L'expression « Asie du Sud » est apparue comme un terme géopolitique au cours de la Seconde Guerre mondiale. L'Asie est le plus grand continent du monde en termes de superficie et de population. L'Asie du Sud (South Asia) est l'une des cinq régions de l'Asie, les autres régions sont l'Asie Centrale (Central Asia), l'Asie de l'Est , (East Asia), l'Asie du Sud-Est (Southeast Asia), et l'Asie occidentale (West Asia). L'Asie du Sud est politiquement divisée en sept pays autonomes: le Sri Lanka, le Bangladesh, l'Inde, le Pakistan, le Bhoutan, le Népal et les Maldives. La région couvre une superficie totale d’environ deux millions de miles carrés et sa population dépasse les 1.74 milliards, soit près du quart de la population mondiale. En outre, l’Asie du Sud a la particularité d’être la région la plus densément peuplée du monde...
Les termes Asie du Sud et Inde désignent en premier lieu un vaste espace géographique qui s'étend des chaînes montagneuses de l'Himalaya au nord à l'océan Indien au sud et de la vallée de l'Indus à l'ouest aux plaines du Brahmapoutre à l'est. Cette immense étendue géographique est devenue le foyer d'une population grouillante de plus d'un milliard de personnes, qui représentent plus d'un cinquième ou, pour être plus précis, 23 % de l'humanité. Le sous-continent porte le poids non seulement de ses habitants, mais aussi de son histoire ancienne, qui remonte à au moins cinq millénaires, et de son histoire moderne, qui englobe l'expérience du colonialisme britannique, comprimée dans des développements tumultueux au cours des deux derniers siècles...
Les frontières géographiques tracées par les plus hautes chaînes de montagnes du monde et les mers et océans qui les entourent distinguent l'ensemble du sous-continent du reste du monde. L'Asie du Sud a la forme d'une péninsule bordée par trois étendues d'eau: l'océan Indien au sud, la baie du Bengale à l'est et la mer d'Oman à l'ouest. La région comprend le sous-continent indien et les pays voisins. Pourtant, à l'intérieur de ces frontières, il existe une grande diversité de caractéristiques naturelles - collines et montagnes imposantes, plaines fluviales verdoyantes, déserts arides et plateaux bruns. Les peuples qui habitent une région aussi clairement définie, mais aussi diversifiée, ont développé une ambiance culturelle commune, tout en étant profondément attachés à des croyances et à des pratiques culturelles distinctes. Au cours des millénaires, les peuples du sous-continent se sont engagés dans de nombreux échanges culturels avec le monde extérieur et ont trouvé des accommodements créatifs aux différences culturelles à l'intérieur de leurs frontières...
Dans "Magic Bus : On the Hippie Trail from Istanbul to India" (2006), Rory MacLean nous remémore l’itinéraire du "Hippie Trail", une route mythique qui reliait Istanbul à l'Inde, en passant par des pays comme l’Iran, l’Afghanistan, et le Pakistan. Ce voyage qu'empruntèrent des milliers de jeunes Occidentaux dans les années 1960-70, et qui était bien plus qu’un simple trajet géographique : il symbolisait une quête de liberté, de spiritualité, et de rejet des conventions occidentales. On partait d’Istanbul, la porte d’entrée entre l’Europe et l’Asie, et le point de départ de l’aventure. Puis l'Iran - à l’époque du Shah, une halte majeure, avant de devenir inaccessible après la Révolution islamique -, l'Afghanistan, une étape clé pour les hippies, fascinés par la culture locale et la disponibilité de drogues comme le haschisch, le Pakistan, pays de transition, offrant des paysages spectaculaires et une culture des plus intrigantes, et enfin l'Inde, le Graal spirituel pour beaucoup, où les voyageurs cherchaient des réponses dans les ashrams et les temples.
Cette route emblématique reliant l'Europe à l'Asie du Sud a inspiré de nombreux ouvrages, " The Hippie Trail: A History" (Sharif Gemie et Brian Ireland, 2017) consacré aux motivations des voyageurs et aux pays traversés, "Overland" (Graham Coster, 1997), mélange de récit de voyage et d’analyse culturelle, "One Way Ticket: Travelling with a Bombay Bicycle Club" (Jonathan Yates, 2016), témoignage personnel, "Gone to Pakistan: An American Woman’s Journey into the Heart of the Hippie Trail" (Monique A. Creekmore, 2015), témoignage féminin, "On the Road to Kandahar: Travels Through Conflict in the Islamic World", une expérience revisitée par Jason Burke (2007), et "Kathmandu" par Thomas Bell (2014), un regard détaillé sur la ville qui incarnait la fin spirituelle et géographique de la route...
Les peuples d'Asie du Sud parlent au moins vingt langues principales, et si l'on inclut les dialectes les plus importants, le nombre s'élève à plus de deux cents. En Inde, la Constitution compte 22 langues officielles, qui sont utilisées dans l’administration, l’éducation, et les médias régionaux, dont l'Hindi (plus de 528 millions de locuteurs, soit 41 % de la population, selon le recensement de 2011), l'Anglais (langue de communication interrégionale, l’éducation supérieure, les affaires, et la technologie), le Bengali (97M, surtout au Bengale occidental, au Tripura et au Bangladesh, la langue nationale), le Marathi (83M, Maharashtra), le Gujarati (55M, au Gujarat), le Punjabi (33M, également parlé au Pakistan), le Telugu (81M; à Andhra Pradesh et Telangana), le Tamil (69M, au Tamil Nadu et au Sri Lanka).
Avec une panoplie de langues et de familles linguistiques très diverses, l'Asie du Sud a apporté d'énormes contributions à la littérature mondiale, de l'Antiquité à nos jours. Elle a accompli des réalisations majeures dans le domaine des arts et maintient des traditions musicales distinguées. Salil Gewali, dans "Great Minds on India" (2013), a ainsi complié nombre de citations, observations, et réflexions d'intellectuels, scientifiques, et personnalités influentes du monde entier sur la civilisation indienne, ses contributions culturelles, philosophiques, et scientifiques. L'objectif de l'auteur est de mettre en lumière l'importance de l'Inde dans l'histoire mondiale, souvent méconnue ou sous-estimée dans les récits dominants. "India Through Alien Eyes" de Mohan Mishra (2012) nous propose une autre compilation des récits de voyageurs étrangers ayant façonné l’image de l’Inde à travers les siècles.
La littérature sud-asiatique est intrinsèquement transnationale, dépassant les frontières imposées par l’histoire moderne pour refléter une culture partagée enracinée dans des langues, des religions, et des récits communs.
Loin d'un processus de type mondialisation d'homogénéisation économique et consumériste, le Sud-Asie est l'une région du monde où domine le plus une constante interaction entre différentes cultures. Bien que les identités nationales aient influencé certaines œuvres, les thèmes universels comme la migration, la diaspora, la coexistence et les luttes sociales en font une tradition littéraire profondément connectée au-delà des frontières ...
Frontières invisibles - Amitav Ghosh, dans "The Shadow Lines" (1988), explore les frontières invisibles entre l’Inde et le Bangladesh, entre le passé et le présent, et interroge la notion même de nationalité et "The Glass Palace" (2000) couvre tant l’Inde, la Birmanie et la Malaisie, illustrant comment le colonialisme britannique a pu façonner des identités transnationales. Salman Rushdie, dans "Midnight’s Children" (1981), suit les destins de l’Inde et du Pakistan après la partition et explore des thèmes transnationaux à travers une écriture allégorique. "Shame" (1983), centré sur le Pakistan,met en évidence les liens historiques et politiques avec l’Inde et le Bangladesh. Kamila Shamsie, dans "Home Fire" (2017), inspiré de la tragédie d’Antigone, relie les enjeux d’identité sud-asiatique à la diaspora en Occident, tandis que "Kartography" (2002) aborde les divisions ethniques et géographiques au Pakistan ..
Vijay Mishra étudie dans "The Literature of the Indian Diaspora: Theorizing the Diasporic Imaginary" (2007) la manière avec laquelle les diasporas sud-asiatiques créent une littérature qui transcende les frontières nationales. Priya Kumar, dans "Limiting Secularism: The Ethics of Coexistence in Indian Literature and Film" (2008) s'intéresse à la manière dont la littérature et le cinéma sud-asiatiques proposent des visions alternatives d’unité et de coexistence. Dipesh Chakrabarty semble dans "Provincializing Europe: Postcolonial Thought and Historical Difference" (2000) défier les conceptions eurocentriques des nations et des frontières. Gayatri Chakravorty Spivak s’interroge quant à lui sur la manière dont les récits littéraires transcendent les divisions géographiques et linguistiques pour articuler des expériences universelles ("In Other Worlds: Essays in Cultural Politics" (1987)...
L'Asie du Sud (Inde, Pakistan, Bangladesh, Népal, Sri Lanka) est la région qui génère la plus grande diaspora mondiale. Environ 43 millions de Sud-Asiatiques vivent en dehors de leur pays d'origine (2022), soit environ 24 % des migrants internationaux.
L'Inde, la plus grande diaspora mondiale, avec 18 millions de personnes, le Pakistan, plus de 9 millions, le Bangladesh, environ 13 millions. Si les Sud-Asiatiques qualifiés se tournent vers l’Amérique du Nord, l’Europe, et l’Australie pour des opportunités académiques ou professionnelles, la majorité des migrants partent, comme le plus souvent, pour des raisons économiques, fuyant le chômage, les bas salaires et les inégalités dans leur pays d'origine.
En termes de chiffres et de dépendance économique, l'Asie du Sud surpasse d'autres régions : les Philippines et l’Indonésie (Asie du Sud-Est) envoient également des travailleurs migrants, mais principalement des femmes dans le secteur des services domestiques. L’Afrique subsaharienne est une région émergente pour la migration vers le Golfe, mais les chiffres restent bien inférieurs.
Là encore, l'héritage colonial britannique a initié des mouvements de migration de travailleurs sud-asiatiques vers des régions comme l'Afrique de l'Est, les Caraïbes et l'Asie du Sud-Est. Et les conflits politiques et la partition de 1947 ont accéléré les migrations forcées.
Les pays du Moyen-Orient, en particulier ceux du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), accueillent un nombre significatif de travailleurs migrants originaires d'Asie du Sud. Ces travailleurs jouent un rôle essentiel dans divers secteurs économiques, notamment la construction, les services domestiques et l'hôtellerie. Entre 2000 et 2020, le nombre de migrants sud-asiatiques dans les pays du Golfe est passé de 6 à 20 millions, reflétant une augmentation significative de la demande de main-d'œuvre dans cette région : en 2020, les migrants représentaient 88 % de la population totale des Émirats arabes unis, une proportion importante provenant d'Asie du Sud. Au Quatar, les travailleurs migrants constituent environ 90 % de la main-d'œuvre, avec une majorité en provenance d'Asie du Sud. "Undocumented: Stories of Indian Migrants in the Arab Gulf", de Rejimon Kuttappan" retrace soixante années de migration de la main-d'œuvre indienne dans les monarchies arabes du Golfe, mettant en lumière les conditions de vie difficiles et les défis auxquels sont confrontés ces travailleurs migrants. "The Deportation Regime: Sovereignty, Space, and the Freedom of Movement", édité par Nicholas De Genova et Nathalie Peutz, aborde les quasi politiques de déportation et de contrôle des migrations à l'échelle mondiale, incluant des études de cas sur le traitement des travailleurs migrants sud-asiatiques au Moyen-Orient. "Migrant Rights and Migrant Wrongs: The Dynamics of Migration Governance in the Middle East", Hélène Thiollet, aborde les politiques migratoires au Moyen-Orient et leur impact sur les droits des travailleurs migrants, en particulier ceux en provenance d'Asie du Sud - "South Asian Migration in the Gulf: Causes and Consequences", Mehdi Chowdhury (2018).
Les grandes religions nées en Asie du Sud, comme l'hindouisme, le bouddhisme, et le jaïnisme, ont produit une littérature sacrée et philosophique partagée.
Les textes bouddhistes, tels que les Jatakas et les sutras, ont circulé de l'Inde vers le Sri Lanka, le Bhoutan, et l'Asie du Sud-Est. La poésie soufie a intégré des éléments des traditions hindoues et bouddhistes locales, créant une littérature qui transcende les divisions religieuses et les poètes soufis, comme Amir Khusrau ou Shah Abdul Latif Bhittai, sont célébrés au-delà des frontières nationales, notamment en Inde, au Pakistan, et au Bangladesh. Le Guru Granth Sahib, texte sacré du sikhisme, est lu par les Sikhs en Inde, au Pakistan (où se trouvent des lieux sacrés comme Nankana Sahib), et dans la diaspora.
"Religions of South Asia: An Introduction", edited by Sushil Mittal, Gene Thursby, présente les religions contemporaines de l’Asie du Sud, couvrant des traditions autochtones telles que l’hindouisme, le jaïnisme, le bouddhisme et le sikhisme, ainsi que des influences futures comme le christianisme, le judaïsme et l’islam. Il examine de même les principaux systèmes de croyances de la région, expliquant leur histoire, leurs pratiques, leurs valeurs et leurs visions du monde. Autres ouvrages : "Routledge Handbook of South Asian Religions", edited by Knut A. Jacobsen - "Religious Traditions in Modern South Asia", by Geoffrey A. Oddie - ...
Les principales étapes historiques de l'Asie du Sud ...
- Civilisation de la vallée de l’Indus (environ 2600-1900 av. J.-C.) : une des plus anciennes civilisations du monde, centrée autour des villes d’Harappa et Mohenjo-Daro (actuel Pakistan). Elle est connue pour son urbanisme avancé et son commerce étendu.
- Naissance de l'hindouisme (environ 1500 av. J.-C.) : L'arrivée des Aryens et la composition des Védas marquent les débuts de l'hindouisme.
- Éveil du bouddhisme et du jaïnisme (6ᵉ siècle av. J.-C.) : Bouddha (Siddhartha Gautama) fonde le bouddhisme, une philosophie et une religion qui se répand dans toute l'Asie. Mahavira établit les principes du jaïnisme.
- Empire Maurya (321-185 av. J.-C.) : Chandragupta Maurya fonde l’un des premiers grands empires de l’Inde. L’empereur Ashoka (vers 268-232 av. J.-C.) joue un rôle clé dans la propagation du bouddhisme.
- Empire Gupta (320-550 apr. J.-C.) : Période d'âge d'or de la culture, de la science, et des mathématiques (concept du zéro, numération décimale).
- Invasions musulmanes et Sultanat de Delhi (12ᵉ-16ᵉ siècle) : Les Ghaznévides, Ghorides et d'autres dynasties islamiques établissent leur pouvoir, introduisant l'islam en Asie du Sud.
- Naissance du sikhisme (15ᵉ siècle) : Guru Nanak fonde le sikhisme au Pendjab, une religion prônant l'égalité et la justice sociale.
Émergence de l'Empire Vijayanagar (1336-1646) : Un puissant empire hindou dans le sud de l'Inde, célèbre pour son architecture et sa richesse.
- Fondation de l'Empire moghol (1526) : Babur, un descendant de Tamerlan et de Gengi Khan, établit l’Empire moghol, qui domine l’Inde du Nord pendant des siècles.
- Apogée de l'Empire moghol (16ᵉ-17ᵉ siècles) : Sous Akbar, Jahangir, Shah Jahan (constructeur du Taj Mahal) et Aurangzeb, l'empire devient l'un des plus riches et influents au monde. La montée des Marathes, des Sikhs et des Européens affaiblira les Moghols au 18e. .
- Période coloniale (1757-1947) et début de la domination britannique (1757) : la victoire britannique à la bataille de Plassey marque le début de la domination de la Compagnie des Indes orientales.
- Révolte des Cipayes (1857) : une rébellion contre la domination britannique, considérée comme la première guerre d'indépendance de l'Inde.
- Instauration du Raj britannique (1858) : après la rébellion, l'administration des territoires passe sous contrôle direct de la Couronne britannique.
- Formation du Congrès national indien (1885) : une étape clé dans l'organisation du mouvement indépendantiste indien.
- Partition du Bengale (1905-1911) : une décision controversée des Britanniques qui suscite des protestations et renforce le nationalisme indien.
- Naissance de la Ligue musulmane (1906)n créée pour défendre les droits des musulmans en Inde.
- Prix Nobel de Rabindranath Tagore (1913), premier lauréat non européen du prix Nobel de littérature.
- Mouvement pour l'indépendance (1919-1947) : Gandhi mène des campagnes de désobéissance civile, comme la Marche du sel (1930). Jawaharlal Nehru et Subhas Chandra Bose jouent également des rôles cruciaux.
- Âge d'or de Bollywood (1940-1960), un phénomène mondial, reflétant la culture indienne.
- Partition et indépendance (1947) : l'Inde et le Pakistan deviennent indépendants, mais la Partition entraîne des violences intercommunautaires massives, avec plus d’un million de morts et des millions de déplacés.
- Guerres indo-pakistanaises (1947, 1965, 1971, 1999) : plusieurs conflits entre l’Inde et le Pakistan, principalement sur le Cachemire.
- Création du Bangladesh (1971) : l’intervention indienne aide le Bangladesh à obtenir son indépendance du Pakistan.
- Essais nucléaires en Inde et au Pakistan (1974, 1998) : Les deux pays deviennent des puissances nucléaires.
- Mouvement des Tamouls au Sri Lanka (1983-2009) : une guerre civile brutale opposant les Tigres tamouls et le gouvernement sri-lankais.
- Conflit au Cachemire : une source persistante de tension entre l'Inde et le Pakistan, avec des épisodes marquants comme la révolte de 1989 et la révocation de l'autonomie du Jammu-et-Cachemire en 2019.
- Libéralisation économique de l'Inde (1991) : l’ouverture économique transforme l'Inde en une puissance émergente.
- Montée du terrorisme : attentats comme ceux de Mumbai (2008), liés au groupe pakistanais Lashkar-e-Taiba.
- Crises environnementales : les pays d'Asie du Sud, notamment l'Inde et le Bangladesh, sont parmi les plus vulnérables au changement climatique.
Littérature de la Partition - La partition de 1947 est un thème central qui transcende les frontières entre l’Inde, le Pakistan, et le Bangladesh. Des auteurs comme Saadat Hasan Manto (Toba Tek Singh), Amrita Pritam (Pinjar), et Khushwant Singh (Train to Pakistan) abordent les divisions territoriales tout en soulignant les liens historiques et culturels partagés. Et les frontières établies par la partition de 1947 sont fréquemment interrogées comme des constructions arbitraires qui ne peuvent effacer les liens culturels et historiques.
Littérature en diaspora - Jhumpa Lahiri (The Namesake, Interpreter of Maladies) explore l’identité diasporique, reliant les expériences indiennes à celles des communautés sud-asiatiques aux États-Unis. Mohsin Hamid (Exit West, The Reluctant Fundamentalist) examine la migration comme un phénomène universel, transcendant les frontières entre Orient et Occident. Les récits sur les communautés sud-asiatiques dispersées montrent comment les identités sont transformées par le déplacement géographique. Le succès international de "Tomb of Sand" de Geetanjali Shree montre comment des œuvres en hindi peuvent toucher des lecteurs au-delà de l’Inde. La diaspora sud-asiatique continue de même de produire une littérature influencée par l'Islam, traitant de thèmes comme l'identité, l'exil et le multiculturalisme. Des écrivaines comme Ismat Chughtai (Inde) et Bapsi Sidhwa (Pakistan) ont exploré les thèmes de la sexualité, de la liberté et des droits des femmes dans des contextes musulmans.
La coexistence de langues comme le hindi, l’ourdou, le bengali et le tamoul, ainsi que leur utilisation par des auteurs transfrontaliers, reflète une dynamique transnationale.
Les interactions entre l'Islam et les cultures locales ont donné naissance à des langues et littératures hybrides (ourdou) et les œuvres de Rabindranath Tagore, écrites en bengali et traduites en anglais, sont appréciées dans toute l’Asie du Sud et au-delà. Et l’utilisation de plusieurs langues dans une même œuvre (ourdou-hindi, anglais-bengali) reflète la nature transnationale des identités sud-asiatiques...
"Language in South Asia", edited by Braj B. Kachru, Yamuna Kachru, S. N. Sridhar (2008, Cambridge University Press) est un ouvrage fondamental pour comprendre les enjeux liés au multilinguisme dans une région où coexistent des centaines de langues et aborder les dynamiques historiques, politiques et sociales qui façonnent l’usage des langues en Asie du Sud. "Atlas of the Languages and Ethnic Communities of South Asia", de Roland J.-L. Breton (1997) met en évidence la répartition géographique, les caractéristiques démographiques, et les relations historiques des communautés linguistiques et ethniques dans la région...
Avant la colonisation, les royaumes et empires de l’Asie du Sud ne suivaient pas les frontières nationales actuelles et les œuvres littéraires circulaient largement. Vint la période coloniale qui a unifié l’Asie du Sud sous l’administration britannique, renforçant une culture littéraire commune. Mais les auteurs postcoloniaux (comme Homi K. Bhabha) et les concepts comme l’hybridité culturelle ont permis d’analyser la manière dont la littérature sud-asiatique transcende par ailleurs les frontières coloniales et nationales. Une grande part de la littérature sud-asiatique ne cesse d'interroger e les effets durables (et critiques) de la colonisation britannique sur les relations entre les nations, les langues et les cultures.
"Culture and Imperialism", d'Edward Said (1993), est un classique établissant la relation entre la littérature coloniale et les pratiques de domination, tout en analysant comment les écrivains comme Joseph Conrad et Rudyard Kipling ont représenté les colonies. Dans "Colonialism and Its Forms of Knowledge", Bernard Cohn (1996) nous montre comment les Britanniques ont utilisé des pratiques de connaissance (cartographie, anthropologie, administration) pour gouverner l'Inde et discute des façons dont la colonisation a transformé les connaissances indigènes en instruments de contrôle. Dans "India: The World's Largest Democracy", M. V. Nadkarni (2012) analyse les effets de la colonisation britannique sur les systèmes sociaux, politiques et économiques de l’Inde, et comment l'héritage colonial continue de façonner la politique contemporaine en Inde. "The Empire Writes Back: Theory and Practice in Post-Colonial Literatures", de Bill Ashcroft, Gareth Griffiths, Helen Tiffin (1989) est un ouvrage est une référence fondamentale dans les études postcoloniales : les auteurs analysent comment les écrivains issus des anciennes colonies, y compris ceux d'Asie du Sud, ont réagi à la domination britannique à travers leurs œuvres.
L'Asie du Sud est aujourd'hui une région du monde stratégiquement vitale qui a de grandes implications pour l'ordre international au début du nouveau millénaire.
Avec les essais nucléaires effectués par l'Inde et le Pakistan en 1998, la poursuite du conflit au Cachemire et la guerre américaine de longue haleine en Afghanistan et ses conséquences dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan, le sous-continent a attiré plus que la dose habituelle d'attention des médias. L'Asie du Sud est le théâtre de l'un des problèmes internationaux les plus insolubles de ces soixante-quinze dernières années, qui pourrait encore déclencher une guerre catastrophique ; elle exige donc une compréhension historique approfondie.
Depuis le début des années 1990, l'Asie du Sud, en particulier l'Inde, a connu des changements cruciaux en matière de politique économique, d'où l'importance d'évaluer les liens de la région avec l'économie mondiale et d'examiner ses problèmes persistants de pauvreté et d'inégalité. De véritables perspectives de paix, de démocratie et de développement coopératif s'opposent à des différends tels que celui du Cachemire, plaçant l'Asie du Sud à un carrefour décisif de son histoire. Une démocratie électorale florissante coexiste dans la région avec des souches profondes d'autoritarisme, souvent au sein d'un même pays. Malgré des traditions très fortes et persistantes, souvent localisées, la notion de « tradition » immuable en Asie du Sud a toujours été un mythe, mais peut-être jamais autant qu'aujourd'hui, alors que les Sud-Asiatiques négocient leur place dans une arène d'interconnexions mondiales en proie à des changements rapides. Comment commencer à aborder l'histoire longue et complexe des peuples de ce sous-continent ?
Comparée à l’Asie du Sud-Est (Thaïlande, Bali), l’Asie du Sud est moins bien promue comme destination touristique globale, mais ses atouts touristiques sont bien connus, notamment la sur-fréquentation dans des sites comme le Taj Mahal ou les Maldives pose désormais des défis écologiques majeurs (érosion, pollution) ...
En termes de diversité naturelle et paysages,
- L'Himalaya, partagé par le Népal, le Bhoutan, l'Inde et le Pakistan, est une destination majeure pour le trekking, l'escalade, et les amoureux de paysages spectaculaires. Le Népal abrite le Mont Everest et l'Annapurna, attirant des alpinistes du monde entier.
- Des plages et îles tropicales : les Maldives, avec leurs eaux cristallines et leurs resorts de luxe, sont une destination de rêve pour le tourisme balnéaire, plus de 1,7 million de visiteurs annuels. Le Sri Lanka offre des plages de renommée mondiale, comme Mirissa et Bentota, combinées à des sites culturels proches.
- Des arcs nationaux et biodiversité : l'Inde compte des sanctuaires renommés comme le parc national de Ranthambore (tigres) ou celui de Kaziranga (rhinocéros). Le Sri Lanka et le Bangladesh abritent une faune unique, notamment les éléphants et les mangroves des Sundarbans (tigre du Bengale).
- en termes de patrimoine historique et culturel, on compte parmi les sites classés par l'UNESCO, en Inde, le Taj Mahal, grottes d'Ajanta et d'Ellora, temples de Khajuraho. Au Népal,
la Vallée de Katmandou et ses stupas. Au Bhoutan; le Monastère de Taktsang (Nid du Tigre). Au Pakistan, les ruines de Mohenjo-daro, sites du Gandhara liés à l’histoire bouddhique.
Enfin, l'Asie du Sud étant le berceau de grandes religions comme l'hindouisme, le bouddhisme, le jaïnisme et le sikhisme, des destinations dites comme spirituelles sont nombreuses : le yoga à Rishikesh, Varanasi (Inde), Lumbini (lieu de naissance de Bouddha, Népal), et Amritsar (temple d'or, Inde), chacune attirant des millions de pèlerins et de touristes. Des Festivals tels que Diwali, Holi (Inde et Népal), Vesak (Sri Lanka et Bhoutan), et Eid (Pakistan et Bangladesh) offrent ce que d'aucun appelle des expériences culturelles vibrantes.
"High: A Journey Across the Himalaya, Through Pakistan, India, Bhutan, Nepal and China" (2022), le voyage d’Erika Fatland (1983)à travers les régions montagneuses des Himalayas, le fil conducteur d'une anthropologue et écrivaine norvégienne, qui nous fait parcourir cinq pays – le Pakistan, l’Inde, le Bhoutan, le Népal et la Chine – leur culture, leur histoire, leur politique, et leurs relations avec cette chaîne de montagnes emblématique. On a tant lu les exploits d'alpinistes de tout genre en ascension vers le mont Everest ou en quête spirituelle de quelque monastère bouddhiste : mais que savons-nous des gens qui vivent dans l’Himalaya ? Fatland nous invite à les rencontrer via cinq approches qui se complètent :
- L’auteur traverse les paysages spectaculaires du nord du Pakistan, et nous livre la culture des communautés locales et les problématiques engendrées par une instabilité politique chronique.
- En Inde, Fatland s’intéresse à la diversité ethnique et religieuse des régions himalayennes, tout en évoquant les tensions politiques au Cachemire.
- Le Bhoutan est présenté comme un pays unique, où le concept de Bonheur National Brut illustre une approche différente du développement dans un contexte montagneux.
- Au Népal, Fatland se penche sur les défis de la reconstruction après les tremblements de terre et sur le rôle des sherpas dans l’industrie du tourisme.
- Enfin, l’auteur nous entraîne dans le Tibet sous contrôle chinois, nous parle répression culturelle et tensions entre traditions locales et modernisation imposée par l’État.
Au passage, Fatland souligne l’importance des montagnes dans l’hindouisme, le bouddhisme, et d’autres traditions spirituelles, et nous rappelle les menaces du changement climatique sur les glaciers himalayens et les implications pour les millions de personnes qui dépendent de leurs ressources en eau.
L' Inde
New Delhi, la capitale de l'Inde, abrite des monuments historiques emblématiques comme la porte de l'Inde, la mosquée Jama Masjid, et le fort rouge, tout en étant le cœur de l'administration politique du pays. Une ville à l'image de l'Inde elle-même, où les contrastes sont omniprésents, la richesse et la pauvreté, la modernité et les traditions anciennes, le calme et le chaos.
Le Taj Mahal est bien entendu l'une des merveilles du monde et un symbole mondial de l'amour, mausolée de marbre blanc a été construit par l'empereur moghol Shah Jahan en mémoire de sa femme bien-aimée Mumtaz Mahal, décédée en 1631. Il est célèbre pour sa beauté architecturale impressionnante, avec ses jardins, son minaret et sa grande coupole centrale...
- Une histoire millénaire et des civilisations anciennes : L'Inde est le berceau de plusieurs civilisations anciennes, dont la civilisation de la vallée de l'Indus (2500-1500 av. J.-C.), l'une des premières grandes civilisations urbaines. Ce patrimoine historique est aussi marqué par des empires influents tels que l'Empire Maurya, l'Empire Gupta, et l'Empire Moghol, qui ont façonné la culture, la politique et la société indiennes à travers les siècles.
- Une diversité culturelle, linguistique et religieuse immense : L'Inde est l'un des pays les plus diversifiés du monde. Elle abrite plus de 1,4 milliard de personnes et plus de 2 000 groupes ethniques différents. Il existe 22 langues officielles et des centaines de dialectes. La diversité religieuse est également remarquable : l'hindouisme est la religion dominante (80%), mais l'Inde abrite également d'importantes communautés musulmanes (14%), chrétiennes, sikhes, bouddhistes, jains, ainsi que d'autres religions et traditions spirituelles. Cette pluralité se reflète dans les festivals, les coutumes, la cuisine et les arts de l'Inde. Des tensions religieuses, notamment hindous-musulmans s'expriment périodiquement.
- Le système de castes, bien que formellement aboli, reste un aspect profond de la société indienne. Les castes dictent souvent les rôles sociaux, les opportunités économiques et les relations interpersonnelles, bien que des réformes et des mouvements sociaux aient lutté pour l'égalité. Le pays fait face à des défis d'inégalité sociale, de discriminations et de tensions inter-castes, même si des progrès ont été réalisés dans le cadre des droits civiques et de l'accès à l'éducation et à l'emploi.
- L'Inde, république fédérale démocratique centralisée autour de New Delhi, est la plus grande démocratie du monde par sa population, avec des élections régulières et un système multipartite. La Constitution indienne, adoptée en 1950, garantit les droits fondamentaux des citoyens et met en place une structure de gouvernement fédéral. Les élections générales, qui se tiennent tous les cinq ans, sont un événement majeur et souvent une vitrine de la vitalité démocratique du pays.
- L'Inde a connu une croissance économique impressionnante au cours des dernières décennies et est devenue l'une des plus grandes économies du monde. Elle est un acteur majeur dans les secteurs de la technologie, des services financiers, du cinéma (Bollywood) et des exportations. Cependant, le pays fait face à des défis importants, notamment la pauvreté, le chômage, les inégalités économiques, la corruption et les problèmes d'infrastructure.
- L'Inde est un leader mondial dans les secteurs de l'ingénierie, des technologies de l'information, et de l'espace. La mission spatiale Chandrayaan, qui a envoyé des sondes sur la Lune et Mars, est un exemple de l'ambition scientifique du pays. Le secteur de la technologie est particulièrement dynamique à Bangalore, un des plus grands centres technologiques du monde, souvent surnommé la "Silicon Valley de l'Inde".
- L'Inde est un pays où la religion joue un rôle central dans la vie quotidienne. L'hindouisme, qui façonne de nombreux aspects de la culture, les rituels et les festivités, est la religion principale, mais l'Inde est aussi un foyer de traditions religieuses variées, telles que l'islam, le christianisme, le sikhisme, le bouddhisme, et le jaïnisme. Des événements religieux comme le Kumbh Mela, le plus grand rassemblement spirituel au monde, attirent des millions de personnes.
- La cuisine indienne est extrêmement variée et influencée par des siècles d'histoire, de migration et de commerce. Chaque région a ses propres plats distinctifs, souvent végétariens, épicés, et préparés avec une multitude d'herbes et d'épices. Des mets comme le curry, les samosas, les naan, et le biryani sont célèbres à travers le monde, et la cuisine indienne joue un rôle central dans les interactions sociales et les célébrations.
- Bollywood, l'industrie cinématographique de Mumbai, est l'une des plus grandes et influentes au monde. Le cinéma indien, qui mélange musique, danse, et drame, a un large public international. Bollywood est un vecteur important de la culture indienne, influençant la mode, la musique et même les tendances sociales à travers l'Asie et au-delà.
- L'Inde et le Pakistan, deux pays issus de la partition de l'Inde en 1947, entretiennent une relation tendue, en particulier en raison du conflit territorial au Cachemire, un point de friction majeur. Ces tensions ont conduit à plusieurs guerres et des conflits militaires. Le rapport de l'Inde avec ses voisins, notamment la Chine, est également marqué par des disputes territoriales et des rivalités géopolitiques.
Mais inégalités économiques et sociales restent critiques ...
Le Pakistan
Islamabad, la capitale moderne du Pakistan, a été conçue dans les années 1960 pour remplacer Karachi comme centre administratif. Contrairement à d'autres grandes villes du pays, Islamabad est bien planifiée, avec des boulevards larges, des espaces verts, et une organisation claire. La ville est un centre politique important, tout en étant plus calme et moins chaotique que Karachi ou Lahore. Elle est aussi proche de magnifiques paysages naturels comme les montagnes de Margalla.
Le Badshahi Mosque à Lahore est l'un des points emblématiques du Pakistan. Il représente un exemple frappant de l'architecture moghole et constitue un symbole de l'héritage islamique du pays. Cette mosquée est l'une des plus grandes du monde et est célèbre pour ses dimensions impressionnantes, ses minarets majestueux, et sa grande cour. Elle a été construite en 1673 par l'empereur moghol Aurangzeb et reste un site religieux et historique important au Pakistan.
- Le Pakistan a été créé en 1947 à la suite de la partition de l'Inde britannique, un événement qui a engendré des violences massives, des migrations forcées et des traumatismes intercommunautaires. Le pays a été fondé comme un État pour les musulmans de la région, mais cette partition a laissé des cicatrices profondes dans la société pakistanaise, avec des tensions entre hindous et musulmans, notamment.
- Le Pakistan est un acteur clé en Asie du Sud, en raison de sa position géographique stratégique entre l'Inde, l'Afghanistan, la Chine et l'Iran. Le pays est souvent au centre des préoccupations géopolitiques mondiales, notamment à cause de sa relation avec l'Inde, son rôle dans la guerre en Afghanistan, et ses alliances militaires, en particulier avec les États-Unis et la Chine.
- Le Pakistan a été fondé sur une base islamique, et l'islam occupe une place centrale dans la vie sociale, politique et culturelle, l'Islam sunnite est majoritaire (85 %), l'Islam chiite minoritaire (15 %). Le pays est une république islamique, et le gouvernement et la société sont largement influencés par la loi islamique (charia). Cependant, le pays a aussi une histoire complexe d'équilibre entre forces conservatrices et progressistes, ce qui se reflète dans les débats sociaux et politiques autour des droits des femmes, de la liberté d'expression et de la place de la religion dans la politique.
- Le Pakistan et l'Inde ont une relation extrêmement tendue, en particulier à propos de la région contestée du Cachemire, qui a été une cause de plusieurs guerres et de nombreux conflits depuis la partition de 1947. Ces tensions géopolitiques, alimentées par des différends territoriaux et religieux, sont au cœur de la politique étrangère et de la sécurité nationale du Pakistan.
- Le Pakistan est un melting-pot de cultures, de langues et de religions. Bien que l'ourdou soit la langue nationale et que l'islam soit la religion principale, le pays abrite une grande diversité ethnique et linguistique, incluant des groupes comme les Punjabis, les Sindhis, les Pashtouns, et les Baloutches.
- Le Pakistan a un des plus grands et des plus puissants corps militaires du monde, qui a joué un rôle central dans la politique du pays depuis sa création. Le pays a connu plusieurs coups d'État militaires et a longtemps été gouverné par des régimes militaires, même si la démocratie a été rétablie à certaines périodes. Cette domination militaire dans la politique pakistanaise a souvent entravé le développement d'institutions démocratiques solides et a affecté les relations civiles-militaires.
- Le Pakistan est l'un des neuf pays au monde à posséder l'arme nucléaire, ce qui a un impact considérable sur la sécurité régionale. L'arsenal nucléaire pakistanais est un facteur clé dans sa politique de défense et sa relation avec l'Inde, qui possède également des armes nucléaires.
- Le Pakistan lutte contre des problèmes économiques majeurs, notamment la pauvreté, le chômage, et les inégalités sociales. Malgré des ressources naturelles abondantes, le pays fait face à des difficultés économiques liées à la corruption, à la gestion des ressources et à une dépendance excessive aux prêts internationaux. Le secteur de l'éducation et de la santé reste sous-développé dans de nombreuses régions du pays, ce qui nuit au bien-être général.
- Le Pakistan est régulièrement confronté à des catastrophes naturelles, notamment des inondations et des sécheresses. Les inondations catastrophiques de 2010, par exemple, ont déplacé des millions de personnes et provoqué d'énormes pertes économiques. Le pays fait face à des défis environnementaux importants, tels que la déforestation, la gestion de l'eau et les impacts du changement climatique.
Mais tensions géopolitiques et instabilité interne restent critiques ...
Le Bangladesh
Dhaka, la capitale du Bangladesh, est l'une des villes les plus densément peuplées du monde, avec plus de 20 millions d'habitants dans la zone métropolitaine, et la rivière qui la traverse, Buriganga, bien qu'elle soit fortement polluée, reste un axe de transport important et une source d'eau pour la population locale.
Le Lalbagh Fort à Dhaka est incontournable, un fort historique, datant du XVIIe siècle, construit par le prince Muhammad Azam, le fils de l'empereur moghol Aurangzeb : il abrite le mausolée de Pari Bibi, une structure emblématique associée à des légendes locales.
- Une géographie marquée par le delta du Gange : le Bangladesh est en effet situé dans le delta du Gange-Brahmapoutre, l'un des plus grands deltas du monde. Ce terrain plat et inondé rend le pays extrêmement vulnérable aux inondations et aux cyclones, mais c'est aussi une région d'une grande fertilité. Le pays est traversé par de nombreux fleuves et rivières, ce qui joue un rôle central dans son économie et sa culture.
- Le Bangladesh est l'un des pays les plus densément peuplés du monde, avec plus de 160 millions d'habitants. La population est jeune, avec une grande proportion de la population ayant moins de 30 ans. Cette jeunesse dynamique offre un potentiel de croissance économique, bien que le pays soit également confronté à des défis en termes de pauvreté et de pression sur les ressources naturelles.
- Le Bangladesh possède une riche tradition culturelle qui remonte à des siècles. La langue bengali (ou bangla) est un élément central de l'identité nationale. Le pays est le berceau de nombreux poètes, écrivains et artistes célèbres, notamment Rabindranath Tagore, qui a écrit l'hymne national de l'Inde et est un symbole de la culture bengali.
- Le Bangladesh a obtenu son indépendance du Pakistan après une guerre de libération violente en 1971, qui a été marquée par des atrocités et des pertes humaines considérables. La guerre de libération, un événement clé de l'histoire du pays, a façonné l'identité nationale du Bangladesh et a eu un impact profond sur la politique et la mémoire collective du pays.
- Le Bangladesh est un pays musulman, avec environ 90 % de la population se réclamant de l'islam. Cependant, le pays a une longue tradition de tolérance religieuse et est un lieu de coexistence de diverses communautés religieuses, notamment hindoues, bouddhistes et chrétiens. Les fêtes islamiques, comme le Ramadan et l'Aïd, sont célébrées avec une grande ferveur, mais d'autres festivals, tels que Durga Puja (hindou) et Pohela Boishakh (le Nouvel An bengali), sont également largement observés.
- Bien que le Bangladesh ait connu une croissance économique impressionnante ces dernières décennies, il reste confronté à des défis majeurs, notamment la pauvreté, le chômage, et les inégalités sociales. Le pays a réussi à faire des progrès dans des secteurs comme la santé et l'éducation, et il est considéré comme un exemple de réussite dans la réduction de la pauvreté. Cependant, le pays reste vulnérable aux impacts du changement climatique, avec des phénomènes tels que les cyclones, les inondations et l'élévation du niveau de la mer qui mettent en péril sa population.
- Le Bangladesh est l'un des plus grands producteurs mondiaux de vêtements bon marché. L'industrie du textile et du prêt-à-porter est un pilier de son économie, avec une main-d'œuvre bon marché qui alimente les exportations vers les marchés mondiaux. Cependant, cette industrie a été mise en lumière après plusieurs accidents tragiques, notamment l'effondrement du Rana Plaza en 2013, qui a révélé les conditions de travail souvent dangereuses dans le secteur.
- Le Bangladesh est doté d'une faune exceptionnelle, notamment la célèbre réserve de tigres du Sundarbans, un vaste mangrove classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le pays abrite également de nombreuses espèces d'oiseaux, de poissons et d'animaux, ce qui en fait un lieu de grande importance pour la conservation de la biodiversité.
- Une démocratie fragile : le Bangladesh est une république parlementaire, mais son système politique a souvent été marqué par des conflits internes, des tensions entre les partis politiques dominants, et des préoccupations relatives à la liberté d'expression et aux droits de l'homme. Les élections ont parfois été marquées par des violences et des accusations de fraude, ce qui crée un climat d'instabilité politique.
Mais sa vulnérabilité au changement climatique reste critique ...
Le Sri Lanka
Colombo, ville portuaire et centre économique majeur du Sri Lanka, est une capitale où se mêlent influences coloniales, notamment des traces laissées par les Portugais, les Néerlandais et les Britanniques, et une atmosphère moderne. Une ville où le patrimoine culturel rencontre les gratte-ciel modernes, les plages et les quartiers commerçants animés.
Sigiriya est l'un des sites archéologiques les plus célèbres du Sri Lanka et figure parmi les sept sites du pays inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, une forteresse ancienne construite au 5e siècle par le roi Kashyapa pourvue d'un immense rocher de 200 mètres de haut, sur lequel se trouve un palais royal, des jardins, des murs peints, des terrasses et des fontaines...
- Situé au sud de l'Inde, dans l'océan Indien, le Sri Lanka bénéficie d'une biodiversité exceptionnelle. Avec ses plages paradisiaques, ses montagnes couvertes de forêts tropicales et ses réserves naturelles, le pays est un havre de biodiversité, abritant de nombreuses espèces endémiques. Les parcs nationaux comme Yala et Udawalawe sont célèbres pour leur faune, notamment les éléphants et les léopards.
- Le Sri Lanka est un point de rencontre entre plusieurs civilisations, influencé par les cultures indienne, arabe, européenne et asiatique. Le bouddhisme est la religion dominante, avec des sites sacrés comme le Temple de la Dent à Kandy, mais le pays est également marqué par la présence de communautés hindoues, musulmanes et chrétiennes. Cette diversité religieuse et ethnique a contribué à un mélange unique de traditions.
- Le Sri Lanka possède un héritage historique millénaire, avec des ruines antiques extraordinaires qui témoignent de sa grandeur passée. Des sites comme Anuradhapura, Polonnaruwa et Sigiriya, avec leurs palais, temples et citadelles, sont des témoignages de l'ancienne civilisation cinghalaise. L'île a également été un centre important de la route maritime du commerce, reliant l'Asie, le Moyen-Orient et l'Afrique.
- Le Sri Lanka est mondialement connu pour son thé, particulièrement le Ceylan, dont les plantations en altitude offrent non seulement un produit de qualité, mais aussi des paysages à couper le souffle. L'industrie du thé a été introduite par les Britanniques au XIXe siècle et reste aujourd'hui un élément clé de l'économie et de la culture du pays.
- Le Sri Lanka a vécu une guerre civile dévastatrice pendant près de 30 ans (1983-2009), opposant l'armée sri lankaise aux Tigres tamouls, un groupe séparatiste militant pour un État indépendant pour la minorité tamoule. Bien que le pays ait connu une réconciliation après la fin du conflit, les séquelles sont toujours présentes, affectant la politique, la société et les relations inter-communautaires.
- Le Sri Lanka est un pays de festivals, qui célèbrent sa diversité religieuse et culturelle. Le Vesak, par exemple, est la célébration la plus importante pour les bouddhistes, marquant la naissance, l'illumination et la mort du Bouddha. D'autres événements, comme le Kandy Esala Perahera, une procession religieuse colorée, montrent la richesse de la culture locale.
- Le cricket est singulièrement bien plus qu'un sport au Sri Lanka ; il est une passion nationale. L'île a produit certains des meilleurs joueurs de cricket du monde et le sport a une importance culturelle énorme, créant un sentiment d'unité et de fierté nationale.
- Le Sri Lanka est une république démocratique, mais le pays est souvent confronté à des défis politiques, économiques et sociaux, exacerbés par la guerre civile, les tensions ethniques et les crises économiques. La situation actuelle du Sri Lanka est marquée par des préoccupations concernant la gouvernance, la corruption et les inégalités sociales.
- En raison de sa biodiversité, le Sri Lanka a également développé une industrie du tourisme qui met l'accent sur la conservation et l'écotourisme. Le pays cherche à préserver ses écosystèmes tout en attirant des touristes intéressés par les safaris dans les parcs nationaux, la randonnée dans les montagnes et la découverte de sa faune unique.
Mais crises économiques, dettes souveraines et tensions sociales restent critiques ...
Le Népal
Katmandou, la capitale du Népal, est une centre historique de la culture et du bouddhisme, avec des temples et des stupas anciens, notamment la place Durbar, un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. En même temps, Katmandou est en plein développement urbain, avec une croissance rapide, mais elle fait face à des défis en matière d'infrastructure, de pollution et de gestion urbaine.
Un des points emblématiques du Népal est le Temple de Swayambhunath, situé près de la capitale Katmandou, l'un des plus anciens et des plus importants sites bouddhistes, symbole de la sagesse et de l'illumination ..
- Le toit du monde : Le Népal abrite l'Himalaya, la plus haute chaîne de montagnes du monde, comprenant le mont Everest, le plus haut sommet terrestre (8 848 mètres). Cette majesté naturelle attire des aventuriers et des alpinistes du monde entier, mais elle est également au cœur de la culture et de l'identité nationale népalaise. Le pays est donc une destination incontournable pour les amateurs de trekking, d'escalade et de nature.
- Le Népal est le seul pays au monde à être officiellement hindou, et l'hindouisme y joue un rôle central dans la culture, les traditions et les festivals. Cependant, le pays est également un lieu important pour le bouddhisme, étant le lieu de naissance de Siddhartha Gautama, le Bouddha. L'interconnexion de ces deux grandes religions, ainsi que la coexistence de pratiques animistes et de religions diverses, fait du Népal un creuset religieux unique.
- La monarchie et la transition démocratique : Le Népal a connu une histoire complexe de monarchie absolue, suivie d'une guerre civile, et a récemment fait la transition vers une république démocratique en 2008. La chute de la monarchie a marqué un tournant dans l'histoire du pays, et la nouvelle constitution de 2015 a mis en place un système républicain fédéral, bien que des défis subsistent en termes de gouvernance et de stabilité politique.
- La culture tibétaine et la présence du bouddhisme : Le Népal, étant voisin du Tibet, a une forte influence tibétaine, notamment dans les régions montagneuses et dans des villes comme Pokhara et la vallée de Kathmandu. Le bouddhisme tibétain et ses pratiques, telles que les monastères et les stupas, font partie intégrante du patrimoine spirituel du pays. Le Népal est également un important lieu de pèlerinage pour les bouddhistes.
- Le Népal est un pays très diversifié sur le plan ethnique et linguistique. Il abrite plus de 120 groupes ethniques différents, avec des langues et des coutumes variées. Cette diversité se reflète dans les festivals, la musique, les danses et les traditions culinaires, créant une riche mosaïque culturelle. Le népalais est la langue officielle, mais de nombreuses autres langues sont parlées.
- Comme le Bhoutan, le Népal a développé un tourisme axé sur la nature, le spirituel et l'aventure, un véritable programme pour tout occidental qui se respecte et cherche sa voie ... Cependant, contrairement à des pays qui favorisent le tourisme de masse, le Népal a longtemps été un lieu prisé des voyageurs en quête d'une expérience authentique de montagne, de culture et de spiritualité. Les célèbres temples hindous de Pashupatinath et les stupas bouddhistes de Boudhanath attirent les pèlerins, tout comme les régions montagneuses attirent les randonneurs.
- Bien que le Népal possède des ressources naturelles abondantes, il fait face à des défis importants en matière de développement économique et social. Le pays lutte contre la pauvreté, les inégalités et les impacts des catastrophes naturelles, comme le tremblement de terre de 2015.
Mais l'instabilité politique, la gouvernance fragile et la vulnérabilité au tourisme restent critiques ...
Le Bhoutan
Thimphu, la capitale du Bhoutan, se distingue par son atmosphère calme et son architecture traditionnelle. C'est une ville qui évite le modernisme excessif, privilégiant des bâtiments en bois et en pierre qui respectent les normes culturelles. Thimphu est le centre spirituel et politique du pays, avec des monastères bouddhistes, des temples et des festivals religieux.
Un des points emblématiques du Bhoutan est le Tiger's Nest Monastery (Paro Taktsang), un monastère bouddhiste situé sur une falaise escarpée à 3 120 mètres d'altitude dans la vallée de Paro, et fondé au 8e siècle par le maître spirituel Padmasambhava ...
- Le Bonheur National Brut (BNB) : Le Bhoutan a été le premier pays à adopter un indicateur de développement qui mesure le bien-être général de la population, plutôt que simplement le produit intérieur brut (PIB). Le Bonheur National Brut prend en compte des facteurs tels que la santé mentale, l'environnement, la culture, l'éducation et le développement spirituel. Ce concept de BNB reflète la vision du gouvernement bhoutanais de favoriser la qualité de vie avant la croissance économique pure.
- Le Bhoutan est un des rares pays au monde à mettre en oeuvre une politique dite de développement durable. Plus de 70 % de son territoire est recouvert de forêts, et le pays est connu pour ses politiques de préservation de l'environnement. Il est également le seul pays au monde à être considéré comme "carbone négatif", ce qui signifie qu'il absorbe plus de dioxyde de carbone qu'il n'en émet.
- Le Bhoutan est un bastion du bouddhisme vajrayāna. Ce mode de vie spirituel et philosophique influence profondément la culture, les traditions et les politiques du pays. Le bouddhisme est la principale religion, et les pratiques religieuses sont au cœur de la vie quotidienne.
- Le Bhoutan est une monarchie constitutionnelle, où le roi (le Druk Gyalpo) joue un rôle symbolique et spirituel tout en ayant un pouvoir limité par une constitution démocratique depuis 2008. Ce passage d'une monarchie absolue à une démocratie a été un modèle unique et progressif dans le monde, avec des élections multipartites régulières.
- Le Bhoutan a su préserver ses traditions, son architecture et son mode de vie. Par exemple, les bâtiments dans les villes doivent respecter des critères traditionnels en matière de conception, et les habitants sont tenus de porter des vêtements traditionnels lors d'occasions officielles et dans certains lieux publics.
- Le Bhoutan a mis en place une politique de tourisme limité et régulé. Plutôt que de chercher à attirer un grand nombre de touristes, le gouvernement préfère limiter le nombre de visiteurs pour préserver son environnement et sa culture. Cela se fait par la mise en place d'une "taxe de durabilité" pour chaque touriste, qui aide à financer des projets locaux.
Mais la vulnérabilité économique et la dépendance du tourisme restent critiques ..
Les Maldives
Malé, une petite ville sur une île, mais politique, économique et culturel des Maldives, une ville dense, avec des marchés animés, des mosquées historiques et une vue imprenable sur l'océan, une capitale qui contraste avec l'image paradisiaque des îles touristiques.
Un des points emblématiques des Maldives est la Mosquée du Vendredi (Hukuru Miskiy), située à Malé, construite en 1656, avec des murs en corail sculpté ...
- Un archipel paradisiaque, les Maldives sont composées de plus de 1 000 îles regroupées en 26 atolls. Celles-ci s'étendent sur environ 90 000 kilomètres carrés, bien que seules 200 de ces îles soient habitées. Elles sont renommées pour leurs plages immaculées, leurs lagons turquoise et leurs récifs coralliens, faisant d’elles une destination touristique de luxe incontournable. Les Maldives sont également un des pays les plus plats du monde, avec une altitude maximale ne dépassant pas 3 mètres au-dessus du niveau de la mer.
- Une grande vulnérabilité au changement climatique : en raison de leur faible altitude, les Maldives sont extrêmement vulnérables aux effets du changement climatique, notamment la montée du niveau de la mer. Le pays est régulièrement exposé à des menaces telles que les inondations, l'érosion des côtes et la perte de terres arables. Les autorités maldiviennes ont été des voix importantes dans les négociations internationales sur le climat, plaidant pour des actions immédiates afin de protéger leur territoire et leur population.
- Le tourisme est l'une des industries les plus importantes des Maldives, représentant une part majeure de son produit intérieur brut (PIB). Le pays attire des visiteurs du monde entier grâce à ses complexes hôteliers de luxe, ses plages paradisiaques, ses sports nautiques et ses possibilités de plongée dans des récifs coralliens d'une biodiversité exceptionnelle. Ce tourisme est en grande partie axé sur le haut de gamme, avec des villas sur pilotis et des stations balnéaires de luxe.
- Le pays a été influencé par des courants culturels et religieux venant principalement des pays arabes, notamment à travers l'islam. Introduit au XIIe siècle, l'islam est la religion officielle et la pratique religieuse joue un rôle fondamental dans la société maldivienne. La culture maldivienne est également marquée par des influences hindoues et bouddhistes, reflet de son passé antique, avant l'arrivée de l'islam.
- Un système politique unique : les Maldives sont une république présidentielle. Jusqu'en 2008, le pays était gouverné par un président autoritaire, mais une transition démocratique a eu lieu avec l'adoption d'une nouvelle constitution. Les élections démocratiques régulières, bien que marquées par des tensions politiques, ont progressivement contribué à la stabilisation du pays. Toutefois, des défis en matière de droits de l'homme et de liberté d'expression existent, et la politique maldivienne reste parfois instable.
- La pêche, particulièrement la pêche au thon, joue un rôle clé dans l'économie maldivienne. Le pays a une longue tradition de pêche, et le thon constitue une part importante de ses exportations. La mer, avec ses ressources maritimes, influence de nombreux aspects de la vie quotidienne des Maldiviens, des pratiques culturelles aux emplois.
- Le pays est réputé pour ses récifs coralliens, qui abritent une faune marine impressionnante, notamment des tortues de mer, des dauphins, des requins et une grande variété de poissons tropicaux. La plongée sous-marine et le snorkeling sont des activités populaires, faisant des Maldives une destination qualifiée de rêve pour les passionnés de nature et d'écotourisme.
- Bien que le pays ait un niveau de vie relativement élevé par rapport à d'autres pays de la région, les Maldives font face à des défis sociaux tels que l'inégalité économique, la pauvreté dans certaines régions rurales, ainsi qu'une pression sur les ressources naturelles. La dépendance du pays à une économie basée sur le tourisme crée une certaine vulnérabilité face aux crises mondiales.
- En dépit de sa beauté naturelle et de son statut de destination touristique, les Maldives font face à des défis environnementaux majeurs. L'épuisement des récifs coralliens, la pollution de l'océan, et les menaces pesant sur la biodiversité marine sont des problèmes croissants. Le gouvernement et plusieurs organisations environnementales travaillent activement pour la conservation des écosystèmes marins et des habitats naturels.
- L'islam est la religion officielle, et la majorité de la population est musulmane. Les Maldiviens observent des rituels islamiques stricts, et l'adhésion à la loi islamique est un élément central de la vie publique et privée. Cependant, l’archipel conserve des traditions maritimes et culturelles qui préservent également un sentiment d'identité distincte parmi ses habitants.
Mais sa vulnérabilité environnementale et sa dépendance au tourisme restent critiques ...
"A History of Modern South Asia: Politics, States, Diasporas", Ian Talbot (2016)
"South Asia is of immense significance to the wider world. It is home to a quarter of the global population and a third of the Islamic community. It is a major market and focus for overseas investment within which the rising economic power of India will become increasingly important in the “Asian” twenty-first century ....
L'Asie du Sud revêt une importance considérable pour le reste du monde. Elle abrite un quart de la population mondiale et un tiers de la communauté islamique. Il s'agit d'un marché majeur et d'un centre d'investissement à l'étranger au sein duquel la puissance économique montante de l'Inde deviendra de plus en plus importante au XXIe siècle « asiatique ». À la fin de la deuxième décennie de ce siècle, Mumbai sera la deuxième ville du monde, suivie de près par Delhi et Dhaka, qui est actuellement la mégalopole mondiale à la croissance la plus rapide. La croissance économique rapide de l'Asie du Sud s'accompagne toutefois d'une pauvreté massive. Six cent millions de Sud-Asiatiques subsistent avec moins de 1,25 dollar par jour, ce qui représente la plus forte concentration de pauvreté en dehors de l'Afrique subsaharienne. La région compte plus de 300 millions de personnes souffrant de faim et de malnutrition. Malgré une urbanisation rapide, plus de la moitié de la population vit encore de l'agriculture. Le changement climatique devrait réduire la production agricole dans la région de 10 à 40 % d'ici la fin du siècle.
La région est également un important carrefour stratégique et a été le théâtre de nombreuses effusions de sang depuis la décolonisation britannique en 1947. À lui seul, le conflit entre l'Inde et le Pakistan a donné lieu à trois guerres et, dans leur sillage, au développement d'armes nucléaires et de vecteurs rivaux. En 2013, la production d'ogives du Pakistan était estimée à 100-120, celle de l'Inde à 90-110. Il est manifestement important de comprendre l'histoire de cette région économiquement et stratégiquement importante.
La région présente une immense variété de climats, de topographies et de caractéristiques démographiques. Elle comprend certaines des régions les plus densément peuplées et les moins peuplées du monde. Les populations sont concentrées dans les plaines indo-gangétiques et les mégadeltas de la région. Les déserts et les environnements montagneux sont en grande partie inhabités. L'urbanisation va de 35 % de la population au Pakistan à seulement 11 % au Bhoutan. Une myriade de langues, de traditions religieuses et de groupes ethniques ajoute à la complexité et à la diversité de la région. Le recensement indien de 2011, par exemple, a recensé plus de mille cinq cents langues, dont trente étaient la langue maternelle de plus d'un million de personnes. L'hindi est la langue la plus parlée dans la région, où elle est compréhensible à l'oral pour la population pakistanaise parlant l'ourdou. Au sein des grandes traditions religieuses que sont l'hindouisme, l'islam, le bouddhisme, le jaïnisme et le sikhisme dans la région, il existe d'immenses variétés d'expression, qui peuvent être à l'origine de conflits sectaires et de violences.
Outre la religion, l'ethnicité et la langue sont les autres grandes sources d'identité qui, à l'époque contemporaine, sont de plus en plus politisées.
Le pluralisme de l'Asie du Sud est le produit de vagues successives de migrations et d'invasions dans la région. Les impacts les plus connus et les plus durables résultent des invasions des Aryens, des Musulmans et des Britanniques. L'héritage de ces invasions a été la source de nombreuses contestations politiques et scientifiques. Il est important, par exemple, de replacer l'occupation coloniale britannique dans le contexte des intrusions précédentes.
Les habitants de la région se sont également déplacés vers l'extérieur pour commercer et s'installer, profitant des vents de mousson pour voyager à l'époque prémoderne sur le pourtour de l'océan Indien. À l'ère coloniale et à l'ère contemporaine de la mondialisation, les migrations à grande échelle ont été mobilisées, donnant naissance à ce que l'on appelle désormais la diaspora sud-asiatique.
La taille et la richesse des populations de la diaspora se sont multipliées au cours des trois dernières décennies. New Delhi, après des années de condescendance à l'égard des Indiens d'outre-mer, a poursuivi le « dollar brun » dans sa phase de libéralisation économique.
Les envois de fonds des travailleurs du Golfe, d'Europe et d'Amérique du Nord alimentent les maigres réserves de change du Pakistan. Les récentes joint-ventures dans le domaine des technologies de l'information entre des entreprises indiennes et mauriciennes ne peuvent être comprises qu'en référence à la diaspora indienne historique de l'île Maurice. Les diasporas ont toutefois menacé leur pays d'origine tout en le soutenant. À partir des années 1980, les résidents à l'étranger ont apporté un soutien financier et de propagande vital aux mouvements séparatistes du Pendjab, du Cachemire et du Tamil Nadu. Les partis traditionnels ont également créé des antennes à l'étranger ; Londres et Dubaï sont en train de devenir des centres importants de l'activité politique pakistanaise. Malgré l'essor des études sur les diasporas, cet ouvrage est l'un des rares à rassembler l'histoire des Sud-Asiatiques vivant à l'étranger et celle de leur pays d'origine.
L'Inde a connu une croissance économique rapide depuis l'abandon des contrôles gouvernementaux du « licensepermit Raj » en 1991. La montée en puissance de l'Inde sur la scène internationale lui a permis de se classer au quatrième rang mondial en termes de pouvoir d'achat du PIB, avec une parité de 4 784 milliards de dollars en 2012. Une classe moyenne de plus en plus riche s'est empressée d'acheter des produits de consommation. L'ère de l'austérité et de la frugalité, encore présente dans le Delhi des années 1970, a cédé la place à des centres commerciaux clinquants. Des millions d'Indiens ont cependant été laissés pour compte ; la richesse ostentatoire côtoie la pauvreté extrême. Dans la région, les localités qui bénéficiaient d'avantages en matière d'éducation et d'infrastructures à l'époque coloniale ont continué à prospérer à côté de leurs voisins plus pauvres.
Les campagnes sont à la traîne par rapport aux villes, ce qui entraîne un exode rural dans toute la région. En termes de développement, les zones les plus riches du sous-continent peuvent être comparées à l'Amérique latine, tandis que les régions les plus pauvres s'apparentent à l'Afrique subsaharienne...."