Remontando el Ebro, going up the Ebro, en remontant l'Ebre.. - Delta del Ebro - Tortosa - Miravet - Flix - Riba-Roja (Cataluña) - Mequinenza - El Burgo de Ebro - Zaragoza (Aragón) - Tudela (Navarra) - Logroño (La Rioja) - Miranda de Ebro (Castilla y León) -...

Lastupdate: 03/05/2018 - under construction

Remontando el Ebro, pero este ecosistema singular depende de un frágil equilibrio...

C'est le fleuve le plus important de l'Espagne et le deuxième la Péninsule Ibérique (le Tajo, 1078 km, et le Duero, 940 km,  traversent aussi le Portugal), tant pour son débit (600 m3/s) que pour l'aire qu'il parcourt (86,000 Kms2) et le nombre d'acteurs en relation avec lui (près de trois millions d'Espagnols) ; d'une longueur d'environ 930 Kms, le bassin de l'Ebre (la cuenca del río Ebro), de forme triangulaire, naît tout près de l'Atlantique (les monts cantabriques) pour s'élargir du côté de la Méditerranée après avoir passé les chaines catalanes dans de superbes gorges, et se jette dans la Mer Méditerranée à Deltebre, près de Tortosa, dans la province de Tarragona, où il forme un delta, et ce après avoir traverser sept communautés autonomes, Cantabria, Castilla y León, La Rioja, País Vasco, Navarra, Aragón (plus de 300km), Cataluña.

De nombreuses études montrent que cet immense fleuve est en souffrance, il transporte ainsi de moins en moins d'eau chaque année, son débit faiblit, la situation de ses nombreux affluents en est une première cause (el Segre, Noguera Pallaresa, Iregua, Jalón, Jiloca, Huerva, Martín y Guadalope), le changement climatique en est une seconde (le régime des précipitations alterne longues périodes de sécheresse et précipitations brutales), enfin les besoins en irrigation de l'agriculture ne cessent d'augmenter : la consommation d'eau générée par les 900 000 hectares de terres irriguées dans la vallée de l'Èbre est estimée à 7 681 Hm3, parfois pour des cultures totalement irrationnelles (la culture du riz dans les déserts de Las Bárdenas (Navarre) en l'exemple le plus connu) et au long de cette même vallée on ne compte pas moins de huit centrales à cycle combiné et deux centrales nucléaires qui, lorsqu'elles fonctionnent, consomment 8 % du débit du fleuve, plus de 702 barrages construits entre 1950 et 1970 pour garantir l'approvisionnement urbain et l'irrigation, maîtriser les inondations et produire de l'électricité, autant de facteurs qui mettent danger la survie de l'Ebre et de son delta..

L'embouchure de l'Ebre est devenue l'un des principaux points d'entrée des espèces animales jugées envahissantes tant pour le fleuve que pour l'ensemble de l'éco-système qui l'accompagne de bout en bout, à l'instar d'une Méditerranée dont l'augmentation de la température et de la salinité attirent insensiblement de nouvelles créatures marines originaires d'autres latitudes et souvent prédatrices (el temible pez escorpión,  el pez globo maculato). Non seulement le milieu de pêche de l'Ebre est désormais constitué de 60% à 80% d'espèces étrangères, sud-américaines principalement, qu'il est désormais impossible d'éradiquer : trois des espèces envahissantes ont été introduites sous la pression de la pêche sportive et trois ont été utilisées comme appâts vivants pour optimiser celle-ci (peces sol, sirulos, luciopercas, percas americanas, gambusias, alburnos y rutilos). Plus encore, le "caracol manzana" (2009), qui pond entre 4 000 et 8 000 œufs par an,  menace 30% des rizières, la "mejillon cebra" (2001), ou moule zébrée, infeste les réservoirs de Ribarroja et de Flix, s'attaque aux grandes moules d'eau douce en modifiant fortement le milieu aquatique, le "cangrejo azul" (2012), ou crabe bleu, est un grand prédateur naturel du crabe rouge, la "almeja asiática" '2002) ou palourde asiatique, réduit significativement le phytoplancton, la "rana toro" (2018), ouaouaron américain ou grenouille-taureau, réduit la population des autres amphibiens, "los macrófitos" est une espèce végétale qui couvre près 50% du lit du fleuve, piégeant des espèces du delta et offrant des conditions favorables à la multiplication des larves de mouches noires (mosca negra)...

Remontando el Ebro, un río catalán...

L'Ebre entre en Catalogne après avoir reçu les eaux du Cinca et du Segre, devient particulièrement sinueux en passant par Flix et Riba-roja, forme un entonnoir dans el paso de Barrufemes pour s'élargir à Xerta et traverser Amposta et Tortosa avec une tranquille majesté vers son embouchure, parmi les rizières et les 300 espèces d'oiseaux qui peuplent son Delta, la deuxième zone humide la plus importante d'Espagne, après Doñana (Huelva), soit un parcours de 168km en terres catalanes. L'Ebre en Catalogne croise la route des Templiers (le Castell de Miravet surplombe ce village de la Ribera d’Ebre et le Castell de la Suda de Tortosa fut un point stratégique pour la surveillance de l’entrée des embarcations, de la mer Méditerranée à l’intérieur des Terres baignées par l’Ebre), et celle des Ibères avec le village du Castellet de Banyoles, à Tivissa. L'Histoire contemporaine a marqué ici le paysage : la Bataille de l’Ebre qui s’étendit d’une rive à l’autre de l’Ebre, de Mequinensa à Amposta, se déroula entre juillet et novembre 1938, à la fin de la Guerre Civile, 130.000 personnes y perdirent la vie dans une guerre d’usure impitoyable, Corbera d’Ebre en est le point du mémorial. L'Èbre qui traverse la Catalogne, si nous le remontons, peut être décomposé en quatre étapes, Delta de Ebro, de Deltebre à Tortosa, de Tortosa à Mora d'Ebre, de Mora d’Ebre à Riba-Roja d’Ebre, l'Ebre entrant en Aragon à Fayón...

ETAPAS 1 - Desembocadura del Ebro - Delta de Ebro (Cataluña)

L'embouchure de l'Ebre comprend trois zones naturelles, protégées, Garxal, l'île de San Antonio et l'île de Buda. A l’extrême sud de la côte catalane, le Delta de l’Èbre qui s’étale sur 320km2 plonge dans la mer en formant une presqu’île de 25km de long. Ce plat pays envahi au siècle dernier par les marécages et les rizières a été percé par deux canaux qui l’ont rendu habitable (on y compte 60000 habitants), sa création est le résultat de l'interaction de de la sédimentation fluviale, des courants marins, des processus climatiques et de l'action humaine.  Situé à l’écart des circuits touristiques, c’est une vaste étendue peuplée d’oiseaux (180 000 oiseaux aquatiques, 300 espèces, 60% des variétés européennes) et de poissons, avec de longues plages de sable, des lagunes, des petits ports de pêche,  une culture dominante, le riz, - 20% de tous le riz produit en Espagne. Mais, compte tenu de la diminution du volume d'eau et du débit de l'Ebre, d'un régime global de précipitations de plus en plus chaotique, suite aux évolutions climatiques, l'avenir de ce delta n'est pas sans risque, sa disparition est une hypothèse qui désormais interpelle : l'élévation du niveau de la mer Méditerranée est une première menace (augmentation de 4,5 mm/an sur la période 1992-2007 a été constatée), la deuxième est qu'avec la diminution constante de l'approvisionnement en eau et en limon du fleuve, la mer peut pénétrer dans le lit du fleuve, comme déjà constaté dans ses 35 derniers kilomètres. Les fameux barrages et réservoirs construits dans les années 1960 (Mequinença, Flix y Riba-roja) retiennent plus de 93% des sédiments que le fleuve pourrait fournir au delta pour consolider ses côtes ( (seulement 1% des 20 à 30 millions de tonnes de sédiments que produit le fleuve atteigne le delta)...

Les "Terres de l’Ebre" (Tierras del Ebro en castillan) se trouvent sur la partie la plus méridionale de Catalogne, voisine des communautés aragonaise et valencienne, dans la province de Tarragone. Quatre 4 régions les composent, Terra Alta (la plus éloignée du cours de l'Ebre, comporte notamment Gandesa, Horta de Sant Joan, Parque natural dels Ports), Ribera d´Ebre (comporte notamment Flix, Miravet, Móra d'Ebre, Riba-roja d'Ebre), Baix Ebre (s'étend de Tortosa, L'Ampolla, L'Ametlla de Mar à Deltèbre), et Montsià (comprend notamment Alcanar, Amposta, Sant Carles de la Ràpita, Sant Jaume d'Enveja, Santa Bàrbara, la Sénia, Ulldecona). Au printemps 2013, les Terres de l’Ebre, ses 360 000 hectares incluant le Delta et les bassins de l’Ebre,  ont été désignées nouvelle réserve de la biosphère par l’UNESCO puis en 2016 classées dans le top 100 des destinations durables par Green Destinations. Nombre de thématiques culturelles parcourent la région, les peintures rupestres d'Ulldecona, déclarées patrimoine mondial par l'UNESCO, l'ensemble monumental de la ville de Tortosa, les différents espaces de la bataille de l'Èbre, les caves coopératives de Gandesa et Pinell de Brai, le Centre Picasso de Horta de Sant Joan...

Tortosa, capitale de la région du Baix Ebre et la plus grande des villes du Delta, elle concentre toute la vie économique, culturelle et sociale de la partie basse de l'Èbre. Historiquement riche, elle fut occupée successivement par les Ibères, les Romains, les Musulmans, les Castillans et les Catalans qui tous ont laissés leurs empreintes, puis a subi les ravages de la Guerre civile (Refugi Antiaeri). L'Ebre la scinde en deux paries, la communication entre celles-ci étant assurée par le Pont de l'Estat construit au XIXe et d'une longueur de 335m. L'emblématique Castillo de Sant Joan o de la Suda, vestige templier dressé sur une colline, était alors un point stratégique pour la surveillance de l’entrée des embarcations, de la mer Méditerranée à l’intérieur des Terres baignées par l’Ebre. Il a été aménagé en Parador, au pied duquel se trouve la partie la plus ancienne de la cité, une cathédrale gothique, du XIVe siècle, la catedral de Santa María, qui renferme le retable de la Virgen de la Estrella et la chapelle de la Cinta, un Palau Episcopal, construit au XIVe siècle, qui contient un patio, une galerie et une chapelle, le cloître gothique du couvent Santa Clara (XIVe s.), les Collèges Royaux, fondés par Charles Ve en 1564, son quartier juif (Call Jueu). La ville abrite également plusieurs palais et maisons nobles: El Palau Montagut, el Palacio Episcopal románico, el palacio Despuig, el palacio Oriol, Capmany, la Casa-palacio Abària-Aldana y el Palau Oliver de Boteller... La ville s'anime particulièrement en juillet lors de la La Fiesta del Renacimiento (Festa del Renaixement), quatre jours pendant lesquels renaît toute la splendeur de la ville au XVIe siècle...

Xerta, localité de Baix Ebre, est située dans un méandre de l'Ebre, entourée de plusieurs montagnes, et non loin de son célèbre barrage qui connut la domination musulmane et fut une pierre angulaire du système d'irrigation des basses terres du delta (el Azud de Xerta)…

Benifallet, municipio montañoso de la comarca del Baix Ebre, concentre en peu d'espaces une grande variété de paysages et de vestiges historiques, dont ses grottes néolithiques de la Cueva de Culla (deux figures humaines noires très stylisées y sont représentées), la cueva de Aumidiella, et un ensemble de grottes connues pour leurs stalactites et stalagmites, la Cueva Marigot, la Cueva Maravillas, la Cueva del Dos y la Sima del Sifón. Des vestiges de villages phénicien et ibérique, deux églises du XIIIe et du XVIIe dédiée à la Natividad de la Virgen, l'ancien couvent de Sant Hilari de Cardó, construit au début du XVIIe siècle dans la Sierra de Cardó et une ancienne station thermale qui utilisait les eaux médicinales de la chaîne montagneuse jusqu'à sa fermeture en 1967 et qui a servi d'hôpital pendant la guerre civile, complètent le décor de cette singulière localité...

Miravet, El Castell de Miravet …

Au sud de la Ribera d’Ebre, se dresse sur une spectaculaire falaise dominant l’Èbre le célèbre château de Miravet, un imposant édifice arraché à la domination musulmane (Murábit) en 1153 par les Templiers (cinq ans après celui de Tortosa), et qui devint le centre d’une grande commanderie qui couvrait la Ribera d’Ebre et la Terra Alta. La plupart des bâtiments remontent au XIIIe siècle, époque de transition du roman vers le gothique, et ont fait l'objet d'une extraordinaire restauration: le panorama sur l'Ebre et ses environs est un incontournable. La renommée du château vient du légendaire siège de huit mois que lui imposa le roi Jaume II en 1307-1308, lorsque l’ordre du Temple fut aboli par Rome : le château devint ainsi la dernière poche de résistance des chevaliers en Catalogne et, après sa capitulation, passa aux mains des Hospitaliers et continua à jouer un rôle important dans les guerres et les batailles de l’histoire du pays. Plus bas, l’ancien village a conservé son tracé médiéval avec ses porches, ses maisons accolés, son moulin, l'arc arabe de l'Aljama-mosquée et la vieille église... Plus bas, fonctionne un "pas de barca", le dernier transbordeur fluvial original de l’Ebre qui traverse en effet le fleuve uniquement grâce au courant de l’eau...

Tivissa - Du Coll del Moro à Gandesa, du Castellot de la Roca à Benifallet ou de St. Miquel à Vinebre, l'Ebre croise la route des Ibères (Ruta dels Ibers), les premiers habitants de l'Espagne et qui furent confrontés aux Phéniciens dès le XVe ou le XIVe siècle avant notre ère, aux Grecs dès le IXe siècle et aux Celtes qui venaient du Nord et partagèrent avec eux l'Aragon et la Catalogne. Les premiers témoignages littéraires datent des VIe et Ve siècles avant notre ère et la route des Ibères se compose de 16 gisements datant de 2.500 ans et reconstitués en musées. Le pays des ilercavons correspond à des ibériques installés près de la fin du cours de l’Èbre, dans la région de Tarragone, où se trouvent les gisements d’El Castellet de Banyoles (à 7km de Tivissa, Ribera d’Ebre), Sant Miquel (Vinebre, Ribera d’Ebre) et la Moleta del Remei (Alcanar, Montsià). Castellet de Banyoles est un des plus importants sites de la côte ouest de l’Espagne et un point de vue panoramique incomparable sur le fleuve et les montagnes de els Ports...

El Pas de l'Ase
L’abrupt défilé du Pas de l’Ase est dominé par les flancs de la Serra del Tormo, où se dresse la chapelle érémitique de Santa Magdalena. Le défilé du Pas de l'Ase est l'endroit où l'Ebre s'ouvre un passage entre les montagnes de la Picosa et de Tormo. Il est possible d'y accéder grâce à d'anciens chemins tels que ceux de Sirga ou des Mules - ce dernier lui ayant d'ailleurs donné son nom - empruntés il y a de nombreuses années par le transport de marchandises le long du fleuve. Du fait de l'étroitesse de son parcours la forêt riveraine baignée par les eaux passant entre les parois verticales y prédomine..

Riba-Roja d’Ebre,
Les restes du clocher de San Juan Evangelista de l'ancien village de Faió émergeant de l'Èbre et le royaume revendiqué de la "pesca deportiva" (siluro, carpa, lucioperca, perca, barbo), deux images d'un Riba-roja d’Ebre qui s’élève sur la rive droite, à l’intérieur d’un profond méandre. Le fleuve y coule encaissé entre des plates-formes calcaires tabulaires qui ont permis la construction du barrage de Riba-roja (38 km de long et plus de 2 000 ha), un barrage qui arrive jusqu’au confluent de l’Èbre et du Matarranya. La retenue et la centrale électrique, construites en 1967, se trouvent en amont de la ville. Riba-roja comprend, outre le village de Riba-Roja, la chapelle de Sainte Marie-Madeleine, l'ancienne ville de Berrus, et Santa Madrona, point de vue exceptionnel que l'on atteint via un petit chemin au milieu des oliviers et blocs de rochers. Dans le secteur agricole, c’est en effet la production d’huile d’olive qui domine. Une part importante de la population travaille dans les villes voisines industrielles, principalement Flix...

Remontando el Ebro, un río de Aragón...

L'Ebre pénètre en Aragon à Novillas et entre en Catalogne à Fayón. L'Èbre est d'une importance vitale pour l'Aragon, près de 50% du bassin de ce fleuve appartient au territoire aragonais (330km sur 928km), la vallée est un point de fixation des populations et de développement agricole, et la plupart de ses affluents passant par cette communauté : les eaux des rivières pyrénéennes descendent comme des torrents, traînant des matériaux et traversant des ravins, telles la Cinca, la deuxième rivière la plus importante d'Aragon, qui prend sa source dans les eaux de la vallée de Pineta dans le parc national d'Ordesa y Monte Perdido, la rivière Ésera, qui prend sa source dans la vallée de Benasque, entre des montagnes de plus de 3 000 mètres d'altitude, tandis que le Gallego et l'Aragon constituent deux affluents importants de l'Èbre sur la rive gauche du fleuve. Enfin, Navarre et Aragon se partagent un affluent essentiel, le río Aragón, qui se constitue au milieu des Pyrénées de Huesca et se jette dans l'Èbre à Milagro sur plus de 170km. Ainsi, si l'Èbre aragonais traverse des terres arides, son débit augmente et laisse sur sa rive des dépôts fluviaux propices à la culture de vergers, tandis que les quelques méandres ou "galachos" qu'il a abandonné au passage forment des écosystèmes bien spécifiques, espaces verts entre gypse et calcaire...

L'Èbre qui traverse l'Aragon, si nous le remontons, peut être décomposé en quatre étapes, el Monasterio de Rueda hasta Fayón, el Bajo Aragón, Zaragoza capital del Valle del Ebro, d'Utebo à Novillas...

Fayón (Aragón)
L'Èbre quitte ou entre dans les terres catalanes pour l'Aragón à Fayón/Faió, municipalité de la province de Saragosse (à 150km de Zaragoza) à la frontière des provinces de Tarragone et de Lérida : l'ancien village, jadis porte de la Méditerranée pour la laine et le blé d'Aragon, fut englouti par les eaux du barrage en 1967 (la torre de la iglesia de Sant Joan qui dépasse des eaux du réservoir de Ribarroja en reste le témoignage le plus connu) tandis que, plus en hauteur (260m), se dresse l'ermita de la Virgen del Pilar qui offre un magnifique point de vue sur le Río Matarraña, - une rivière qui court sur 97km depuis les puertos de Beceite et renommée pour la pureté de ses eaux -, qui se jette tout naturellement dans l'Èbre (desembocadura del Matarraña en el Ebro)...

Mequinenza (Aragón)
Mequinenza a été reconstruite, l'ancien village étant recouvert par les flots de l'Ebre, ne reste que son château, restauré, du haut duquel on aperçoit le Cinca se jetant dans l'Ebre. Le barrage de Mequinenza, à un peu plus de cent kilomètres de Saragosse, est surnommé la "Mar de Aragón",  plus de 500 kilomètres de côtes d'un lac dédié à la pêche et aux sports nautiques : une véritable mer intérieure créée au début des années soixante d'une superficie de 7.540 hectares, une longueur de 120km, une largeur moyenne de 600 mètres et des profondeurs allant jusqu’aux 60 mètres. Le milieu aquatique de ce lac est tel qu'il facilite une croissance accélérée des poissons, une faune sans doute unique en Europe produisant des pêches qui alimentent périodiquement la presse locale :"un francés pesca un siluro de 2,64 metros en Mequinenza!" (07/2016), "una pieza superaba los 100 kg de peso y el pescador estuvo más de una hora pugnando con él hasta que consiguió llevarlo a la orilla!!! " - Tout a débuté semble-t-il en 1974 lorsqu'un jeune biologiste allemand a franchi la frontière espagnole avec dans ses bagages 32 jeunes poissons-chats (siluro), un poisson d'eau douce alors très apprécié des pêcheurs de son pays, qu'il comptait utiliser pour pêcher le brochet (lucio) dans la zone du réservoir Mequinenza : " lucio", "black-bass", "carpas" ont vu ainsi se propager le "silurio", un véritable fléau, invasif et prédateur...

Caspe (Aragón), 

Enfin, l'Ebre reçoit près de Caspe les eaux du Guadalope, Caspe est à 113km de Zaragoza, construite autour d'un château érigé au XIIe par les Musulmans et repris par l'Ordre de l'Hôpital, sa vieille ville constellée de ruelles et connue comme lieu du "Compromis de Caspe" de 1412 entre les couronnes d’Aragon et de Castille...