinement, des sujets en résonance avec l'esprit "YOLO" (You Only Live Once) qui vient adoucir la pression sociale et tenter se rapprocher de l'individualisme à l'occidental ... 

 

Deux auteurs s'inscrivent dans cette tendance, - au fond rien de bien nouveau -, on connait depuis longtemps en Occident la quête, toujours renouvelée, du développement personnel. Ici, il s'agit plus encore d'apaiser et de réconforter le lecteur ...

 

Hwang Bo-reum est une écrivaine sud-coréenne qui a débuté sa carrière en tant qu'ingénieure logicielle avant de se consacrer à l'écriture ("I Read Every Day", "I Tried Kickboxing for the First Time", "This Distance is Perfect"). Son premier roman, "Welcome to the Hyunam-Dong Bookshop", est devenu un best-seller en Corée du Sud (2022), se vendant à plus de 150 000 exemplaires et étant traduit dans neuf langues (2024, en anglais). Elle y conte l'histoire d'une jeune femme en quête de sens et de guérison, trouvant refuge et inspiration dans une librairie de quartier ...  

Après avoir quitté son travail et divorcé de son mari, Yeongju déménage dans un petit quartier résidentiel en dehors de la ville, où elle ouvre la librairie Hyunam-dong.Pour les premiers mois, tout ce que fait Yeongju est de pleurer, mais les longues heures de travail dans la boutique lui donnent aussi le temps de réfléchir à ce qui fait d’elle un bon libraire et magasin. Alors qu’elle commence à lire avec avidité, organise des événements d’auteurs et développe sa propre philosophie de vente de livres, elle s’installe dans son nouveau cadre. Entourée d’amis, d’écrivains et des livres qui les relient tous, elle découvre sa nouvelle histoire alors que la librairie de Hyunam-dong se transforme en un espace invitant pour les âmes perdues à se reposer, à guérir et à se rappeler qu’il n’est jamais trop tard pour abandonner l’intrigue et recommencer.

 

Lee Mi-ye, également connue sous le nom de Miye Lee, est une autre auteure sud-coréenne née en 1990 à Busan. Diplômée en science et ingénierie des matériaux de l'Université nationale de Busan, elle a travaillé comme ingénieure en semi-conducteurs chez Samsung Electronics avant de se tourner vers l'écriture. Son premier roman, "Dallergut Dream Department Store", publié en 2020 grâce à un financement participatif (suivi d'un "Return to the Dallergut Dream Department Store"),  "Le grand magasin des rêves", invite les lecteurs dans un univers onirique où les rêves sont vendus comme des marchandises ..."

Jour et nuit, des visiteurs humains et animaux du monde entier se retrouvent endormis dans leur pyjama, alignés pour acheter leur dernière aventure. Chaque étage du grand magasin vend un rêve spécial, y compris des rêves nostalgiques de votre enfance, des voyages que vous avez faits et des plats délicieux que vous avez mangés, ainsi que des cauchemars et des rêves plus mystérieux. Au "Dallergut Dream Department Store", nous rencontrons Penny, une nouvelle recrue enthousiaste ; Dallergut, le propriétaire flamboyant du magasin ; Agnap Coco, productrice de rêves spéciaux ; Vigo Myers, une employée du département mystère ainsi qu’un casting de clients curieux, drôles et étranges qui visitent régulièrement le magasin. Lorsque l’un des rêves les plus convoités et coûteux est volé pendant la première semaine de Penny, nous la suivons alors qu’elle tente de découvrir le fonctionnement de ce monde merveilleusement fantaisiste. 

 

La Korean Wave (Hallyu) - La Corée a commencé à exporter ses propres produits médiatiques vers l'Asie (principalement la Chine et le Japon) à la fin des années 1990. C'est à cette époque que le terme de « vague coréenne » (Korean Wave ) a été inventé. Bien que la vague coréenne se soit d'abord concentrée sur l'exportation de feuilletons télévisés vers les pays voisins, elle englobe aujourd'hui un éventail plus large de médias et de produits culturels coréens - musique populaire (K- pop), films, jeux en ligne, sports (joueurs de sport), cosmétiques (style de vie au sens large), nourriture et même langue - et a atteint de nombreux pays plus éloignés de la Corée. En Asie du Sud, en Inde, les jeunes générations montrent un intérêt croissant pour la K-pop et les K-dramas. Au Moyen-Orient, des pays comme l'Iran ont diffusé des dramas coréens à la télévision nationale, attirant une large audience. Amérique latine, des nations telles que le Mexique et le Brésil ont vu une augmentation de la popularité de la K-pop et des séries coréennes. Aux États-Unis et au Canada, la K-pop a gagné en visibilité, avec des groupes comme BTS se produisant lors d'émissions télévisées majeures. En Europe, des pays comme la France et le Royaume-Uni accueillent des concerts de K-pop et diffusent des dramas coréens sur des plateformes de streaming.

La Korean Wave illustre la manière dont une culture nationale peut atteindre une audience mondiale grâce à la mondialisation et aux technologies numériques. Elle démontre que des contenus culturellement spécifiques peuvent avoir une portée universelle, en touchant des publics diversifiés. Mais le futur paysage culturel mondial sera probablement caractérisé par une multiplicité d'influences, où différentes cultures coexisteront et s'influenceront mutuellement...

 

"The Birth of Korean Cool: How One Nation is Conquering the World Through Pop Culture",  written by Euny Hong (2014), une journaliste et auteure américano-coréenne née dans le New Jersey, qui a déménagé à Séoul à l'âge de 12 ans, dans le quartier de Gangnam, où elle a été scolarisée dans le système public coréen et dans une école internationale : elle nous décrit comment la Corée du Sud est devenue un leader mondial dans les domaines des affaires, de la technologie, de l'éducation et de la culture populaire, alternant anecdotes personnelles et analyse approfondie ... 

"Aujourd’hui, la Corée du Sud est la quinzième plus grande économie au monde et Séoul ressemble à la ville de l’ère spatiale imaginée par Arthur C. Clarke dans son roman 2001 : A Space Odyssey. Des plans sont en cours pour construire un gratte-ciel « invisible » près de Séoul, qui utilisera des caméras et des LED pour créer l’illusion à distance que le bâtiment n’est pas là. Chaque wagon de métro dispose de deux points d’accès Wi-Fi pour que les gens puissent regarder leurs émissions matinales sur leur téléphone Samsung Galaxy, en profitant d’une connexion Internet ultra rapide qui n’est jamais interrompue, même lorsque le métro passe par des tunnels ou sous l’eau. La Corée est largement considérée comme l’un des plus grands miracles économiques des temps modernes.

 Ce que la plupart des gens ne savent pas — ou ont oublié —, c’est la période douloureuse entre la pauvreté et la richesse. En quelques décennies, la Corée du Sud a connu des changements que la plupart des nations riches ont mis des centaines d’années à réaliser : des changements sociaux aussi radicaux que ceux provoqués par la révolution française et des changements économiques aussi radicaux que ceux provoqués par la révolution industrielle.

 Des ponts, des gratte-ciel et des autoroutes sont apparus de nulle part; c’était presque comme regarder une vidéo en accéléré. Pendant ce temps, tout le monde réclamait ses droits : les femmes, les étudiants, les nouveaux riches, l’ancienne aristocratie, les ouvriers, les cols blancs. C’était une période cacophonique et chaotique pour vivre à Séoul, mais c’était aussi une période incroyable. Peu de gens peuvent se vanter, comme moi, qu’ils ont vu Rome se construire en un jour. 

D’autres pays sont passés de la misère à la richesse au cours du siècle dernier, mais parmi eux, seule la Corée du Sud a le cran de devenir le premier exportateur mondial de culture populaire.  Les feuilletons sud-coréens, la musique, les films, les jeux vidéo et la malbouffe dominent déjà la scène culturelle asiatique. En fait, la Corée du Sud a été le pionnier de l’Asie pendant plus d’une décennie, et son expansion vers l’ouest est inévitable. Vous ne réalisez peut-être même pas qu’elle est déjà en cours.  Vous avez peut-être un iPhone, par exemple, mais ses micropuces sont fabriquées par le plus grand concurrent d’Apple, la société coréenne d’électronique Samsung.  La vague de culture populaire coréenne s’appelle « Hallyu ». Vous devriez apprendre le mot, car vous en verrez beaucoup. Le président des États-Unis, Barack Obama, y a fait référence lors d’une visite en Corée du Sud en mars 2012, dans le contexte de la discussion sur les innovations techniques et de culture populaire du pays. Il a déclaré : « Il n’est pas étonnant que tant de gens dans le monde entier aient attrapé la vague coréenne  —Hallyu. »   It would not be an exaggeration to say that Hallyu is the world’s biggest,  fastest cultural paradigm shift in modern history.  How did Korea sneak up from behind? ..."

 

"New Korean Wave: Transnational Cultural Power in the Age of Social Media", Dal Yong Jin (2016) analyse comment les médias sociaux ont amplifié la diffusion mondiale de la culture coréenne, transformant la K-pop, les dramas et autres produits culturels en puissants vecteurs d'influence transnationale. 

Dans "K-Pop: Popular Music, Cultural Amnesia, and Economic Innovation in South Korea", John Lie (2014) décrit les origines et l'évolution de la K-pop, en mettant en lumière les dynamiques culturelles et économiques qui ont conduit à son essor international. 

"K-Pop: Korea’s Musical Explosion" est un livre publié en 2014 par Stuart A. Kallen. Il s'agit d'un ouvrage destiné principalement aux non-initiés souhaitant découvrir le phénomène de la K-pop. Kallen explore l’essor de la musique pop sud-coréenne et son influence mondiale, tout en mettant en lumière certains artistes emblématiques, mais ne propose pas une analyse approfondie des aspects socioculturels et économiques de la K-pop. L’approche est factuelle et descriptive, mais manque parfois de profondeur critique.

Pour une étude plus approfondie et critique, des ouvrages plus récents comme "Idol, Burning Bright: The Global Rise of K-pop and Korean Culture" de Tamar Herman ou "K-Pop Live: Fans, Idols, and Multimedia Performance" de Suk-Young Kim offrent une meilleure contextualisation historique et sociologique.

Kallen décrit le rôle central des grandes entreprises du divertissement sud-coréen, notamment SM Entertainment, YG Entertainment et JYP Entertainment. Il nous explique comment ces agences fonctionnent selon un modèle de formation intensif, où les artistes sont sélectionnés, entraînés et promus avec une précision quasi-militaire. L’auteur met en avant des groupes populaires de l’époque tels que Girls’ Generation, Super Junior, BigBang et 2NE1.

Il décrit leur ascension et leur influence sur la scène musicale internationale, avec un focus particulier sur l’impact de la chanson Gangnam Style de Psy (2012), qui a contribué à la reconnaissance mondiale de la K-pop. L’internationalisation du phénomène K-pop se concrétise grâce aux réseaux sociaux, notamment YouTube et Twitter.  

 

"Hello, South Korea: Meet the Country Behind Hallyu" written by DK Eyewitness Travel which was published in 2023 - un guide exhaustif qui explore la culture, l'histoire et les particularités de la Corée du Sud et vise à offrir aux lecteurs une compréhension approfondie du pays au-delà de la vague coréenne (Hallyu) qui a popularisé des éléments tels que la K-pop, le kimchi et les dramas coréens. 

"Understanding Hallyu : The Korean Wave Through Literature, Webtoon, and Mukbang", by Hyesu Park (2020) - L'auteure entreprend d'étudier ici quelques unes des facettes les moins médiatisées de la vague coréenne, à savoir la littérature coréenne, les webtoons et le phénomène du mukbang. L'auteure s'appuie sur la théorie narrative et les études culturelles pour analyser la production et la consommation de ces médias coréens, tant au niveau national qu'international. Park examine ainsi la réception dite transculturelle et transnationale d'œuvres littéraires coréennes, en particulier "The Vegetarian" de Han Kang et "Bad Friend" de Ancco...

 

"Bad Friend" de Ancco (2012)

"Mauvaises filles" ou "Mauvais genre", "Nae Nae Iutjib" (Mon voisin d'à côté) est un roman graphique de l'auteure sud-coréenne Ancco (Choi Kyung-jin, 1983), publié initialement en 2012 sous le titre "Bad Friends". L'œuvre a été traduite en français et publiée par les éditions Cornélius. Ce récit autobiographique conte l'adolescence tumultueuse de l'auteure dans la Corée du Sud des années 1990, une période marquée par des tensions entre traditions ancestrales et modernité occidentale. Jin-joo est une adolescente rebelle de 16 ans qui fume, boit et fugue régulièrement, provoquant l'inquiétude de sa famille. Son père, un petit patron, exprime sa peur de la voir mal tourner par des accès de violence physique. La société coréenne de l'époque est en proie à une crise économique, et la violence est omniprésente : les parents battent leurs enfants, les enseignants frappent les élèves, et les aînés brutalisent les plus jeunes. Jin-joo va trouver un semblant de réconfort auprès de Jung-ae, une camarade encore plus perdue qu'elle. Ensemble, elles décident de fuguer et se retrouvent dans le milieu des bars à hôtesses. Si la famille de Jin-joo finit par la récupérer, la rue engloutit Jung-ae, qui n'aura pas de seconde chance. Le livre a remporté le Prix Révélation au Festival d'Angoulême en 2017, reconnaissant ainsi la puissance de son récit et la qualité de son illustration...

 

On rapproche Ancco de la franco-iranienne Marjane Satrapi (Persepolis, 2000-2003) ou de la sud-coréenne Keum Suk Gendry-Kim (L’Attente, 2021), une génération étonnante d’autrices qui utilisent la bande dessinée comme outil de témoignage et de dénonciation sociale. Basé sur des témoignages réels, "Grass" (2017), le récit écrit par Keum Suk Gendry-Kim (1971), est celui du destin de Lee Ok-seon, enlevée à l’âge de 16 ans et forcée à survivre dans des bordels militaires, un dessin en noir et blanc expressif, proche de la gravure, qui amplifie la brutalité du sujet. "L’Attente" (The Waiting, 2021) a pour sujet la séparation des familles coréennes après la guerre de Corée (1950-1953): Guja, une vieille femme qui a perdu son frère et ses proches lors de la guerre, espère toujours les retrouver. Sa fille, en découvrant son passé, est confrontée à la douleur transgénérationnelle de la division de la péninsule coréenne. 


En 2024, la Corée du Sud a accueilli 16,37 millions de touristes étrangers, marquant une augmentation de 48,4 % par rapport à l'année précédente et atteignant 94 % du niveau pré-pandémique de 2019.

Les principaux pays d'origine de ces visiteurs étaient la Chine (4,6 millions de touristes), Japon (3M22), Taïwan (1M47), - Il faut environ 2 heures pour aller de Tokyo ou Shanghai à Séoul, ce qui rend les voyages pratiques pour un week-end ou un court séjour -, les États-Unis (1M32), attirés semble-t-il par la fameuse culture coréenne à base de K-pop et dramas, les agences de divertissement et les magasins officiels de merchandising associés. La Corée du Sud est aussi un leader mondial dans les cosmétiques (Innisfree, Laneige, Sulwhasoo), ce qui attire particulièrement les touristes chinois et japonais : les touristes fréquentent les quartiers de shopping comme Myeongdong, Dongdaemun et Garosugil pour les dernières tendances, et les centres comme Lotte Duty-Free et Shinsegae sont très populaires auprès des visiteurs étrangers. Séoul est aussi une destination phare pour la chirurgie plastique et dermatologique, et la médecine traditionnelle coréenne (bien-être) notamment pour les visiteurs chinois et japonais ...

 

Le tourisme intérieur est également florissant, avec des destinations comme Busan attirant des millions de visiteurs grâce à ses plages pittoresques, ses temples et ses marchés animés. Les Sud-Coréens voyagent fréquemment à l'intérieur du pays, profitant d'une infrastructure de transport efficace et de diverses attractions culturelles et naturelles.

Traditionnellement, les Sud-Coréens privilégiaient les voyages en groupe organisés, notamment pour des raisons de commodité et de sécurité. Cependant, une tendance croissante vers les voyages individuels et personnalisés s'est développée ces dernières années. Parmi les destinations asiatiques, l'île de Phu Quôc au Vietnam (l'« île aux perles » est réputée pour ses plages de sable blanc et ses eaux cristallines, Sao Beach, Ong Lang Beach) est particulièrement prisée, notamment par les voyageurs âgés de 30 à 39 ans, avec une majorité de femmes représentant 67% des visiteurs. D'autres destinations populaires incluent Nha Trang au Vietnam et Tokyo au Japon. En Europe, des villes comme Paris (entre 2018 et 2019, le nombre de voyageurs sud-coréens vers la France, par exemple, est passé de 660 000 à plus de 750 000) et Londres attirent également un nombre croissant de touristes sud-coréens, séduits par la richesse culturelle et historique de ces métropoles. L'Amérique du Nord, notamment les États-Unis et le Canada (en 2018, 245 757 touristes sud-coréens ont visité le Canada), figure également parmi les destinations prisées, offrant une diversité d'expériences culturelles et naturelles.


Environ 80% de la population vit en milieu urbain, avec une forte concentration à Séoul (près de 10 millions d’habitants) et sa périphérie (Incheon, Gyeonggi). Ville proprement dite, Séoul compte environ 10,26 millions d'habitants au 2ᵉ trimestre 2016 et, en incluant Incheon et d'autres zones métropolitaines, 22,8 millions (environ 14 millions d'habitants en 2023 à Tokyo, 21,89 millions d'habitants en 2020 à Beijing). La capitale de la Corée du Sud, située dans le nord-ouest du pays, près de la frontière avec la Corée du Nord, est situé sur la rivière Han et est entouré de montagnes...


Qu'est-ce qui fait de Séoul une destination incontournable pour les touristes asiatiques, qui y recherchent des expériences spécifiques?

Si l'on tente une comparaison entre Seoul, Tokyo et Beijing, que dit-on le plus souvent? Seoul est dynamique, jeune, high-tech, Tokyo, futuriste, hyperactive, tradition et technologie en fusion, Beijng, monumentale. Au Palais de Gyeongbokgung et à Bukchon Hanok Village de Séoul, on peut opposer les Temples Meiji, Asakusa, et le sanctuaire Yasukuni, à Tokyo, la Cité interdite, le Temple du Ciel et le Palais d'Été, à Beijing. Séoul attire particulièrement les jeunes avec la culture K-pop et les karaokés, Tokyo est le paradis des amateurs d’anime, de jeux vidéo et de shopping thématique, et Beijing, une scène culturelle plus traditionnelle et haut de gamme. Mais l'Anglais est limité à Séoul,  peu parlé à Tokyo, et quasiment absent à Beijing  ..

Que propose Seoul?

DK Eyewitness - Top10 Seoul Highlights : Gyeongbokgung - Insadong - National Museum of Korea - Dongdaemun - Namsan - Changdeokgung and  - Changgyeonggung - Bukhansan National Park - Buamdong - Bukchon Hanok Village - Gwacheon...

Des Palais historiques au cœur d’une mégapole high-tech, des sites comme le palais Gyeongbokgung et le temple Jogyesa coexistent avec des gratte-ciels futuristes et des écrans LED géants. Lotte World Tower, la 5e plus haute tour du monde (555 mètres, 123 étages, inaugurée en 2017 ) offre une vue panoramique impressionnante tandis que N Seoul Tower, (Namsan Tower ou Seoul Tower), située sur la montagne Namsan dans le centre de Séoul, se dresse à 236 mètres : achevée en 1971 et et devenue depuis une attraction touristique majeure : sa plate-forme d’observation offre une vue à 360 degrés sur Séoul, ce qui en fait un endroit populaire pour les habitants et les touristes. Par temps clair, les visiteurs peuvent voir jusqu’à Incheon et la mer de l’Ouest. La tour est éclairée la nuit avec des lumières LED colorées, qui changent selon la saison et les événements spéciaux (N Seoul Tower Light Garden). Et tout autant, une Corée du Sud qui descend des royaumes historiques de la péninsule coréenne, notamment Silla, Goguryeo et Baekje, et possède plus de 5 000 ans d’histoire. Les traditions culturelles et les monuments, comme le Palais Gyeongbokgung (1395) et les sépultures royales, reflètent cet héritage, 2M5 à 3M de visiteurs par an ...

Des Quartiers aux identités contrastées, tandis que Bukchon Hanok Village conserve des maisons traditionnelles hanok, Gangnam et Hongdae vibrent au rythme de la K-pop et de la mode contemporaine. Pourtant des quartiers comme Myeongdong ou Insadong, autrefois culturels, sont devenus des lieux ultra-commerciaux destinés aux touristes étrangers, et dans Bukchon Hanok Village les logements traditionnels sont devenus des Airbnb ou des cafés, tandis que le gouvernement a du mettre en oeuvre des mesures de restriction tant la menace du surtourisme est extrême (mars 2025) ...

 

- Séoul possède l’un des meilleurs réseaux internet au monde, avec la 5G déployée à grande échelle et des infrastructures de ville intelligente (éclairage automatisé, transports ultra-efficients). Mais ce fameux modèle de smart city est caractérisé par l'omniprésence des caméras de surveillance (CCTV), et de nombreuses applications et services collectent des données personnelles, notamment via les paiements mobiles et la reconnaissance faciale. Le phénomène des "hikikomori" (isolement volontaire) s’est développé chez les jeunes Coréens, notamment à cause de la pression sociale et du monde digital.

- Le métro de Séoul est un modèle d’efficacité avec ses écrans interactifs, sa propreté exemplaire et son interconnexion avec les taxis autonomes et bus électriques. Mais malgré cela, le métro devient invivable aux heures de pointe et le centre-ville connaît souvent des embouteillages massifs, notamment à Gangnam et Jongno.

- Capitale de la vague coréenne (Hallyu), Séoul est le centre névralgique du phénomène K-pop avec des agences comme HYBE (BTS), YG Entertainment (BLACKPINK), SM et JYP. Des plateformes coréennes comme V LIVE et Weverse permettent une interaction directe entre les fans et les stars, créant un lien unique entre Séoul et son audience internationale. Le quartier de Gangnam, autrefois peu connu à l’international, est devenu un symbole mondial de modernité après la viralité du clip Gangnam Style en 2012. "Itaewon Class" (2020) a assuré la promotion du quartier multiculturel d’Itaewon.

- Un véritable écosystème de divertissement attend le touriste, des Studios de production, des cafés à thème, les musées de la K-pop, et des lieux comme le quartier Hongdae, épicentre de la culture pop coréenne. Les K-dramas sur Netflix et YouTube ont transformé Séoul en décor mondialement reconnu. Avec "Goblin" (2016), mythe et modernité coexistent dans Séoul. Itaewon est tout aussi célèbre pour sa vie nocturne, mais tout comme Gangnam, une vigilance s'impose souvent.

- Cheonggyecheon est un espace de loisirs public moderne au centre-ville de Séoul, un cours d’eau de près de 11 kilomètres de long (environ 7 miles) qui traverse le cœur de la ville, d’ouest en est, avant de se jeter dans la rivière Han. Le ruisseau est une caractéristique importante du paysage urbain de Séoul et l'un des grands symboles de la transformation de la capitale. Des millions de visiteurs l'empruntent chaque année ...

- Situé à Séoul, Lotte World est reconnu comme le plus grand parc d'attractions couvert au monde, complété par un parc extérieur appelé "Magic Island". Le complexe comprend également un centre commercial, un hôtel, un musée folklorique coréen et des installations sportives. Le parc attire environ 8 millions de visiteurs par an, ce qui en fait l'un des parcs d'attractions les plus fréquentés au monde. 

- Des marchés traditionnels vivants : Gwangjang Market et Namdaemun Market offrent une immersion totale dans la fameuse street-food coréenne.

- Séoul est célèbre pour ses cafés thématiques extravagants et ses desserts innovants, notamment le bingsu (glace pilée aux fruits et lait concentré).

- Montagnes et parcs accessibles depuis le centre-ville : Le mont Bukhansan, situé dans la ville même, offre des randonnées avec des vues spectaculaires sur la métropole, Cheonggyecheon Stream est une oasis en plein cœur de Séoul, Lac Seokchon & Lotte World sont des lieux populaires pour le hanami (observation des cerisiers en fleurs). Pourtant, Séoul reste une ville fortement bétonnée et est régulièrement touchée par la "fine dust", une pollution atmosphérique causée en partie par les industries locales et les vents de sable venant de Chine. 

- La vie nocturne sans fin : Des quartiers comme Itaewon et Hongdae proposent des bars, clubs et rooftops ouverts jusqu’à l’aube, sans parler des célèbres noraebang (karaokés privés).

- Une éthique de travail intense et des espaces de détente high-tech : Les cafés de co-working ouverts 24h/24 et les spas traditionnels jjimjilbang offrent des refuges aux travailleurs fatigués.

Les étudiants coréens passent en effet des heures interminables en hagwons (écoles privées) pour préparer le Suneung (équivalent du baccalauréat), qui détermine leur avenir. Les salariés subissent des horaires de travail très lourds, parfois proches du modèle japonais.

Les K-Drama ont assuré la promotion d'une Séoul cinématographique (N Seoul Tower, cafés d’Hongdae), la K-pop a transformé Séoul en capitale de la musique mondiale (KCON et MAMA Awards attirent des milliers de fans étrangers chaque année) : les idols coréens utilisent Instagram, TikTok et YouTube pour interagir avec le public, les plateformes comme Weverse et Bubble renforcent l’attachement des fans à Séoul, les artistes y évoquant souvent leur quotidien dans la ville. Et désormais Séoul s'impose de plus comme capitale du "lifestyle global" : mode (K-fashion et marques coréennes, Stylenanda, Gentle Monster, ADER Error), gastronomie (K-food, le samgyeopsal (BBQ coréen), le kimchi et le tteokbokki sont désormais connus dans le monde entier) et beauté (K-beauty, les produits coréens sont devenus incontournables sur le marché mondial; les quartiers comme Myeongdong ou Gangnam sont des centres du shopping beauté) ...

Myeongdong est une destination phare pour les cosmétiques coréens (marques comme Innisfree, Etude House, Laneige). Dongdaemun est ouvert 24h/24 avec des centres commerciaux de mode comme Doota et Migliore. Apgujeong Rodeo & Garosugil sont des Quartiers chics prisés pour les marques de luxe et la mode locale tendance. Séoul est enfin la Mecque de la K-Beauty pour les amateurs de soins du visage, attirant des touristes asiatiques en quête des dernières tendances en skincare.

"The Korean Skincare Bible: The ultimate guide to K-beauty secrets", by Lilin Yang (2019) - 

Le guide ultime des secrets de K-Beauty La bible coréenne des soins de la peau est bien plus qu’un guide de produits de beauté, c’est un mode de vie, un rituel et une philosophie.

C'est que la Corée du Sud est connue pour sa société hautement compétitive, où l’apparence peut influencer le statut social, les perspectives d’emploi et même les opportunités matrimoniales. Il y a ainsi une pression considérable des pairs pour se conformer aux normes de beauté, en particulier parmi les jeunes générations. L’industrie de la beauté est devenue un moteur économique majeur en Corée du Sud, contribuant de manière significative à l’économie. Cela a conduit à une prolifération des produits et services de beauté. "Glass Skin", un terme utilisé pour décrire une peau lisse, claire et lumineuse. "V-Line Face", un visage mince, en forme de V est considéré comme souhaitable, souvent obtenue par des techniques de maquillage ou même des procédures cosmétiques. Et maquillage naturel. La Corée du Sud a de même l’un des taux les plus élevés de chirurgie plastique par habitant. La Chine est l’un des plus grands marchés pour les produits K-Beauty en dehors de la Corée du Sud.


Mais on ne peut oublier que Séoul présente une inégalité marquée entre les riches vivant dans des résidences luxueuses et les classes populaires qui survivent dans de petites chambres (gosiwon). Gangnam et les quartiers du sud sont perçus comme les symboles d’une élite économique, contrastant avec les zones plus défavorisées du nord de la ville...


"Seoul: Memory, Reinvention, and the Korean Wave", written by Ross King (2018)

Seoul is a colossus both in its physical presence and the demand it places on any intellectual effort to understand it. Séoul est un colosse, tant par sa présence physique que par l'exigence qu'elle impose à tout effort intellectuel pour le comprendre. Comment a-t-elle vu le jour ? Comment une ville aussi immense peut-elle fonctionner ? Sous ses spectacles et ses incongruités se cache une ville que l'on pourrait qualifier de mal à l'aise avec son propre passé (as ill at ease with its own past). L'amertume de la colonisation japonaise persiste, de même que les conséquences troubles de la guerre de Corée et de ses divisions ; le « miracle sur le Han » économique qui a suivi est entrecoupé de souvenirs et traces de la dictature violente qui l'a engendré. Dans Séoul, l'auteur Ross King interroge cette histoire contestée et ses vestiges physiques, en faisant le lien entre l'historiographie et l'architecture de la ville, en accordant une attention particulière aux monuments, aux rues et à d'autres espaces urbains. Le dispositif structurant du livre est la dichotomie entre l'effacement et la mémoire en tant que conditions préalables nécessaires à la réinvention. King retrace ce phénomène depuis les anciennes dynasties jusqu'au régime japonais et à la destruction en temps de guerre ; il suit ensuite la réinvention tout aussi destructrice de la Corée sous la dictature jusqu'à la brillante ville d'aujourd'hui avec son extraordinaire explosion de créativité et d'idées - la Hallyu, la vague coréenne d'après 1991 : King démontre comment la culture populaire coréenne a non seulement transformé l'image de Séoul à l'étranger, mais a également influencé la manière dont les habitants perçoivent leur propre ville. "Séoul" peut être lue, selon King, dans le contexte des idées hybrides qui caractérisent toute l'histoire culturelle coréenne.  


Bongeunsa, un temple bouddhiste historique situé au cœur de Séoul, situé dans le quartier animé de Gangnam, près du centre commercial COEX et du World Trade Center de Séoul, Bongeunsa est une oasis sereine au milieu des gratte-ciel modernes de la ville et de l’énergie urbaine. C’est l’un des temples les plus importants et historiquement significatifs de Séoul:  in’est pas seulement un lieu de culte, mais aussi un point de repère culturel qui incarne la coexistence de la tradition et de la modernité à Séoul.

Bongeunsa (Gyeonseongsa) a été fondée en 794 CE pendant le royaume de Silla par le moine Yeonhoe. Le temple a joué un rôle crucial dans la préservation du bouddhisme coréen pendant la dynastie Joseon (1392-1897), lorsque le confucianisme était l’idéologie d’État et que le bouddhisme a été supprimé...


Situé dans le district de Seodaemun à Séoul, Sinchon-dong est une ville particulièrement animée, entourée de plusieurs universités prestigieuses, y compris l’Université Yonsei, l’Université Ewha Womans et l’Université Sogang, une zone remplie de boutiques, magasins et vendeurs ambulants vendant des vêtements à la mode, accessoires et cosmétiques à des prix abordables, outre ses salles de cinéma et salles de spectacles, tout autant que célèbre pour ses nombreuses salles de karaoké, bars et clubs. Prototype à venir de la "smart city" en évolution constante, Sinchon est déjà présentée comme une destination populaire pour les touristes nationaux et internationaux en raison de son atmosphère et la proximité des principales attractions comme Hongdae et Edae : Hongdae (Hongik University District )est l’épicentre de la musique indie, du street art et de la culture underground de Séoul, connu pour sa scène musicale animée, avec de nombreux clubs de musique live, bars et espaces de performance, particulièrement prisés sur Instagram. Edae (Ewha Womans University District) et sa principale rue commerçante, Ewha Fashion Street, est un paradis du shopping, avec d’innombrables magasins vendant des vêtements à la mode, accessoires et cosmétiques à des prix abordables. Le quartier abrite le complexe du campus d’Ewha, une merveille architecturale conçue par Dominique Perrault, et le musée de l’université des femmes d’Ewha, qui présente l’art et l’histoire coréens. ...


Les provinces de la Corée sont les suivantes ...

- Gyeonggi (province du nord qui abrite la capitale, et des villes satellites aisées et une campagne tranquille),

- Gangwon (bien que peu peuplée, la splendeur naturelle et les plages de cette province attirent des visiteurs toute l’année),

- Gyeongsang du nord et du sud (ces provinces sont des bastions de tradition et d’histoire, mais elles abritent aussi des villes industrielles),

- Jeolla du nord et du sud (connue pour son esprit rebelle, la région fertile de Jeolla possède certains des meilleurs produits de Corée), 

- Chungcheong nord et sud (des provinces agricoles à rythme lent parsemées de célèbres temples bouddhistes), 

- Jeju (non loin de la préfecture japonaise de Nagasaki, l'« Hawaï de Corée » a son propre dialecte et une topographie volcanique  unique en Corée)...

 

Au large des côtes, la Corée compte plus de 3000 îles. Les températures chaudes, les paysages magnifiques et les deux parcs nationaux font des îles du sud — il semble qu’elles soient trop nombreuses pour être comptées — des endroits populaires où passer des vacances. La plus grande et la plus peuplée des îles, Jeju, se trouve à 52 milles (83 km) au large de la côte sud, avec le volcan Hallasan en son centre.  Sans surprise, le jeju a toujours été un peu éloigné du reste de la Corée, avec sa propre culture et son propre dialecte. Parmi les nombreuses autres îles du sud, une autre qui mérite mention est la minuscule île d’Oedo, dont l’ensemble a été transformé en un jardin de style méditerranéen. Alors que les côtes ouest et sud ont apparemment trop d’îles pour être comptées, la côte est est clairsemée. L’avant-poste éloigné d’Ulleungdo est un point fort, et abrite environ 10000 personnes, dont beaucoup vivent dans de petits villages de pêcheurs; la nuit, les lumières des bateaux à calmars peuvent être vues depuis le rivage. Pour la plupart des gens, les îles de Corée sont une pause dans la vie quotidienne : c’est l’endroit idéal pour passer une lune de miel ...


Les Villes principales, Séoul, ...

- Busan (tout le sud-est de la Corée et la deuxième plus grande ville du pays, qui s’étend sur plusieurs péninsules, un mélange de sophistication urbaine (avec des biens immobiliers coûteux, des plages glamour et l’un des festivals de cinéma les plus importants d’Asie), et de charme de ville portuaire. Célèbre pour son dialecte distinctif,. Haeundae, entouré de bars, restaurants et clubs, est la plage la plus populaire de Corée et l’endroit à voir et il faut avoir été vu ...

- Incheon (bien que faisant partie de la région de Séoul, cette ville portuaire a son propre caractère unique,  façonné par une longue histoire comme la porte d’entrée vers la Corée. L’ouverture du pays à l’Occident au XIXe siècle peut être vue dans le grand nombre d’églises, et le plus grand quartier chinois de la Corée est un témoignage de l’immigration de l’autre côté de la mer Jaune. Le développement ambitieux de Songdo, une nouvelle ville intelligente construite sur des terres récupérées, montre que le regard d’Incheon est fixé non seulement vers l’extérieur, mais aussi vers l’avant).

- Daegu (un bastion conservateur un bassin entouré de montagnes et l’endroit où Samsung a été fondée en tant qu’entreprise de commerce d’épicerie, Daegu abrite aujourd’hui une importante population étudiante). 

- Gwangju (Le sud-ouest de la Corée est l’opposé du sud-est, libéral et agricole : Gwangju, la plus grande ville du sud-ouest, et fut le théâtre du soulèvement de Gwangju en 1980, lorsque des manifestants pro-démocratie ont arraché aux militaires le contrôle de la ville. Le soulèvement a été brutalement étouffé, mais il a allumé une étincelle qui a conduit à la démocratisation de la Corée. Gwangju est toujours fière de son histoire rebelle, mais aujourd’hui elle est également connue pour sa scène artistique moderne).


Parmi les incontournables, en terme de patrimoine touristique, hors Séoul, quelques sites particulièrement prisés par les sud-coréens ..

 

- Gyeongju, surnommée le "musée sans murs", l'ancienne capitale du royaume de Silla. La ville abrite de nombreux sites archéologiques et culturels, tels que la grotte de Seokguram et le temple Bulguksa, tous deux inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. Les visiteurs sont attirés par ses trésors historiques et son riche héritage culturel.

 

- L'Île de Jeju, le "Hawaï de la Corée", réputée pour ses paysages volcaniques, ses plages (encore) immaculées et son climat doux. Les Sud-Coréens affluent vers Jeju pour profiter de ses sentiers de randonnée, notamment le mont Hallasan, le plus haut sommet du pays, et des formations volcaniques uniques comme le pic Seongsan Ilchulbong, ses statues de dolhaleubang (« grand-père de pierre »), ses plongeurs haenyeo (« femmes de mer ») et sa langue, qui n’a été reconnue que récemment comme distincte du coréen: une constatation, encore controversée et qui mine la croyance séculaire selon laquelle la Corée a une seule langue à l’intérieur de ses frontières et ouvre la porte à une toute nouvelle perspective sur la diversité linguistique en Asie de l’Est ("Jejueo: The Language of Korea’s Jeju Island", Changyong Yang, 2019). 

La beauté naturelle de l'île en fait une destination prisée pour les escapades en pleine nature. Chaque année, environ 15 millions de touristes visitent l’île de Jeju, qui ne compte que 660000 habitants. Au cours de la dernière décennie, l’île est devenue le centre touristique de la Corée avec de nombreux hôtels et complexes de luxe, boostée par un nombre croissant de visiteurs d’outre-mer et d’autres parties du pays. Mais le succès commercial de l’île a eu un coût élevé : une quantité écrasante d’ordures et de bruit, des embouteillages fréquents, une nappe phréatique en danger, et un projet de construction d'un nouvel aéroport dans le sud de Jeju, qui devrait tripler le nombre de touristes à 45 millions d’ici 2035. L'avenir de l'île est devenu un enjeu d'importance ...

 

- Située sur la côte est, Sokcho est la porte d'entrée du parc national de Seoraksan, connu pour ses paysages montagneux spectaculaires et ses sentiers de randonnée. Les Sud-Coréens visitent cette région pour admirer les couleurs automnales et profiter des sources chaudes locales.

 

- Andong est célèbre pour son village folklorique de Hahoe, qui offre un aperçu de la vie traditionnelle coréenne durant la dynastie Joseon. Les visiteurs peuvent y découvrir des maisons traditionnelles bien préservées et assister à des représentations culturelles.

- Situé à Yongin, dans la province de Gyeonggi, Everland est le plus grand parc à thème de Corée du Sud. En 2018, il a accueilli environ 5,85 millions de visiteurs, se classant au 19ᵉ rang mondial en termes de fréquentation des parcs d'attractions. Le parc propose cinq zones thématiques, un zoo et un parc aquatique nommé Caribbean Bay.

 

- La Zone coréenne démilitarisée (DMZ) est une bande de terre de 4 km de large et 248 km de long qui sépare la Corée du Nord et la Corée du Sud depuis l'armistice de 1953. Malgré son statut de zone hautement militarisée, la DMZ est devenue une destination touristique prisée, attirant à la fois les Sud-Coréens et les touristes chinois et japonais. La route de Jayu-ro à Paju, passe près de cette frontière si fortement fortifiée et pourrait ressembler à n’importe quelle autre route moderne bien entretenue, avec peu d’indication évidente des tensions géopolitiques à proximité.  

Situé au sommet du mont Dora, cet observatoire permet aux visiteurs d'observer le territoire nord-coréen, y compris le village de propagande nord-coréen et la ville de Kaesong, à travers des jumelles. Situé près de la DMZ, le parc d'Imjingak abrite le Pont de la Liberté, utilisé par 13 000 prisonniers de guerre pour regagner la Corée du Sud après l'armistice. Le parc sert de lieu de commémoration et d'espoir pour la réunification.


Une situation géopolitique sensible

 La péninsule coréenne divise les eaux entre la Chine et le Japon en la mer jaune et la mer de l’Est (également connue sous le nom de mer du Japon). Les côtes de la Corée sont radicalement différentes : alors que l’est est une seule courbe lisse de la frontière nord-coréenne à Busan, l’ouest et le sud semblent dériver dans l’océan, criblés de baies et d’îles pittoresques...

Le pays est techniquement toujours en guerre avec son voisin du Nord, sous armistice depuis 1953 et joue un rôle stratégique dans la région. Alliance avec les États-Unis, tensions avec la Chine et le Japon, la Corée du Sud joue un rôle stratégique dans la région. La présence militaire américaine en Corée du Sud et le déploiement du système antimissile THAAD ont suscité des tensions avec Pékin, qui perçoit cela comme une menace à sa sécurité. 

Les  Jeux olympiques d’été de 1988 - Lorsque Séoul a battu Nagoya, au Japon, lors de la course à la candidature pour accueillir les Jeux olympiques d’été de 1988, la Corée devenait ainsi le deuxième pays asiatique à accueillir l’événement. Les Jeux furent alors l’occasion pour le pays de montrer ses progrès économiques et sa force sportive, et c’est exactement ce qu’il a fait en terminant quatrième pour les médailles d’or...

depuis, la Corée du Sud est devenue un investisseur majeur et un partenaire commercial en Asie du Sud-Est, avec des entreprises comme Samsung et Hyundai jouant un rôle important dans les économies de la région. L’Accord de libre-échange (ALE) entre la Corée et l’ASEAN a encore renforcé les liens économiques.

 

Les relations de la Corée du Sud avec la Chine et le Japon sont complexes, mêlant coopération économique, tensions historiques et enjeux géopolitiques. Si la Chine est le principal partenaire commercial de la Corée du Sud (notamment depuis la signature d'un accord de libre-échange en 2015) et si les industries des deux pays sont profondément intégrées, les séquelles de la colonisation japonaise (1910-1945) continuent d'affecter les relations bilatérales entre la Corée et la Chine, notamment sur des questions comme celle des "femmes de réconfort" (durant la Seconde Guerre mondiale, l'armée japonaise a contraint des milliers de femmes coréennes à travailler dans des bordels militaires sous un système d'esclavage sexuel) et des centaines de milliers de Coréens qui furent contraints de travailler dans des conditions inhumaines pour les industries japonaises. Malgré les tensions (la Corée du Sud critique régulièrement le Japon pour sa réticence à reconnaître pleinement son passé colonial), le Japon et la Corée du Sud sont des partenaires commerciaux importants. La Corée du Sud a également développé des relations solides avec l'Inde, axées sur des partenariats économiques et technologiques...


"A New History of Korea", de Ki-Baik Lee, est une œuvre majeure dans l'historiographie coréenne : initialement publiée en coréen en 1976, elle a été traduite en anglais en 1984 par Edward W. Wagner et Edward J. Shultz, et propose une histoire complète de la Corée, depuis la préhistoire jusqu’au XXe siècle, en adoptant une approche analytique et critique fondée sur des recherches académiques rigoureuses : Les Trois Royaumes (Goguryeo, Baekje, Silla), la première unification de la péninsule, La dynastie Goryeo (918-1392), un âge d’or culturel et institutionnel, marqué par la diffusion du bouddhisme et l’établissement d’un gouvernement bureaucratique centralisé, La dynastie Joseon (1392-1897), de l’importance du néo-confucianisme dans l’organisation sociale et politique, la période coloniale japonaise (1910-1945), une approche critique vis-à-vis de l’occupation japonaise, décrivant ses effets dévastateurs sur la culture, l'économie et l’identité coréenne. Enfin, la dernière partie du livre se concentre sur la guerre de Corée (1950-1953) et la naissance des deux États coréens. Ki-Baik Lee analyse les divergences idéologiques entre le Nord et le Sud ainsi que l’influence des puissances étrangères. Une perspective nationaliste modérée, cherchant à déconstruire les récits coloniaux imposés par l’historiographie japonaise. Un livre qui met l’accent sur les dynamiques internes de la Corée plutôt que sur son rôle passif face aux influences extérieures. Pour une lecture complémentaire, des travaux plus récents comme ceux de Michael Seth ("A Concise History of Korea", 2009) offrent une approche plus nuancée et actualisée.

 

"Korea: A New History of South and North", written by Victor Cha (2023)

Une nouvelle histoire majeure de la Corée du Nord et de la Corée du Sud, de la fin du XIXe siècle à nos jours La Corée a une longue et passionnante histoire, mais c'est aussi une nation divisée. La Corée du Sud est une démocratie dynamique, la dixième économie du monde, et elle abrite une culture de renommée mondiale. La Corée du Nord est dirigée par le régime le plus autoritaire du monde, un pays pauvre dans une région riche, et est surtout connue pour le culte de la personnalité qui entoure la famille Kim au pouvoir. Mais les deux Corées partagent une histoire commune unique. Victor Cha et Ramon Pacheco Pardo s'appuient sur des décennies de recherches pour explorer l'histoire de la Corée moderne, depuis la fin du XIXe siècle, l'occupation japonaise et la division de la guerre froide jusqu'à aujourd'hui. Petit pays pris au milieu des plus grandes puissances mondiales, dont la Chine, le Japon, la Russie et les États-Unis, le destin de la Corée est étroitement lié à sa géographie et à la force de ses dirigeants et de sa société. Cette histoire complète met en lumière l'évolution des identités des deux Corées, explique les différences marquées entre le Nord et le Sud et les perspectives d'unification.

 

"Korea's Twentieth-Century Odyssey: A Short History", publié en 2007 par Michael E. Robinson, offre une synthèse concise de l'histoire coréenne au XXᵉ siècle. L'auteur, professeur à l'Université de l'Indiana, explore les transformations politiques, économiques et culturelles de la Corée, depuis la fin du XIXᵉ siècle jusqu'à l'époque contemporaine. Robinson réussit à condenser un siècle d'histoire complexe en un volume accessible de 232 pages. L'ouvrage se compose de huit chapitres, précédés d'une introduction et suivis d'un épilogue :

- La fin de la dynastie Joseon et l'ouverture forcée (1876-1910) : Robinson analyse les pressions impérialistes et les tentatives de réforme qui ont conduit à l'annexion japonaise.

- La période coloniale (1910-1945) : Il explore l'administration japonaise, les mouvements nationalistes et l'impact de la domination coloniale sur la société coréenne.

- La division et la guerre de Corée (1945-1953) : L'auteur décrit la partition de la péninsule et le conflit qui s'ensuivit, ainsi que leurs conséquences durables.

- Le développement économique de la Corée du Sud (1953-1990) : Robinson détaille le "Miracle sur le Han", en mettant l'accent sur l'industrialisation rapide et les politiques gouvernementales.

- Le régime nord-coréen (1948-1990) : Il examine l'évolution politique et économique de la Corée du Nord sous Kim Il-sung.

- La démocratisation de la Corée du Sud (1980-2000) : L'auteur retrace le passage du régime autoritaire à la démocratie et les mouvements sociaux associés.

- Les défis contemporains (2000-2007) : Robinson aborde les enjeux récents, tels que les relations intercoréennes et la position de la Corée dans le contexte mondial.