PAYSAGES - EUROPE DE L'OUEST - Western Europe ...

L’Europe est un continent composé de cinquante pays différents et qui peut-être divisée en régions : l'Europe de l'Ouest en est l'une d'entre elles, rassemblant une dizaine de pays, déroulant une région géographiquement variée, avec des montagnes majestueuses (Alpes, Pyrénées, etc.), des plaines agricoles fertiles (comme la vallée du Rhin), et une forte présence maritime (Atlantique, Manche, mer du Nord, Méditerranée). - Acteurs majeurs du commerce mondial, la plupart de ces pays font partie de l'Union européenne (UE), à l'exception du Royaume-Uni et de la Suisse. Son PIB global contribue significativement au PIB mondial (15-20 % du PIB mondial). Elle comprend il est vrai trois pays d'envergure au niveau mondial, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France ...

- Une Europe de l'Ouest que nous cantonnons ici au périmètre suivant :  : Allemagne (84M), Belgique (11M8), France (67M), Royaume-Uni (67M), Pays-Bas (17M8), Irlande (5M3), Suisse (9M),  Luxembourg, Monaco, Liechtenstein...

- Langues : région multilingue, avec une forte prévalence de la pratique de plusieurs langues, Allemand (90M), Anglais (400M), Néerlandais (23M), Français (80M), Irlandais (gaélique, 1M7), Gaélique écossais, Frison, Gallois, Breton, Occitan)...

- Villes: Berlin (3M8 millions), Hambourg (1M9), Munich (1M5), Paris (2M2), Marseille (870m), Londres (9M), Birmingham (1M1), Bruxelles (1M2), Amsterdam (900m), Dublin (1M3)..

- L'Allemagne, une organisation fédérale avec 16 Länder (régions), dotés d'une forte autonomie; la Belgique, un état fédéral divisé en trois régions (Wallonie, Flandre, Bruxelles) et trois communautés linguistiques (francophone, néerlandophone, germanophone); le Royaume-Uni, un modèle décentralisé avec des parlements autonomes en Écosse, au pays de Galles et en Irlande du Nord; les Pays-Bas, un état unitaire mais fortement décentralisé avec des provinces et des municipalités autonomes; face à ces différents modèles, le centralisme français que l'on présente encore comme un atout pour coordonner des projets nationaux majeurs, mais qui montre de plus en plus ses limites dans un contexte de mondialisation et d'inégalités territoriales croissantes...

- Les écrivains d'Europe de l'Ouest ont largement contribué à façonner la littérature mondiale et cette région, en incluant des pays majeurs comme la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, mais aussi l'Espagne, l'Italie et les pays scandinaves, représente environ 25 à 30 % de l'ensemble des nouveaux titres publiés dans le monde en terme de fiction, et entre 45 % et 50 % de la production mondiale pour la catégorie de non-fiction .. Une extraordinaire créativité qui semble progressivement se tarir depuis quelques décennies ... 


Dans son ouvrage "Western Europe's Democratic Age: 1945–1968", Martin Conway analyse l'émergence, après la Seconde Guerre mondiale, d'un modèle stable et uniforme de démocratie parlementaire en Europe occidentale.

Il soutient que cette transformation démocratique résulte non seulement de la défaite du fascisme et du rejet du communisme, mais aussi de la collaboration entre élites, intellectuels et forces populaires. Ce consensus démocratique s'appuyait sur le suffrage universel et l'autorité étatique, tout en étant porté par des mouvements politiques, principalement chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates, qui promouvaient des valeurs démocratiques. 

Les années 1960 marque la fin de l'ère consensuelle de la démocratie parlementaire qui avait dominé après 1945, une décennie dont les événements vont préfigurer une période de plus grande polarisation et de défis pour les démocraties européennes, tout en révélant une évolution vers une politique plus diversifiée et contestée.

- Les hiérarchies traditionnelles de classe, de genre et de race, qui avaient jusqu'alors stabilisé l'ordre démocratique, deviennent la cible de critiques croissantes. 

- Des mouvements de jeunesse, des féministes, des minorités ethniques et des intellectuels revendiquent une démocratie plus participative et inclusive. 

- Les partis politiques dominants, tels que les sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates, perdent progressivement leur capacité à canaliser les aspirations populaires. La bureaucratisation des institutions démocratiques entraîne un désenchantement parmi les citoyens.

- Les anciennes puissances coloniales d’Europe occidentale (France, Royaume-Uni, Belgique, etc.) sont confrontées aux conséquences des luttes pour l’indépendance, qui remettent en question leurs identités nationales et leurs rôles mondiaux. Autant de bouleversements qui vont influencer également les débats sur l'immigration et le multiculturalisme.

- La période des Trente Glorieuses a produit une prospérité sans précédent, mais cette richesse croissante s’accompagne de revendications pour plus de libertés individuelles et une modernisation des valeurs sociales.

Conway analysera les événements de 1968, notamment les manifestations étudiantes, les grèves générales et les révoltes culturelles, comme un point culminant des tensions accumulées. Ces mouvements expriment une demande pour une démocratie plus participative et horizontale ..

(NDLR) En 2024, plus d'un demi-siècle plus tard, rien n'a véritablement évolué, nos baby-boomers triomphants, en pleine jouissance et sécurisation de leur monde, ont bloqués bien des initiatives ...


ECONOMIE - L'Europe de l'Ouest comprend certains des pays ayant des PIB par habitant parmi les plus élevés au monde, comme le Luxembourg, la Suisse ou les Pays-Bas. Ces pays affichent des revenus moyens élevés et une répartition relativement équitable des richesses : les politiques fiscales et sociales réduisent efficacement les inégalités de revenus, notamment en Scandinavie, en Allemagne et aux Pays-Bas, ce qui n'est guère le cas dans les autres pays comme la France ...

On connaît les grandes forces et faiblesses des principaux pays composants l'Europe de l'Ouest (2024). L'Allemagne est toujours le moteur économique et l'"atelier" de l'Europe par ses exportations industrielle et son modèle de cogestion avec un taux de chômage relativement faible, une stabilité politique globale (malgré une montée des populisme et des défis sociaux); mais une dépendance au commerce extérieur, notamment vis-à-vis de la Chine, un vieillissement démographique préoccupant, des inégalités problématiques  ouest-est. La France, un modèle étatique centralisé, un poids trop important de l'État dans l'économie (35% de l'emploi public), un chômage structurel élevé, des inégalités territoriales importantes, un endettement considérable résultat d'un "quoiqu'il en coûte" non maîtrisé, un modèle républicain incapable d'intégrer des diversités culturelles et un modèle de présidentialisme unique en Europe, mais désuet et conflictuel ; le Royaume-Uni du Post-Brexit en reconquête des marchés internationaux, un secteur financier dominant, mais une certaine fragmentation politique, des inégalités régionales et un risque de polarisation sociale ; la Belgique, avec une Flandre industrialisée face à une Wallonie en déclin économique relatif, des tensions communautaires autant politiques que culturelles, un secteur public généreux mais coûteux, avec une dette publique importante et une gouvernance complexe entre régions; les Pays-Bas, une économie libérale ouverte, une qualité de vie considérée comme élevée, mais avec une certane montée de la précarité, un consensus politique traditionnel, mais fragilisé par les tensions autour de l’immigration ...

Enfin, l'économie irlandaise, l'une des plus dynamiques d'Europe, souvent surnommée le "Tigre celtique" en raison de sa croissance rapide depuis les années 1990, de son attractivité pour les multinationales, de son dynamisme technologique, et de sa jeunesse démographique, souffre d'un PIB artificiellement gonflé par les profits des multinationales et de sa dépendance aux exportations...


CULTURE - La mondialisation est au coeur, comme dans tous les coins du monde, des évolutions qui semblent progressivement redéfinir le paysage culturel de l'Europe de l'Ouest, une mondialisation qui conduit à une profonde uniformisation des pratiques culturelles, si ce n'étaient les différences linguistiques qui restent encore des marqueurs d'identité nationale. 

Face à des industries dites "créatives" (le cinéma, la musique la littérature) essentiellement anglophone, on peut observer que l'Allemagne y répond en offrant une alternative qui lui est propre et qui fonctionne, la Belgique et les Pays-Bas en assumant l'hybridité, des œuvres multilingues ou bilingues, et la France, une fois de plus, via des politiques de protection. Mais, désormais, dans cet environnement mondialisé, les langues influencent plus que jamais la diffusion des œuvres, un roman néerlandais ou flamand doit être traduit pour atteindre une audience internationale, ce qui limite son rayonnement par rapport à une œuvre directement publiée en anglais...

La culture allemande contemporaine semble désormais intégrer de plus en plus des récits des populations issues de l’immigration (notamment turques et syriennes) dans la littérature (Saša Stanišić), - comme le fit avant elle il y a déjà plusieurs décennies la France et le Royaume-Uni avec leurs anciennes colonies respectives -, le cinéma, et les arts visuels. Berlin, capitale culturelle européenne, est au cœur de la musique électronique mondiale et de l'art contemporain, un lieu de résidence pour de nombreux artistes internationaux. En terme de théâtre, des Institutions comme la Schaubühne continuent d’expérimenter des formes radicales, abordant des thèmes politiques et sociaux.

Le Royaume-Uni est dominé par des industries culturelles particulièrement puissantes, de nombreux artistes dominent aujourd'hui les scènes globales. Des universités comme Oxford et Cambridge continuent de jouer un rôle majeur dans les sciences humaines et artistiques, le volume et la qualité des publications qu'elles assument sont considérables. L’indépendance de l’Irlande, qui ne date que 1922, s'est accompagnée d'un certain regain du mouvement de la Renaissance celtique (Celtic Revival), qui cherchait à redécouvrir et à réaffirmer l'identité irlandaise face à l'oppression britannique (W.B. Yeats, Lady Gregory, et John Millington Synge, mythes celtiques et langue gaélique). Depuis la culture irlandaise, fortement enracinée dans les traditions nationalistes et catholiques, a évolué de manière significative, pour devenir notamment un acteur majeur dans l'industrie cinématographique mondiale. Sa diaspora, forte de plus de 70 millions de personnes d’origine irlandaise dans le monde, reste un élément clé de son identité. 

La bande dessinée contemporaine reste, et ce n'est pas un cliché, un pilier culturel de la Belgique, mais les tensions entre Flandre et Wallonie semblent limiter toutes initiatives culturelles fédérales. Les Pays-Bas se positionnent à la pointe des arts conceptuels et numériques et ont su parfaitement utiliser la technologie pour accroître la renommée de leurs grands musées (Rijksmuseum, Van Gogh Museum), l'interaction avec le public étant le maître-mot de ces nouvelles stratégies. La France parvient à maintenir une renommée culturelle certaine via son passé d'une richesse exceptionnelle, ses institutions sont connues dans le monde entier (Festival de Cannes, musée du Louvre, musée d'Orsay) : mais on peut constater un certain essoufflement global de l'imagination qu'un savoir-faire technique ne parvient pas totalement à faire oublier à un public particulièrement demandeur en terme d'évènements...

 

Tous ces pays partagent tant un considérable désir de mise en scène de la part d'un public bénéficiant d'un bien-être important par rapport à d'autres parties du monde, que ce qu'on appelle une "globalisation culturelle accrue", grâce au numérique qui permet de réinventer ou de recycler du culturel une illusion de créativité suffisante : mais comme toujours, c'est bien le contenu qui vient à manquer, des enjeux suffisamment pensés pour en permettre une traduction culturelle (les questions écologiques, identitaires et mémorielles dominent, nous dit-on, le débat culturel, mais celui-ci reste, faute de réflexion suffisante, d'éducation et de concertation, relativement artificiel et superficiel). Au fond, vient à manquer, ici comme ailleurs,  tout simplement, un soupçon de génie ou d'inventivité ...


Dans la plupart de ces pays, on n'ose véritablement parler encore d'un vaste sentiment de régression culturelle, voire politique, par rapport à l’influence globale et au renouvellement culturel marquant que connut le XXe siècle : une simple comparaison avec le siècle précédent suffit pour prendre conscience de cet écart, mais il est vrai que l'on pousse insensiblement les jeunes générations vers une sorte d'amnésie culturelle  quand ce n'est de la distorsion et du détournement de sens...

 

En terme d'art, par exemple, le XXe a connu, en Europe de l'Ouest, plus d'une dizaine de mouvements révolutionnant l'histoire et un grand nombre de figures individuelles les transcendant, le tout dans une continuité créatrice se répondant les uns les autres (une liste qui peut paraître fastidieuse) ... le Fauvisme (1905-1910), Henri Matisse (La Joie de vivre, 1906), André Derain (Charing Cross Bridge, 1906) - Amedeo Modigliani (Jeanne Hébuterne, 1919) et l'Ecole de Paris - Le Cubisme (1907-1920), Pablo Picasso (Les Demoiselles d'Avignon, 1907), Georges Braque (Maisons à l'Estaque, 1908). -  L'Expressionnisme (1905-1930), Die Brücke (Ernst Ludwig Kirchner, Emil Nolde), Der Blaue Reiter (Wassily Kandinsky, Franz Marc). - Le Futurisme (1909-1918), Umberto Boccioni (Formes uniques de continuité dans l'espace, 1913), Giacomo Balla (Dynamisme d’un chien en laisse, 1912). - Dada (1916-1924), Marcel Duchamp (Fontaine, 1917), Hannah Höch (Cut with the Kitchen Knife, 1919). - Le  Surréalisme (1924-1940), Salvador Dalí (La Persistance de la mémoire, 1931), René Magritte (Ceci n’est pas une pipe, 1929), Max Ernst (L'Eléphant Célèbes, 1921). - Le Bauhaus (1919-1933), Paul Klee, Wassily Kandinsky. - L'Art abstrait (1910-1950), le Constructivisme (Kazimir Malevitch, Carré noir sur fond blanc, 1915), De Stijl (Piet Mondrian, Composition avec rouge, jaune, bleu et noir, 1921). - Le Pop Art (1950-1970), Richard Hamilton (Just What Is It That Makes Today's Homes So Different, So Appealing?, 1956), Eduardo Paolozzi. - L'Art informel et expressionnisme abstrait (1940-1960), Jean Dubuffet (Paysage avec un homme, 1944), Hans Hartung. - Les Nouveaux réalismes (1960-1970), Yves Klein (Anthropométries, 1960), Arman, César. - l'art change de nature, immatériel ou nouvelles approches dites narratives, nouvelle compréhension d'un art largement incompréhensible pour le public...

A partir du Conceptualisme (années 1960-1980), - Joseph Beuys (Comment expliquer les images à un lièvre mort, 1965) -, et du Postmodernisme (années 1970-2000), - Anselm Kiefer (Margarethe, 1981), Gerhard Richter -, les mouvements artistiques s'internationalisent, avec une forte influence européenne, et le Street art (Banksy, Royaume-Uni) atteint l’Europe de l’Ouest à la fin des années 1970 et au début des années 1980, porté par l’influence du graffiti américain ..

Un lent et progressif essoufflement d'une expression artistique foisonnante qui vient au XXIe siècle achever son parcours...

Il y a bel et bien RUPTURE et perte de sens, ou nouveau sens, nous dira-t-on. Le numérique redéfinit les frontières de l’art et transforme l’expérience des spectateurs en une interaction immersive, ou comme expérience collective et éphémère; il devient aussi un moyen de sensibilisation à la crise climatique, tout en explorant la relation entre l’homme et la nature (Art écologique et durabilité). Enfin l’art post-Internet, nous dit-on, interroge l’omniprésence des réseaux sociaux et des technologies dans nos vies quotidiennes. A cela s'ajoute l'art féministe et décolonial (Kara Walker et Lubaina Himid, Royaume-Uni), le Postmodernisme tardif et néo-expressionnisme (Gerhard Richter, Anselm Kiefer, Allemagne), l'art immersif et monumental des installations temporaires transformant les paysages naturels (Christo et Jeanne-Claude, The Floating Piers, 2016). Diversification des pratiques ou remise en question des catégories traditionnelles, au fond peu importe, il y a fondamentalement, au final, une immense rupture dans la perception de ce qu'est l'art ...

 

Autre illustration de ce comparatif XXe/XXIe, celui  d'une PENSEE CRITIQUE qui semble aujourd'hui une cause perdue. L'Europe de l'Ouest a joue un rôle fondamental dans l'histoire de la philosophie au XXᵉ siècle, elle fut le berceau de nombreux courants philosophiques majeurs, qui ont non seulement marqué la pensée occidentale, mais ont aussi eu une influence mondiale, des courants nourris par de nombreuses innovations en sociologie, psychanalyse, linguistique et critique littéraire, et qui reflètent les bouleversements politiques, sociaux et scientifiques de l'époque, tout en interrogeant des questions fondamentales sur l'existence, la connaissance, le pouvoir et la liberté. Deux guerres mondiales ont transformé la réflexion sur l'humanité, la violence et la responsabilité, la montée des idéologies (fascisme, communisme, libéralisme), les progrès scientifiques (relativité, physique quantique, psychanalyse), les changements sociaux, économiques et culturels (décolonisation, féminisme, individualisme) ont constitué une vaste gamme thématique qui a su trouver une à deux générations en capacité de repenser les notions les plus fondamentales de notre existence ...

La Phénoménologie, développée initialement en Allemagne par Edmund Husserl (Idées directrices pour une phénoménologie pure, 1913), la phénoménologie (comment les choses apparaissent à la conscience, notre rapport au monde); Martin Heidegger (Être et Temps, 1927), Maurice Merleau-Ponty (Phénoménologie de la perception, 1945) .. - L' Existentialisme (l'être humain condamné à être libre), Jean-Paul Sartre (L’Être et le Néant, 1943), Simone de Beauvoir (Le Deuxième Sexe, 1949), Albert Camus (Le Mythe de Sisyphe, 1942).. - L'École de Francfort et la Théorie critique, l'Allemagne des années 1920, confrontée à la montée du fascisme et aux échecs du marxisme, Theodor Adorno et Max Horkheimer (La Dialectique de la Raison, 1947), Jürgen Habermas (Théorie de l'agir communicationnel, 1981), repenser la rationalité.. - Structuralisme et post-structuralisme, des structures sous-jacentes de la culture, du langage et du pouvoir, Claude Lévi-Strauss (Tristes Tropiques, 1955), "Séminaires", de Jacques Lacan (1953), philosophie du langage avec Roland Barthes (Le Degré zéro de l'écriture, 1953, étude des mécanismes de pouvoir et de contrôle social, Michel Foucault (Surveiller et punir, 1975), de la déconstruction, interrogeant les présupposés des textes philosophiques et littéraires, Jacques Derrida (De la grammatologie, 1967).. - Philosophie analytique, Ludwig Wittgenstein (Tractatus logico-philosophicus, 1921) et (Investigations philosophiques, 1953), Bertrand Russell (Principia Mathematica, 1910-1913, avec Whitehead), Karl Popper (La Logique de la découverte scientifique, 1934) ... - Postmodernisme, avec Jean-François Lyotard  (1979) ... - Philosophie politique, critique des idéologies et défis posés par le totalitarisme, la démocratie et les droits humains, Hannah Arendt (Les Origines du totalitarisme, 1951), Raymond Aron (L’Opium des intellectuels, 1955) .. - Féminisme et études de genre, Simone de Beauvoir (Le Deuxième Sexe, 1949), Julia Kristeva (Pouvoirs de l’horreur, 1980)..

- une synthèse succincte tant les sciences humaines (sociologie par exemple) dans leur globalité, notion aujourd'hui quasiment disparue, ont ouvert de chemins conceptuels que nous empruntons encore, faute de nouvelles intuitions ...

 

Au XXIe siècle, la philosophie en Europe de l’Ouest se trouve à la croisée des chemins. Elle a hérite des traditions du XXᵉ siècle tout en affrontant de nouveaux défis posés par un monde globalisé, technologique et en transformation rapide. Les frontières entre disciplines s'effacent, un dialogue croissant s'engage avec le reste d'un monde souvent oublié, les crises globales (climatiques, démocratiques, sanitaires), fournissent de nouvelles matières à penser, les auteurs de qualité ne manquent pas, mais la pensée reste fragmentée, hésitante, sans vision globale : au final, pour l'heure un sentiment, là aussi, d'une immense rupture dans la perception de ce qu'est la pensée critique ...


Au XXIe, le niveau de vie, la mise en scène médiatique continue de soi (et des autres) et l'illusion technologique (interactive, ludique, multisensorielle, à réalité et intelligence augmentées) compensent l'absence de réelle créativité, de mouvements artistiques (on parle de "tendances"), de figures marquantes (on parle de personnalités médiatiques), et tout simplement de pensée critique et de profondeur culturelle... 

Moins d'ambition, moins de vision, moins d'interrogations, peu d'imagination, notre consommateur contemporain est en quête de stabilité de soi et d'expériences engageantes, interactives et participatives, dans les loisirs comme dans l'art. C'est qu'on s'ennuie ferme et que l'on a vite fait, du moins le croit-on, le "tour des choses" ... La diffusion rapide des tendances culturelles à travers les réseaux sociaux et médias a favorisé la propagation d'un concept, - il n'est pas nouveau mais son appropriation est massive -, celui d' IMMERSION, devenue une norme dans les produits culturels mondialisés et standardisés ... 

De nouvelles thématiques culturelles que l'on dit refléter les enjeux majeurs de notre époque, apparaissent donc, et l'Europe de l'Ouest en est un des grands vecteurs de diffusion. La pensée artistique recycle le Vieux Monde à la lumière d' "enjeux mondiaux" qui désormais imprègnent la culture sous diverses formes. Dans les récits médiatiques et artistiques, on évite désormais d'évoquer des concepts d'existence, de liberté ou d'inégalité intolérable entre individus, des concepts qui semblent soit évident soit impossible à maîtriser faute de compétence ; mais on évoquera ceux de "transition écologique" et de "durabilité", auxquels viennent s'adjoindre le " genre", l' "ethnicité", les "représentations équitables" et l' "inclusion". Ces concepts ne sont guère matière à penser mais à vivre dans les entrelacements ludiques et festifs de la numérisation et de la virtualisation, sous forme de produits à consommer le plus rapidement possible, et à oublier ...

Certains critiques traduiront cette tendance par une formule qui se veut équilibrée : le XXIe siècle privilégie une littérature plus diversifiée, certes moins ambitieuse ou visionnaire, et si la densité d’écrivains majeurs semble moindre, cela peut être dû à des critères de perception plus qu’à une régression objective ... Il ne s'agit plus de tenter de penser les grandes problématiques de notre existence, tout semble avoir été déjà dit et foncièrement incompatible avec notre monde médiatisé à outrance, les récits seront davantage "introspectifs" et "universels" encapsulé dans une expérimentation formelle continue, à défaut de créativité stylistique ...


En Allemagne, le XXe siècle a été marqué par des figures littéraires, artistiques et philosophiques majeures. Au Naturalisme triomphant, vont succéder Modernisme et Expressionnisme, Dadaïsme et théâtre épique, entre autres mouvements dans un siècle qui sera marqué par d'immenses bouleversements (deux guerres mondiales, l'idéologie destructrice nazie)... 

Thomas Mann, prix Nobel 1929; s'impose comme le plus important des romanciers germanophones dès la premiere moitié du XXe, avec "Buddenbrooks" (1901), "Der Zauberberg" (1924), "Det Tod in Venedig" (1912, récit d’une passion homoérotique entre un homme mûr et un jeune garçon, explorant le désir interdit et les tensions morales).  Le sentiment est celui d'une culture européenne qu'emporte la Première mondiale. Autres écrivains de cette période, Rainer Maria Rilke ("Die Aufzeichnungen des Malte Laurids Brigge", 1910, Sonette an Orpheus, 1923), solitude et angoisse existentielle, Ernst Jünger, avec "In Stahlgewittern" (1920) et "Auf den Marmorklippen" (1939), Stefan George, "Der Stern des Bundes" (1914), le dernier des romantiques,  et Hermann Hesse ("Peter Camenzind", 1904, "Demian", 1919, 'Der Steppenwolf"), prix Nobel 1946 en quête d'idéaux humanistes...

 

La Première Guerre mondiale va transformer l’expression artistique et les bouleversements sociaux de la fin de l’Empire allemand et le début de la République de Weimar, favorisant des avant-gardes d'une extraordinaire créativité. L'Expressionnisme (1905-1920) va rejeter le réalisme pour explorer les émotions, les angoisses existentielles et les visions subjectives : des écrivains tels que Georg Trakl ("Grodek", "Sebastian im Traum"), Franz Kafka ("Die Verwandlung", "Der Prozess"), Gottfried Benn ("Morgue und andere Gedichte", 1912), Alfred Döblin ("Wadzeks Kampf mit der Dampfturbine", 1918), ou des mouvements artistiques tels que "Die Brücke" ou "Der blaue Reiter", avec Ernst Ludwig Kirchner, Franz Marc, Emil Nolde. La "Nouvelle Objectivité" (Neue Sachlichkeit, 1920-1933), au regard satirique ou désabusé, compte des écrivains tels que Erich Kästner ("Fabian", "Die Geschichte eines Moralisten", 1931), Alfred Döblin ("Berlin Alexanderplatz", 1929, un roman moderniste décrivant la vie d’un ex-détenu dans le Berlin interlope, avec des thèmes comme la prostitution, la violence et la criminalité), Bertolt Brecht ("Die Dreigroschenoper", 1928, une critique des valeurs bourgeoises à travers des personnages amoraux, criminels, prostituées), Heinrich Mann ("Professor Unrat", 1905, "Der Untertan", 1918), mais surtout des peintres au trait acéré, Otto Dix ("Der Krieg", 1924), George Grosz ("Die Stützen der Gesellschaft", 1926), Christian Schad ("Operation", 1929)...

 

Exilliteratur (1933-1945) - Sous le régime nazi, de nombreux intellectuels fuient l’Allemagne et produisent une littérature de l’exil, souvent marquée par la critique du phénomène totalitaire : Thomas Mann ("Doktor Faustus", 1947), Anna Seghers ("Das siebte Kreuz", 1942), Stefan Zweig ("Die Welt von Gestern", 1942), Bertolt Brecht ("Mutter Courage und ihre Kinder", 1939, une déconstruction des mythes glorieux de la guerre), associés à des artistes d’avant-garde qui choisissent également de s’exiler : notamment des membres du mouvement Bauhaus (Walter Gropius, Paul Klee). Une littérature aux nouvelles ramifications intellectuelles : philosophique avec Theodor W. Adorno et Max Horkheimer ("Dialektik der Aufklärung", 1944), Walter Benjamin ("Das Kunstwerk im Zeitalter seiner technischen Reproduzierbarkeit", 1936), artistique avec Ernst Barlach ("Der tote Tag", 1912) et Paul Klee ("Angelus Novus", 1920)..... 

Plus globalement, la diaspora allemande des années 1930-1940 constituera un phénomène majeur du XXᵉ siècle, transformant profondément les cultures et les savoirs des pays d’accueil tant s'imposeront comme décisifs les penseurs et scientifiques constituant celle-ci ...

 

La littérature de l'après-guerre ("Trümmerliteratur", 1945-1950) va refléter les traumatismes de la guerre et de l’Holocauste, la problématique de la culpabilité et de la reconstruction. En littérature, c'est l'époque de Heinrich Böll ("Wo warst du, Adam?", 1951), prix Nobel en 1972, de Wolfgang Borchert ("Draußen vor der Tür", 1947), et de Günter Eich ("Inventur", 1947). Nelly Sachs, poétesse juive de langue allemande et prix Nobel 1966 (partagé avec Shmuel Yosef Agnon) saura nous transmettre, avec une infinie émotion, le calvaire du peuple juif...

 

Après la guerre (1950-1980), dans une Allemagne scindée en deux, la littérature se divise entre un réalisme critique dans la RDA et une nouvelle subjectivité dans la RFA. L'Allemagne de l'Ouest compte alors parmi ses écrivains les plus reconnus, Günter Grass ("Die Blechtrommel", 1959, des comportements moralement ambigus sous le nazisme, mêlant satire et grotesque; "Katz und Maus", 1961), prix Nobel 1999, et Ingeborg Bachmann ("Malina", 1971, "Das dreißigste Jahr", 1961) ). Une littérature de l'Allemagne divisée, de ses contradictions et de ses divisions,  émerge, Uwe Johnson en est le représentant le plus connu avec "Mutmaßungen über Jakob" (1959), "Jahrestage" (1970-1983), et Peter Schneider avec "Der Mauerspringer" (1982) considéré comme représentatif de la "Literatur der Mauer" : une division jugée absurde de Berlin, illustrée par des petites histoires poignantes ou absurdes...

En RDA, s'imposeront Christa Wolf ("Nachdenken über Christa T.", 1968), Heiner Müller ("Die Umsiedlerin", 1961), mais ici nous sommes dans un contexte fortement idéologique et où règne la censure (Christa Wolf, "Der geteilte Himmel", Le Ciel divisé, 1963).

 

Les années 1970, dites les "années de plomb" (Bleierne Zeit), associées des à événements liés à la Fraction Armée Rouge (Baader-Meinhof,  attentats, enlèvements et affrontements avec l'État ) donneront naissance à une littérature (et des oeuvres cinématographiques : "Die Bleierne Zeit",  de Margarethe von Trotta, 1981) qui vont ainsi constituer un espace privilégié pour interroger les tensions morales et politiques de cette époque troublée : Heinrich Böll ("Die verlorene Ehre der Katharina Blum", 1974) nous conte comment une jeune femme devient la cible des médias et des forces de l'ordre après avoir été associée, par erreur, à un terroriste. Stefan Aust, dans "Der Baader-Meinhof-Komplex" (1985) reconstitue le parcours de groupe terroriste, Bernward Vesper évoque, quant à lui, le conflit des générations vécus dans les années 1960 ("Die Reise", 1977). 

 

La littérature allemande des années 1960-1970 développe ainsi une thématique particulièrement riche :  l'engagement politique et ses dérives, le passage à la violence armée, le rôle des médias qui façonnent l'opinion publique et déshumanisent les individus, la réponse de l'État et ses mesures répressives à la limite de l'Etat de droit, les conflits générationnels, entre parents (souvent associée au nazisme) et enfants (souhaitant rompre avec ce passé), enfin la désillusion idéologique. Les écrivains mettront en évidence la fracture entre les idéaux révolutionnaires des années 1960 et leur échec pratique....

 

Dans les années 1980, on observe en RFA, une montée des mouvements pacifistes et écologistes, et en RDA, une littérature qui, si elle reste sous contrôle étatique, voit l'émergence d’écrivains qui interrogent les promesses non tenues du socialisme. "Die Rättin" (La Rate, 1986), de Günter Grass,  est une dystopie dans laquelle une narratrice dialogue avec une rate, s'interrogeant sur les angoisses écologiques et les questions de survie humaine. "Frauen vor Flusslandschaft" (Femmes dans un paysage fluvial, 1985), de Heinrich Böll, est une critique des élites politiques et économiques de la RFA. "Amanda. Ein Hexenroman" (183), de Irmtraud Morgner, est une satire féministe de la société est-allemande, tandis que l'autrichienne Elfriede Jelinek influence toute la sphère germanophone avec "Die Klavierspielerin" (La Pianiste, 1983), la sexualité réprimée et la violence dans les relations familiales et sociales, c'est un tournant dans la littérature allemande...  Enfin, en 1985, le singulier Patrick Süskind, marquera le monde littéraire avec "Le Parfum" (Das Parfum. Die Geschichte eines Mörders), un livre qui sera publié à plus de 20 millions d'exemplaires dans le monde : il nous raconte, dans la France du XVIIIe, l’histoire de Jean-Baptiste Grenouille, un homme doté d’un sens de l’odorat extraordinaire, mais dépourvu d’odeur corporelle propre; Grenouille, obsédé par la création du parfum parfait, va commettre une série de meurtres pour capturer les essences de jeunes filles..

 

Après 1990,débute la période de post-réunification, émerge des questions relatives aux conséquences de la réunification, aux tensions Est-Ouest, avant de se fondre dans le courant de la globalisation et de la diversité culturelle avec des oeuvres très disparates ...

 Dans "Heimsuchung" (2008), Jenny Erpenbeck se penche sur les transformations d'une maison en Allemagne à travers les époques, incluant la division et la réunification; dans "Gehen, ging, gegangen" (2015), s'interroge sur l'intégration en reliant expériences post-réunification et questions contemporaines d’immigration. "Helden wie wir" (1995), de Thomas Brussig, fait raconter la chute du Mur de Berlin par un fonctionnaire de la Stasi, tandis que "Am kürzeren Ende der Sonnenallee" nous une vision humoristique et nostalgique de la vie en RDA. Christoph Hein, dans "Der Tangospieler"  (1989) met en scène un professeur emprisonné en RDA pour avoir contesté le régime, et dans "Landnahme" (2004) s'attachera évolutions sociales qui suivent la réunification. Ce qui interroge ici, au-delà des thématiques relatives à la surveillance et au contrôle des individus , aux séparations familiales de part et d'autre de la frontière, ce sont les traces laissées par la division d'un pays, notamment les différences culturelles et économiques entre l’Est et l’Ouest ...

 

Au XXIe siècle, on évoquera la diversité accrue des voix et des genres, mais regrettera un affaiblissement du rôle de l'Allemagne sur la scène littéraire mondiale. Plusieurs auteurs ont émergé, tels que Herta Müller (prix Nobel en 2009), Daniel Kehlmann, dont le roman "Die Vermessung der Welt" (Les Arpenteurs du monde, 2005) a connu un succès international, Jenny Erpenbeck, qui explore les thèmes de la mémoire et de l’identité, Judith Schalansky, connue pour ses œuvres expérimentales comme "Atlas der abgelegenen Inseln".

La littérature du XXIe est aussi celle qui, en continuité avec son homologue autrichienne, maque un tournant en brisant de nombreux tabous : Charlotte Roche écrira avec "Feuchtgebiete" (Zones humides, 2008) un roman particulièrement controversé sur la sexualité féminine ...


Au Royaume-Uni, le XXe siècle fut un âge d'or pour la littérature britannique, marqué par des figures emblématiques et une densité créative incontestable.

Dès 1901, Arthur Conan Doyle publie "Le Chien de Baskerville", on passe du réalisme victorien au modernisme dans un siècle qui va se révéler particulièrement agité, George Bernard Shaw révolutionne le théâtre britannique ("Pygmalion", 1913), E.M. Forster débute une critique subtile de la société britannique, explorant les questions de classe, de race et de sexualité  ("A Room with a View", 1908, "A Passage to India", 1924), Wilfred Owen transforme la poésie de guerre en dénonçant l'horreur et l’absurdité du conflit ("Memoirs of a Fox-Hunting Man", 1928), la pionnière du "stream of consciousness" et du mouvement moderniste, Virginia Woolf ("Mrs Dalloway", 1925, "To the Lighthouse", 1927), Wyndham Lewis, peintre, écrivain, et fondateur du mouvement Vorticiste, Ezra Pound (Hugh Selwyn Mauberley, 1920) , Duncan Grant et le groupe de Bloomsbury, James Joyce, bien que d'origine irlandaise, a publié son œuvre majeure "Ulysses" à Londres (1922), T.S. Eliot et sa poésie moderniste ("The Waste Land", 1922, prix Nobel en 1948), D.H. Lawrence (Women in Love, 1920), la "Reine du crime", Agatha Christie (Le Meurtre de Roger Ackroyd, 1926), le Gothic Revival et Dark Romanticism des années 1930-1960) avec Daphné Du Maurier (Rebecca, 1938), les romans de Graham Greene (The Power and the Glory, 1940) ou Evelyn Waugh (A Handful of Dust, 1934, explorant des dilemmes moraux et existentiels, George Orwell, avec ses œuvres dystopiques ("1984", "Animal Farm", 1949), le mouvement "Angry Young Men" des années 1950-1960, avec John Osborne, "Look Back in Anger" (1956), et Alan Sillitoe, "Saturday Night and Sunday Morning" (1958), , J.R.R. Tolkien (The Lord of the Rings, 1954–1955) et C.S. Lewis (The Chronicles of Narnia, 1949–1954) établissent les bases de la fantasy moderne, le POP ART (années 1950-1960, Richard Hamilton "Just What Is It That Makes Today's Homes So Different, So Appealing?", 1956), le Postmodernisme (années 1960-1980) avec Angela Carter (The Bloody Chamber) et Martin Amis (Money), Anthony Burgess (A Clockwork Orange, 1962), Muriel Spark (The Prime of Miss Jean Brodie, 1961), Doris Lessing (The Golden Notebook, 1962), John Fowles (The Collector, 1963), un cetain Ian Fleming (qui lance James Bond, On Her Majesty's Secret Service, 1963), J.G. Ballard, un précurseur de la science-fiction dystopique (The Crystal World, 1966), Harold Pinter, le dramaturge clé des années 1960 (The Homecoming, 1965), le Punk et Post-Punk (années 1970-1980), Angela Carter, figure clé de la littérature féministe et postmoderne (The Bloody Chamber, 1979, Nights at the Circus (1984), Jeanette Winterson (Oranges Are Not the Only Fruit, 1985), ...

 

Au XXIe siècle, la littérature britannique contemporaine demeure influente, mais a évolué dans un contexte différent : les écrivains postcoloniaux comme Salman Rushdie (Midnight’s Children) et V.S. Naipaul (prix Nobel en 2001) ont redéfini tant la littérature britannique que mondiale, Kazuo Ishiguro (prix Nobel en 2017), bien qu’écrivain actif dès les années 1980, reste une figure phare du XXIe siècle avec des œuvres comme "Never Let Me Go", Hilary Mantel a renouvelé le genre historique avec sa trilogie "Wolf Hall", remportant deux Booker Prizes (2009, 2012). Des auteurs comme Zadie Smith (White Teeth), Ali Smith (Autumn), ou Ian McEwan (Atonement) sont acclamés pour leur exploration des thèmes contemporains tels que la diversité, le changement climatique, et la mémoire. 

Le Royaume-Uni continue donc de produire des auteurs traduits et primés à l’international, mais ceux-ci sont moins dominants en tant que penseurs globaux par rapport à leurs prédécesseurs du XXe siècle. Et la compétition mondiale, notamment des États-Unis et de l’Asie, contribue à ce changement de perspective. A cela faut-il ajouter la montée en puissance de genres comme la fantasy (avec l’essor de J.K. Rowling) ou le thriller psychologique qui, certes, ne remplace pas l’innovation littéraire associée au XXe siècle, mais réjouit tant nos jeunes lecteurs ...


La société irlandaise, profondément catholique au XXe siècle et forte de son identité nationale, a produit certains des plus grands poètes, tel que W.B. Yeats (The Tower, 1928, The Winding Stair, 1933) et écrivains modernistes, comme James Joyce (Ulysses, 1922), Samuel Beckett (En attendant Godot, 1953), Flann O’Brien (At Swim-Two-Birds, 1939, The Third Policeman, écrit en 1939-1940, publié en 1967). La période des "Troubles ", période de conflit politique, ethnique et sectaire en Irlande du Nord (lutte pour fin de la domination britannique en Irlande du Nord et sa réunification à l'Irlande), qui a duré de la fin des années 1960 jusqu’aux Accords du Vendredi saint en 1998, a eu un impact profond sur la culture irlandaise, notamment en Irlande du Nord, mais aussi dans l'ensemble de l'île et parmi la diaspora irlandaise : Seamus Heaney, poète nord-irlandais et prix Nobel de littérature (1995), évoque violence et mémoire historique dans des poèmes comme "Punishment" (1975), Brian Friel, dramaturge, avec des pièces comme "Translations" (1980), traite des conflits culturels et linguistiques en Irlande, Anna Burns dans "Milkman" (2018), raconte la vie quotidienne durant cette période. Musique et cinéma ont joué un rôle important dans la narration et la contestation de cette époque, on pense à cet incontournable "Sunday Bloody Sunday" (1983) de U2, à "Bloody Sunday" (2002) de Paul Greengrass, qui reconstitue le massacre de 1972 à Derry, "In the Name of the Father" (1993), qui raconte l’histoire de Gerry Conlon, victime d’une erreur judiciaire liée aux attentats de l’IRA, "Hunger" (2008), réalisé par Steve McQueen, qui retrace la grève de la faim de Bobby Sands. La résolution de ce sanglant conflit a marqué le début d'une réflexion culturelle plus large sur l'identité irlandaise, qui s’est ouverte à la diversité et à la mondialisation tout en restant fidèle à ses racines. 

Et au XXIe, dans une Irlande s'étant détachée du catholicisme et devenue plus cosmopolite (Dublin), ont émergé des écrivains explorant des thèmes variés, notamment l'immigration, l'identité de genre et la mondialisation, Sally Rooney (Normal People, 2018), Colm Tóibín (Brooklyn, 2009)...


La littérature néerlandaise a connu au XXe siècle une période florissante, marquée par des auteurs de renom et des œuvres qui ont acquis une résonance internationale : Harry Mulisch ("De ontdekking van de hemel", 1992) est souvent considéré comme l’un des plus grands auteurs néerlandais du siècle, explorant des thèmes métaphysiques et historiques. Willem Frederik Hermans et Gerard Reve, constituant avec Mulisch le "grand trio", ont marqué la littérature d'après-guerre avec des récits intenses sur la Seconde Guerre mondiale et les tensions sociopolitiques. Hella S. Haasse, avec ses romans historiques comme "Heren van de thee" (1992), a offert une perspective originale sur le passé colonial. Les mouvements littéraires, tels que le Vijftigers en poésie, ont introduit une modernité et une expérimentation stylistique. Ces auteurs ont non seulement influencé la littérature néerlandaise mais ont aussi permis une reconnaissance internationale.

 

La littérature néerlandaise du XXIe siècle est dite "diversifiée" et évolue dans un contexte plus fragmenté : Arnon Grunberg, souvent considéré comme le plus important écrivain contemporain, aborde des thèmes universels comme l’aliénation et l’identité avec une approche ironique et incisive. Tommy Wieringa, avec des œuvres comme "Dit zijn de namen" (2012), traite de thèmes actuels comme les migrations et l’identité. Ilja Leonard Pfeijffer, avec des romans tels que "Grand Hotel Europa" (2018), interroge la place de l’Europe et les effets du tourisme de masse. La montée en puissance de voix féminines et issues des diasporas, comme Marieke Lucas Rijneveld (prix International Booker en 2020 pour "The Discomfort of Evening"), reflète une littérature plus inclusive mais souvent moins universelle dans ses thématiques. La visibilité internationale reste limitée comparée à celle des auteurs du XXe siècle comme Mulisch ou Hermans, bien que certains contemporains soient traduits. Les débats autour de l’impact de la mondialisation et du déclin de la lecture parmi les jeunes occupent une place importante dans l’évaluation actuelle de la littérature néerlandaise.


La littérature belge du XXe siècle a produit des figures majeures, que l'on pense au poète et dramturge symboliste Maurice Maeterlinck, associé à la scène littéraire française et prix Nobel en 1911. Dans sa version néerlandophone, on peut évoquer Hugo Claus, auteur monumental ("Het verdriet van België", 1983), questionnant l’identité flamande et les complexités de l’histoire belge. Louis Paul Boon, avec des œuvres comme "Mijn kleine oorlog" (1947), mêle narration sociale et introspection. Le mouvement expérimental des années 1960, notamment avec des poètes tels que Paul Snoek, a introduit des innovations stylistiques notables. Dans sa version francophone, c'est l'incomparable Georges Simenon, auteur de romans tant policiers que "noirs", qui a marqué la littérature mondiale définitivement la littérature mondiale. Marguerite Yourcenar, bien que souvent associée à la France, puise ses origines en Belgique et apporte une profondeur historique à la littérature. Michel de Ghelderode, avec son théâtre expressionniste, a influencé la scène littéraire et théâtrale belge. Ces figures incarnent une période de reconnaissance internationale pour la littérature belge, avec des styles variés et des contributions profondes à des débats universels...

 

Au XXIe siècle, la littérature belge contemporaine évolue dans un contexte différent, marqué par ce qu'on appelle, encore et toujours, une "fragmentation" accrue. Version néerlandophone, Stefan Hertmans, avec des romans tels que "Oorlog en terpentijn" (2013), revisite l’histoire et la mémoire avec un style introspectif, Tom Lanoye, dramaturge et romancier, continue d’explorer les tensions politiques et sociales, notamment dans "Kartonnen dozen". Lize Spit, une voix montante, a connu un succès retentissant avec "Het smelt" (2016), une œuvre explorant les traumatismes individuels et collectifs. Version francophone, Amélie Nothomb, internationalement reconnue, reste ancrée dans le paysage belge avec ses récits uniques et prolifiques. Jean-Philippe Toussaint, écrivain et réalisateur, explore des thèmes minimalistes avec une esthétique singulière. Caroline Lamarche, lauréate de nombreux prix, interroge des thématiques contemporaines avec une sensibilité poétique. Au final, si des auteurs comme Stefan Hertmans ou Amélie Nothomb maintiennent une certaine visibilité, celle-ci reste plus limitée par rapport aux figures du XXe siècle comme Hugo Claus ou Simenon. Et le traitement des thématiques contemporaines (identité, mémoire, environnement) est souvent perçu comme moins ambitieux ou moins universel que les grandes réflexions historiques ou sociales du XXe siècle...


Le XXe siècle fut une période d’influence mondiale pour la littérature française, avec des auteurs et mouvements majeurs. Parmi les auteurs, qu'il suffise de citer les noms, et oeuvres associées, suivants, la plupart ayant transcendé les frontières françaises...

Les années 1900-1910 en France sont marquées par un tournant littéraire majeur. Les écrivains de cette période, héritiers du symbolisme, du naturalisme ou du romantisme fin-de-siècle, imaginent de nouvelles formes et thématiques qui annoncent l'avant-garde du XXe siècle, une imagination totalement épuisée au XXIe siècle ... 

Emile Zola meurt en 1902 mais son influence reste majeure grâce à la série des Rougon-Macquart (terminée en 1893) :  apparaissent "L’Immoraliste" (1902), récit d’une quête d’émancipation individuelle face aux conventions sociales, et "La Porte étroite" (1909), réflexion sur le sacrifice et le désir, deux oeuvres d'André Gide qui inaugurent un siècle littéraire exceptionnel. - En 1900, Colette a donné "Claudine à l’école", puis "La Vagabonde" (1910), une voix féminine unique, célébrant l’émancipation et l’introspection. Suivent, notamment, "L’Île des Pingouins" (1908) d'Anatole France, Prix Nobel en 1921, en 1912, Claudel (L'Annonce faite à Marie), 1913, Apollinaire (Alcools), Barrès (La colline inspirée), 1919, Proust (A l'ombre des jeunes filles), 1922, Roger Martin du Gard (Les Thibault), 1922, Valéry (Charmes), 1924, Breton (Manifeste du surréalisme), 1927, Mauriac (Thérèse Desqueyroux), 1930, Malraux (La Condition humaine), 1932, Céline (Voyage au bout de la nuit), Romains (Les Hommes de bonne volonté), Mauriac (Noeud de Vipères), 1935, Giraudoux (La guerre de Troie n'aura pas lieu), 1936, Bernanos (Journal d'un curé de campagne), 1938, Sarte (La Nausée), 1939, Gide (Journal, 1889-1939), Arthaud (Le théâtre et son double), Nathalie Sarraute (Tropismes), 1942, Camus (L'étranger, prix Nobel en 1957), Montherlant (La reine morte), 1943, Sartre (L'Être et ne Néant), 1944, Anouilh (Antigone), 1946, Prévert (Paroles), 1947, Genet (Les Bonnes), Vian (L'écume des jours), 1950, Ionesco (La cantatrice chauve), 1951, Gracq (Le rivage des Syrtes), 1953, Beckett (En attendant Godot, prix Nobel en 1969), Alain Robbe-Grillet (Les Gommes), 1954, Sagan (Bonjour Tristesse), 1957, Butor (La modification), St John Perse (Amers), 1958, Duras (Moderato cantabile), Simone de Beauvoir (Mémoires d'une jeune fille rangée), 1959, Sarraute (Le Planétarium), 1961, Ponge (Le grand recueil), 1963, Robbe-Grillet (Pour un nouveau roman), 1968, Yourcener (L'œuvre au noir), 1971, Tourier (Le roi des Aulnes), 1975, Modiano (Villa triste), 1978, Perec (La vie mode d'emploi), 1983, Sollers (Femmes)... 

ET parmi les mouvements artistiques et littéraires, Fauvisme (1905-1910), Cubisme (1907-1920), Surréalisme (années 1920-1940), Existentialisme (1940-1950), Abstraction lyrique (années 1940-1950), Nouveau Roman (1950-1970) ... La France était alors perçue comme un centre de créativité littéraire mondiale et Paris un creuset artistique sans équivalent ...

 

Au XXIe siècle, on peut considérer que la littérature française reste influente, mais il s'agit de celle des siècles passés, de nombreuses universités japonaises, par exemple, notamment à Tokyo, Kyoto, et Osaka, proposent des cursus approfondis sur la littérature française, avec des colloques réguliers, mais on en reste à Proust, Hugo, Zola, Camus, ou Duras. Les courants existentialistes et poststructuralistes français (Sartre, Foucault, Derrida) ont eu de même un impact majeur sur les universités américaines, en particulier dans les départements de philosophie et de littérature. La reconnaissance internationale ne dépasse plus guère le XXe siècle. Reste quelques phénomènes médiatiques parfaitement entretenus, Michel Houellebecq, qui aborde lui-même le déclin occidental dans des œuvres comme "Les Particules élémentaires" (1998). Sinon la France littéraire du XXIe siècle s'auto-célèbre, sans véritable auteur marquant et surtout sans grande imagination, les auteurs se racontent, comme ailleurs, on parle de diversité de genres et de styles, mais bienheureusement il existe encore et toujours un lectorat important en attente, en désir de quelques étincelles.


Le cinéma, a-t-on oublié, est de création récente, une aventure qui saisit tout le XXe siècle. Un siècle qui verra le cinéma européen, et notamment celui de l'Europe de l'Ouest, dominait de nombreux aspects de l'industrie et de la production mondiale, un cinéma d'auteurs, un lieu d’avant-garde et d’innovation, distinct de l’approche hollywoodienne...

 

- À partir de 1895, le cinéma muet se développe rapidement dans toute l’Europe, en France, grâce aux frères Lumière et à Georges Méliès (Le Voyage dans la Lune, 1902), en Allemagne, les premiers films muets apparaissent dans les années 1900, avec des pionniers comme Oskar Messter, au Royaume-Uni, les premières projections ont lieu dès 1896, notamment avec des œuvres de Robert W. Paul et de G.A. Smith.

- L'Expressionnisme allemand (1920s), avec des films comme Metropolis (Fritz Lang) et Nosferatu (F.W. Murnau). Si l’Allemagne a révolutionné l’esthétique cinématographique, la montée du nazisme, l’exil de nombreux réalisateurs et acteurs (Fritz Lang, Marlene Dietrich) et la censure artistique interrompront brutalement cet élan ...

- Le cinéma parlant commence à s’imposer en Europe à partir de 1929..

- Dans les années 1930, le cinéma parlant s’impose rapidement en France, avec des films comme "Sous les toits de Paris" (1930) de René Clair...

- L'après-guerre et la montée du réalisme poétique (1940-1950) en France, avec Marcel Carné (Les Enfants du paradis, 1945), Robert Bresson (Journal d'un curé de campagne, 1951) ..

- Le Néoréalisme italien (1940-50s) : Réalisateurs comme Vittorio De Sica (Ladri di biciclette, 1948) et Roberto Rossellini ont mis en lumière les réalités sociales de l’après-guerre...

- Les studios Ealing et les comédies britanniques (1940-1950), avec "Kind Hearts and Coronets" (Noblesse oblige, 1949) ou "The Ladykillers" (Tueurs de dames, 1955)...

- Le réalisme social des années 1950-1960 (Kitchen Sink Drama), avec "Saturday Night and Sunday Morning" (1960) de Karel Reisz et "A Taste of Honey" (1961) de Tony Richardson.

- Le Free Cinema (1956-1959), avec Lindsay Anderson (Every Day Except Christmas, 1957) ou Karel Reisz (We Are the Lambeth Boys, 1959).

- La Nouvelle Vague française (1950-60s), avec Jean-Luc Godard (À bout de souffle, 1960), François Truffaut (Les 400 Coups, 1959), Agnès Varda (Cléo de 5 à 7, 1962) ..

- En France, un cinéma d'auteurs et d'acteurs particulièrement populaires, des scénaristes de talent, un public pour un public largement acquis, 100 à 150 films sont produits par an dans les années 1950-1980, on notera un pic dans les années 1950 avec environ 400 millions d'entrées par an et un début de déclin dans les années 1970 à environ 170 millions, avant une légère reprise dans les années 1990.

- Le Nouveau Cinéma Allemand (1960-1980), avec Rainer Werner Fassbinder (Le Mariage de Maria Braun, 1979), Wim Wenders (Les Ailes du désir, 1987), Werner Herzog (Aguirre, la colère de Dieu, 1972), Volker Schlöndorff (Le Tambour , 1979, Palme d’Or à Cannes).

- Le Swinging London et les films d’avant-garde (1960-1970), avec "Blow-Up" (1966) de Michelangelo Antonioni. ou "Performance" (1970) de Nicolas Roeg ..

- Un cinéma d'auteur engagé dans la France des années 1970, avec Costa-Gavras (Z, 1969 ; L’Aveu, 1970), Chris Marker (La Jetée, 1962 ; Sans Soleil, 1983), Marguerite Duras (India Song, 1975)..

- Le renouveau du cinéma britannique (1980-1990) en pleines tensions sociales, avec "My Beautiful Laundrette" (1985) de Stephen Frears, "The Crying Game" (1992) de Neil Jordan.

- Le cinéma d'auteur des années 1980-1990, en France, avec Maurice Pialat (À nos amours, 1983), Leos Carax (Les Amants du Pont-Neuf, 1991), Claire Denis (Chocolat, 1988) ..

- des réalisateurs influents, Ingmar Bergman (Suède), Federico Fellini (Italie), Andrei Tarkovski (URSS) et Luis Buñuel (Espagne) ont produit des œuvres universellement reconnues ..

- des Festivals européens comme Cannes, Venise et Berlin ont renforcé la place du cinéma européen comme référence internationale (un cinéma spécifique tourné vers les festivals internationaux existent désormais dans nombre de pays).

- et l'émergence de nouvelles plateformes de financement, soutenant le cinéma indépendant, tel que "Trainspotting" (1996) de Danny Boyle ou "Billy Elliot" (2000) de Stephen Daldry...

 

Au XXIe siècle, les évolutions technologiques on conduit à la digitalisation des tournages et de la postproduction, à l'utilisation massive des effets spéciaux et au développement des plateformes de streaming comme Netflix et Amazon Prime, qui influencent désormais fortement la production auxquelles l'adhésion du public, notamment jeune, est une réalité ...

- Globalement, le cinéma européen reste actif (Pedro Almodóvar (Espagne),Ruben Östlund (Suède), lauréat de la Palme d’or pour "The Square" (2017), "Triangle of Sadness" (2022), Yorgos Lanthimos (Grèce), "The Favourite" (2018)), mais son rôle dans le paysage cinématographique mondial a évolué.

- Les Festivals sont toujours influents, et supports médiatiques incontournables (Cannes, Berlin et Venise), le financement européen toujours présent dans nombre de co-productions internationales, mais la part de marché des films européens dans leurs propres pays a diminué.

Le plus souvent, la production européenne dépend davantage de subventions publiques et de co-productions, limitant son audace commerciale :  quant aux acteurs, la période des "monstres sacrés" est révolue, le second rôle s'est généralisé, et pour le contenu, les grands scénaristes se font rares, on recycle beaucoup, et pourtant la production cinématographique en Europe ne cesse d'augmenter ...

 Plus de 100.000 films ont sans doute été produits en Europe au XXe siècle, et l'écrasante majorité de ceux-ci ne sont pas accessibles à nos contemporains, les télévisions recyclent toujours les même catalogues, peut-on encore parler de culture cinématographique au XXIe siècle ?